La force d’un Musée est de nous permettre d’entrer directement dans l’univers des collections qui le composent. C’est le rapprochement avec des objets merveilleux, indépendants, parfois adverses, mais souvent complémentaires. Cela nous amène à avoir un regard différent et appuyé sur chacun d’entre eux, ici ou là, concentré dans une seule pièce, dans un même espace. On les observe avec attention. Ils prennent une valeur particulière.
Un des trésors des collections de l’ACO se trouve dans le dernier espace du Musée des 24 Heures du Mans, face aux Bentley victorieuses de 1924 et de 2003, à côté du célèbre trophée de la victoire. Devant la photo gigantesque du premier triomphe de Toyota au Mans, se trouvent les combinaisons de l’équipage victorieux, équipement du quotidien d’un pilote, véritable armure du chevalier des temps modernes. Parmi elles, figure celle d’un très grand du sport automobile.
Une incroyable capacité d’adaptation
Au lancement de la 86ème édition des 24 Heures du Mans, Toyota est de retour pour la 33ème fois dans la Sarthe. Grande favori du cru 2018, la pression avant le départ est à son comble pour l’équipe japonaise, renforcée par la présence d’un certain Fernando Alonso, double champion du monde de la Formule 1. Associé à Sébastian Buemi et Kazuki Nakajima, l’espagnol va montrer une incroyable capacité d’adaptation en impressionnant ingénieurs et coéquipiers. Sa compréhension rapide de l’endurance se traduira par une très belle première victoire dans la plus grande course d’endurance du Monde. « Il a été très très fort », constate le chef de Toyota Gazoo Racing, Pascal Vasselon. « Il a vraiment mérité cette victoire ». Une victoire qui ne doit rien au Hasard : les plus rapides ont triomphé. Ce « nomade » du sport automobile accroche les 24 Heures du Mans à son palmarès et se rapproche un peu plus de son objectif : la gloire de coiffer un jour la Triple Couronne dont il rêve tant. Les avis divergent sur les joyaux qui ornent cette couronne : Le Mans et Indianapolis ne font aucun doute ; mais Monaco ou le titre de Champion du Monde de F1 ? Ce qui est sûr, c’est que cette couronne n’étant pas reconnue par les instances internationales, elle n’a donc de valeur que la passion. C’est cette même passion qui nourrit l’œuvre de Fernando Alonso depuis toujours. Une passion contagieuse transmise par son père José Luis Alonso qui l’initie au Karting dès son plus jeune âge.
Une graine de champion
L’enfant montre une étonnante qualité de pilotage en remportant très rapidement ses premières courses. Champion d'Espagne de karting dans la catégorie juniors, puis champion du monde en 1996, sa voie est tracée : piloter deviendra son métier. Après le karting, place à l’automobile, Fernando devient Champion d'Europe de la formule Nissan en 1999. En 2000, il dispute le Championnat du monde de formule 3000, et fait son entrée en F1 à bord d’une monoplace peu performante. Flavio Briatore, ancien directeur de l’écurie de Formule 1 Renault F1 Team, reconnait en lui un futur champion et l’engage au sein de la filière Renault. Suivront 312 courses, 22 pole-positions, 97 podiums, 32 victoires et surtout deux titres de Champion du Monde de Formule 1. Qu’il y a-t-il de comparable à un titre de champion du monde F1 ? « Une victoire aux 24 Heures du Mans » répond Alonso. L’espagnol nous renvoie au temps où les pilotes passaient du Banking d’Indianapolis à la ligne droite des Hunaudières, d’un baquet de F1 au cockpit d’un sport prototype. Il prouve qu’il est un pilote complet lors de sa participation aux 500 Miles d’Indianapolis, en tête de la course avant un problème mécanique. « Les 500 miles, les Grands-Prix, les 24 Heures du Mans, j’adore la course automobile sous toutes ses formes, depuis que j’ai tenu un volant pour la première fois à l’âge de trois ans », raconte le pilote Toyota lors de sa dernière victoire au Mans en 2019. Sur le plan physique et au niveau de la motivation tout est resté intact pour le champion du monde qui aimerait pouvoir se concentrer de nouveau sur un championnat majeur. Un éventuel retour en F1 ou en Endurance, une nouvelle tentative en Indy500, cela serait fantastique pour les très nombreux fans du pilote et pour le sport automobile mondial.
Grâce au Musée des 24 Heures du Mans et ses 140 véhicules, l’Automobile Club de l’Ouest vous raconte l’épopée de l’automobile dans la Sarthe et le succès de son épreuve internationale. Bentley, Ferrari, Jaguar, Ford, Porsche, Matra, Audi, Peugeot, Toyota … tous les grands noms y sont représentés par leurs modèles mythiques qui immergent le visiteur dans la plus grande course d’endurance au monde. 350m² d’expositions temporaires viennent compléter ce parcours thématisé qui peut se poursuivre par la visite du célèbre circuit des 24 Heures du Mans.
>> Pour en savoir plus sur le Musée des 24 Heures du Mans <<