Après Ferrari en 1949, Talbot-Lago en 1950 et Jaguar en 1951, Mercedes est en 1952 le quatrième constructeur à remporter sa première victoire mancelle depuis la reprise de la course après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dates
14 et 15 juin 1952 (vingtième édition)
Distance parcourue par les vainqueurs : 277 tours soit 3 733,839 kilomètres (155,575 km/h de moyenne).
Les vainqueurs…
Après avoir été, déjà chez Mercedes, l’un des grands animateurs des courses de monoplaces de 1935 à 1939, l’Allemand Hermann Lang a 43 ans lorsqu’il découvre les 24 Heures du Mans en 1952… et remporte la course, pour son unique participation sarthoise. Cette victoire aux 24 Heures restera le haut fait de la carrière de son coéquipier et compatriote Fritz Riess. Né en 1922 à Nuremberg, il s’impose au Mans un mois avant de fêter ses trente ans. A l’inverse de Lang, il reviendra dans la Sarthe en 1953 pour un deuxième et dernier départ, cette fois au volant d’une Alfa Romeo partagée avec Karl Kling (abandon). Revenus en troisième position le dimanche matin, Hermann Lang et Fritz Riess prennent la tête à une heure de l’arrivée, à la faveur de l’abandon de la Talbot-Lago de Pierre Levegh. Le duo allemand emmène en 1952 un doublé Mercedes et établit un nouveau record de la distance au volant de la 300 SL, qui deviendra l’une des voitures les plus célèbres de l’histoire des routières sportives, notamment grâce à ses fameuses portières dites « papillon ».
… et autres histoires du top 10
Pour sa quatrième apparition aux 24 Heures, après la victoire en 1949 et la huitième position en 1951, Ferrari fait son retour dans le top 5 avec la 340 America d’André Simon et Lucien Vincent, engagée par Luigi Chinetti. Vainqueur en 1949, ce dernier est l’homme de confiance d’Enzo Ferrari pour le développement de la marque aux Etats-Unis. Cinquième, le duo Simon/Vincent est précédé au classement général par les Américains William Spear et Briggs Cunningham.
Héritier richissime, ce dernier est venu pour la première fois aux 24 Heures en 1950 et termine quatrième en 1952, au volant d’une voiture de sa conception à moteur Chrysler portant son nom. A noter également que la Porsche 356 d’Edmond Mouche et Auguste Veuillet (importateur de la marque en France) termine aux portes du top 10 (11e), avec une deuxième victoire de catégorie en autant de participations.
Le sport automobile en 1952
Alberto Ascari remporte le premier de ses deux titres mondiaux consécutifs sur Ferrari. Il est encore aujourd’hui le seul Italien couronné en Formule 1. L’année 1952 voit également la naissance le 26 mars du pilote français Didier Pironi, vainqueur des 24 Heures du Mans 1978 sur Renault-Alpine avec son compatriote Jean-Pierre Jaussaud. Né lui aussi en 1952 (le 17 août), l’ancien triple champion du monde de Formule 1 (1981-83-87) Nelson Piquet compte quant à lui deux participations mancelles en tant que pilote d’usine BMW sur McLaren F1 GTR en 1996 (8e) et 1997 (abandon).
C’est également arrivé en 1952…
Une autre étoile naissante pour la haute couture – Le couturier français Hubert de Givenchy présente sa première collection à Paris le 2 février.
Elizabeth II, un règne record – A la suite du décès de son père George VI le 6 février, Elizabeth II est proclamée le lendemain reine d’Angleterre à 25 ans. Toujours en cours, son règne de sept décennies est désormais le plus long de l’histoire de la couronne britannique, surpassant celui de la reine Victoria (de 1837 à 1901).
Une comédie musicale de légende – Dans Chantons sous la pluie, présenté en première mondiale à New York le 27 mars, Gene Kelly offre l’une des séquences les plus célèbres du cinéma lorsqu’il interprète la chanson titre du film, dont l’intrigue évoque le passage du cinéma muet au parlant. Il sortira en France le 11 septembre 1953.
Cinq étoiles à la Maison Blanche – Commandant en chef des forces alliées pendant la Deuxième Guerre mondiale, le général Dwight Eisenhower est élu Président des Etats-Unis. Il sera reconduit pour un deuxième mandat en 1956.
PHOTO (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 14 & 15 JUIN 1952 - Trois Mercedes 300 SL sont au départ. Ici à l'image, Theo Helfrich et Helmut Niedermayr (n°20) terminent deuxièmes pour leur unique participation derrière les vainqueurs Hermann Lang/Fritz Riess (n°21). Pilotée par Karl King et Hans Klenk, la troisième 300 SL (n°22) est contrainte à l'abandon.