Quand l’Automobile Club de l’Ouest entreprend la réfection de son circuit en 1949, après dix années d’interruption liée à la seconde guerre mondiale, ses installations ont été entièrement pillées, incendiées, détruites. Il ne reste plus qu’un vaste champ de ruines, les squelettes des grandes tribunes du circuit et les deux panneaux « départ » et « arrivée », côte-à-côte sur la chaussée entre les cratères causés par les bombes, comme les témoins d’une autre époque. Ils rappellent la gloire passée des 24 Heures du Mans, l’édition de juin 1939, mais hélas deux mois plus tard, le 1er septembre : la guerre…
Rendu tristement célèbre par une illustration du peintre Géo Ham, les deux bornes, seules sur le circuit fantomatique, vont bientôt retrouver leur splendeur mais il faut encore attendre. Après la fin des hostilités, quatre années seront nécessaires pour voir de nouveau s’élever tribunes, stands, locaux administratifs, réceptifs et revêtement tout neuf. Le Mans est enfin de retour en 1949. Situés quelques mètres avant les stands, les deux panneaux en lave émaillée sur béton armé restent fidèles au circuit, et vont de nouveau rappeler aux pilotes et aux spectateurs qu’ici, le 13ème kilomètre 492 rejoint le kilomètre 0,00. Ils ne sont pas seuls, cette signalisation kilométrique jalonne le circuit tous les 500 mètres. Réalisée par la société Michelin grâce à un don de la Défense Automobile et Sportive (DAS), compagnie d’assurance mutuelle mancelle fondée par le Secrétaire Général de l’ACO, Georges Durand, il existe aussi des panneaux identiques qui indiquent le nom de chaque virage du circuit.
Cette signalisation kilométrique n’est pas nouvelle, elle fit sa première apparition sur le circuit de 17,262 km en 1926, sous la forme de plaques émaillées offertes par le constructeur Chenard et Walcker. L’une de ces plaques est aujourd’hui rétablie, visible à l’emplacement de la célèbre épingle de Pontlieue. C’était à partir de cette signalisation kilométrique qu’était établi le numéro des postes commissaires du circuit.
Déposés en 1988 pour être remplacés par des panneaux en PVC moins dangereux, ils disparaissent définitivement pour laisser place à la sécurité. L’un des panneaux Michelin de 1930, le kilomètre « 5 », avait été donné par l’ACO à la DAS. Entreposé dans le grenier de la compagnie d’assurance, à l’occasion d’une transaction immobilière, un nouveau propriétaire s’en est porté acquéreur. Quelques années plus tard, estimé entre 8 500 et 12 000 €, une vente aux enchères conclut l’affaire à un peu plus de 11 000 €. Quant à nos deux authentiques panneaux « départ » et « arrivée », ils ont été conservés par l’ACO.
Dorénavant visible au Musée des 24 Heures du Mans, disposés çà et là, le panneau « départ » vous accueille au début de votre parcours dans le musée, et après une immersion de deux heures ou plus dans l’esprit de la célèbre course sarthoise, le panneau « arrivée » vous indique que vous avez terminé votre visite.
Grâce au Musée les 24 Heures du Mans et ses 140 véhicules, l’Automobile Club de l’Ouest vous raconte l’épopée de l’automobile dans la Sarthe et le succès de son épreuve internationale. Bentley, Ferrari, Jaguar, Ford, Porsche, Matra, Audi, Peugeot, Toyota … tous les grands noms y sont représentés par leurs modèles mythiques qui immergent le visiteur dans la plus grande course d’endurance au monde. 350m² d’expositions temporaires viennent compléter ce parcours thématisé qui peut se poursuivre par la visite du célèbre circuit des 24 Heures du Mans.
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