24h Le Mans
La bataille des constructeurs I Un quart de siècle après sa dernière victoire, la firme allemande revient aux 24 Heures du Mans à la faveur du règlement Hypercar. BMW engage deux prototypes en Hypercar et deux M4 en LMGT3. Tous les regards sont braqués sur Valentino Rossi, la star de l’équipe.
L’édition 2024 des 24 Heures du Mans s’annonce sous les meilleurs auspices : on n’a pas vu un plateau aussi fourni depuis un quart de siècle et c’est l’année où BMW fait son retour dans la catégorie reine. À la faveur du règlement Hypercar, la marque à l’hélice a développé un nouveau prototype – il s’appelle M Hybrid V8 – dans le but de rééditer son exploit de 1999. Cette année-là, devant Toyota, Mercedes, Nissan, Chrysler, Audi, BMW l’avait emporté au terme d’une course mémorable ! Yannick Dalmas, Joachim Winkelhock et Pierluigi Martini remportaient une édition inoubliable au volant de la BMW V12 LMR #15.
Pour son retour, BMW a confié ses voitures à l’équipe belge WRT. Son patron, Vincent Vosse explique : « On a été en contact assez tôt, mais ils ne savaient pas encore s’ils allaient engager deux voitures en Championnat du monde. […] C’est bien, pour nous, d’être associés à un constructeur qui s’implique dans les deux catégories Hypercar et LMGT3. » En engagement qui ira au moins jusqu’en 2026, nous confirme-t-il.
La marque allemande a-t-elle mis tous les moyens de son côté ? « Absolument, nous assure Pierre Dieudonné (WRT). C’est une volonté de BMW de revenir au premier plan. C’est prévu sur les prochaines années. On sait qu’une première année au Mans, c’est toujours expérimental. Il y aura plein d’enseignements à tirer du fait de la spécificité du circuit des 24 Heures du Mans, pour revenir ensuite avec des ambitions supérieures. »
BMW a fait confiance à de jeunes pilotes. Pierre Dieudonné (WRT) assume pleinement : « Comme dans tous les sports, demain appartient à la jeunesse. Ce sont des pilotes qui ont une pointe de vitesse extraordinaire. Évidemment, il y a un relatif manque d’expérience, mais s’ils font de petites erreurs cette année, ils seront mûrs en 2025 et certainement très forts dans deux ou trois ans. Quand on construit une équipe avec l’objectif de gagner les 24 Heures du Mans, il faut faire des choix intelligents et courageux comme celui-ci. »
Robin Frijns (BMW M Hybrid V8 #20) est de cette jeune génération aux dents longues. Il nous en dit plus sur ses ambitions : « Personnellement, je suis là pour l’emporter et je crois que l’équipe aussi, pas pour terminer à la 7e ou la 12e place, soyons clairs. Mais on doit être réalistes sur notre position. Depuis la première course, nous avons bien progressé. À Imola (2e manche du Championnat), nous avons découvert que nous étions assez forts, particulièrement dans des conditions détrempées. »
Le pilote néerlandais compte également profiter de conditions favorables, et saisir la moindre opportunité de se battre aux avant-postes. « On espère pouvoir se retrouver devant comme lorsque l’année dernière, quatre ou cinq voitures différentes se sont disputé la victoire. Je crois que c’est ce que tout le monde veut voir d’ailleurs. »
En faisant connaissance course après course avec le prototype allemand, « on essaie d’abord de combattre ses points faibles. Par exemple, après une longue neutralisation sous safety-car, nous perdons trop à la relance. Nous ne parvenons pas aussi bien que nos concurrents à remettre les pneus à température. Porsche et Ferrari sont très forts à ce jeu-là. C’est ce sur quoi nous devons travailler mais ce n’est pas une chose simple à gommer : il ne suffit pas de tourner un bouton. »
Très attendu, la méga star du MotoGP Valentino Rossi a été très applaudi au Pesage. « J’ai toujours voulu courir sur quatre roues après la moto, a-t-il confié au micro. On espère être rapides avec la #46. La nuit et la forêt, ça va être nouveau et magique. Tout le monde me parle de la Parade, ça va aussi être un moment fort. J’espère essayer l’Hypercar BMW le plus vite possible, mais il est probable que ça ne se fasse qu’en fin de saison à Bahrein. »
Vincent Vosse nous parle du multiple champion italien :
« C’est sa troisième saison au sein de notre équipe, on se connaît très bien. C’est quelqu’un d’extraordinaire. C’est un GOAT (Great of All Times), une légende vivante par sa carrière. Il a une volonté d’être compétitif, et humainement, c’est quelqu’un d’extraordinaire. Dans l’équipe, il prend soin de chaque personne, il connaît les prénoms de tout le monde, c’est un mec super attachant et travailleur. Un vrai « bouloteur ». »
Augusto Farfus est le doyen des équipages BMW en LMGT3 (BMW M4 LMGT3 #31). Expérimenté et extrêmement rapide, le Brésilien s’estime en très bonne position à l’abord de cette 92e édition des 24 Heures du Mans. « Nous sommes à la 2e place provisoire du Championnat. C’est dommage que la course de Spa ne se soit pas déroulée comme prévu (abandon sur accident) parce que nous étions très forts. Maintenant que nous sommes au Mans, nous sommes conscients de la force de notre équipage. Nous sommes très compétitifs, alors essayons d’en profiter ! La voiture est rapide, elle a démontré de très bonnes capacités d’adaptation selon les différents tracés, espérons que nous pourrons confirmer ces bonnes impressions par un bon résultat ici ! »
La bataille des constructeurs est lancée. Verdict en piste à partir de 16 heures, samedi 15 juin. Elle sera d'ailleurs le thème du Show des 24 Heures du Mans, dont pourront profiter tous les spectateurs de cette 92e édition à partir de 23 h 30. Le duo Synapson va mixer sur ce son et lumière immersif, s’appuyant à nouveau sur pyrotechnie, drones, vidéo et conception lumière.
Histoire de numéros : la #15 porte ce numéro en hommage à la voiture victorieuse en 1999 qui portait ce même numéro.
La #20 est la dernière-née d’une lignée de 20 Art cars BMW. Admirez-la ici !
