Votre première participation remonte à 2003. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Anthony Davidson : « Ma première expérience aux 24 Heures du Mans a fini à l’hôpital (il pilotait alors une Ferrari 550 Maranello de Veloqx Prodrive Racing en compagne de Kelvin Burt et Darren Turner. La voiture a dû abandonner suite à sa sortie de piste pendant la nuit, ndlr). Je n’étais pas réellement prêt pour ce type de course. Ce fut une surprise de découvrir à quel point cette épreuve est difficile. J’étais tout nouveau en Endurance et je n’avais pas compris comment cela fonctionnait. J’étais venu pour prendre du plaisir mais vous ne pouvez pas aborder ce genre d’épreuve dans cet esprit là. Le Mans est un grand défi que vous devez respecter. »
Vous avez ensuite longtemps roulé en Formule Un et êtes revenu au Mans en 2009 sur une Lola Aston Martin (avec Darren Turner et Jos Verstappen, ndlr).
« Juste avant l’Aston Martin, j’avais déjà regoûté à l’Endurance avec la Peugeot 908 lors d’essais. J’étais alors tombé amoureux des LM P1 et j’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire après ma carrière en F1. J’ai donc signé avec Aston Martin. Aux 24 Heures du Mans 2009, nous avions la meilleure voiture après Peugeot et Audi qui étaient en diesel. Nous aurions pu finir 4e mais nous avons connu un souci de boite de vitesses. Nous avons terminé en dehors des 10 premiers (13e au général, 11e en LM P1, ndlr). J’ai adoré cette expérience, l’ambiance, l’équipe et la voiture. »
Les sensations de pilotage étaient-elles vraiment éloignées de ce que vous aviez connu en Formule Un ou était-ce finalement assez proche ?
« Les deux types de voiture sont assez similaires. Elles ont beaucoup d’appuis aérodynamiques et beaucoup de puissance. Bien sûr, dans une LMP, vous avez un toit au dessus de votre tête mais c’est assez comparable à une Formule Un. Les courses, par contre, sont trés différentes. En Endurance, il faut gérer le trafic, piloter de nuit et dans n’importe quelles conditions. Il ne faut pas oublier que Le Mans équivaut à 16 Grands Prix d’affilé. Il y a tellement plus de choses à faire en tant que pilote en Endurance que de Formule Un. Tout peut arriver à n’importe quel moment. »
Puis vous avez ensuite connu la période avec la Peugeot 908 de 2010 à 2011...
« Oui, ce fut une période fantastique. La réglementation en 2010 était super : pas de restriction d’essence, beaucoup de puissance, beaucoup d’appuis mais aussi beaucoup de trainée aérodynamique. La Peugeot 908 était une très bonne voiture à piloter. Nous réalisions des temps de 3’18 ou 3’19 au tour sur le circuit du Mans, ça allait vraiment très vite.
J’ai gagné ma première course pour Peugeot lors des 12 Heures de Sebring 2010 et c’est mon meilleur souvenir avec ce constructeur. Malheureusement, cela s’est terminé trop tôt mais Toyota était là et j’ai pu ainsi écrire un nouveau chapitre avec eux. »
Suite de l'interview d'Anthony Davidson à découvrir la semaine prochaine...
David Bristol / ACO
Crédit photo : Jean Pierre Espitalier (ACO)
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, ESSAIS LIBRES, MERCREDI 8 JUIN 2011. La deuxième participation d’Anthony Davidson avec Peugeot aux 24 Heures du Mans s’est soldée par une 4e place.