C'est derrière la voiture de sécurité que se sont élancés, dès 11 heures, les 35 concurrents des 6 Heures de Shanghai. Sur une piste détrempée Thomas Laurent, parti en aquaplaning, n'a rien pu faire pour éviter les barrières de sécurité, mais fort heureusement la R13 n°3 de Rebellion Racing a pu être réparée pour franchir la ligne d'arrivée en 5e position, juste derrière la voiture sœur n°1.

En fin de course, André Lotterer, triple vainqueur des 24 Heures du Mans avec Audi, n'a rien pu faire face à Vitaly Petrov malgré le "drive through" infligé dans la dernière heure de course à la BR Engineering BR1 n°11 de SMP Racing pour vitesse excessive dans la voie des stands, ce qui permet à Jenson Button de monter pour la première fois sur le podium en FIA WEC.

Le champion du monde de F1 2009 termine juste derrière un de ses homologues, Fernando Alonso, dont la Toyota TS050 Hybrid n°8 n'a jamais pu faire son retard sur la voiture sœur n°7 après avoir été bloquée au feu rouge au bout de la voie des stands pendant de longues secondes suite à un ravitaillement lors d'une intervention de la voiture de sécurité. Les vainqueurs de la 86e édition des 24 Heures du Mans Fernando Alonso, Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima ont donc laissé la victoire au polemen Mike Conway, Kamui Kobayashi et José María López, qui signent un second succès d'affilée après les 6 Heures de Fuji.

Seconde victoire consécutive aussi pour Jackie Chan DC Racing : après l'Oreca 07 n°37 au Japon, c'est au tour de la voiture n°38 de s'imposer en Chine dans une course dont la première moitié a été interrompue à deux reprises par un drapeau rouge. Ho-Pin Tung, à domicile, Gabriel Aubry, licencié à l'ACO, et Stéphane Richelmi ont rendu une copie parfaite pour s'imposer largement devant l'Oreca 07 - Gibson n°31 de DragonSpeed aux mains d'Anthony Davidson, champion du monde d'endurance 2014, Pastor Maldonado, ex-pilote de F1, et Roberto Gonzalez. Le trio devance l'Alpine A470, basée sur un châssis Oreca, de Signatech Alpine Matmut. Nicolas Lapierre, Pierre Thiriet et André Negrão, lauréats dans la Sarthe en LMP2 en juin dernier, ayant réussi à sauver la troisième marche du podium malgré une incursion dans le bac à gravier en début de course.

En revanche, pas de seconde victoire de rang pour la Porsche 911 RSR n°92, victorieuse au Mans en LMGTE Pro, même si, à l'occasion des ravitaillements des prototypes lors d'une neutralisation, Michael Christensen et Kévin Estre se sont retrouvés en tête de la course au classement général ! Le duo franco-danois est finalement passé en troisième position sous le drapeau à damier, juste derrière ses équipiers Richard Lietz et Gianmaria Bruni dans la Porsche n°91. Les deux Allemandes se sont intercalées entre les deux Aston Martin Vantage, le "Dane Train" (n°95) apportant une toute première victoire à la dernière création de la marque de Gaydon. Nicki Thiim et Marco Sørensen ont même réussi l'exploit de devancer tous les prototypes de la catégorie LMP2 en s'adjugeant la 7e place au classement général. Les polemen de la Ford GT n°66 n'ont pu concrétiser suite à un contact avec la Porsche n°92, tandis que l'autre auto (n°67) échouait dans le bac à gravier et provoquait l'entrée en piste de la voiture de sécurité.

C'est d'ailleurs sous régime de neutralisation que la Porsche 911 RSR n°86 de Gulf Racing est sortie de la piste, juste après la seconde interruption, mais c'est une autre Porsche, la n°77 de Dempsey-Proton Racing, qui a remporté la catégorie LMGTE Am, comme au Mans. Christian Ried, Julien Andlauer et Matt Campbell, qui ont perdu, ainsi que l'écurie et le constructeur, tous les points marqués depuis le début de la saison pour un boîtier électronique qui envoyait des données erronées à la direction de course lors des ravitaillements, emmènent un triplé Porsche, avec Team Project 1 deuxième et la n°88 de Dempsey-Proton Racing, qui a subi le même sort que la n°77 pour les points, troisième.

Les compétiteurs du Championnat du Monde d'Endurance (FIA WEC) ne reprendront pas la piste avant l'an prochain, le 13 mars 2019, pour les 1 000 miles (ou 8 heures) de Sebring. Yannick Dalmas devrait avoir une course plus tranquille en Floride qu'à Shanghai, le pilote-conseiller de la FIA ayant été envoyé en piste dans une voiture de sécurité pour déterminer si les conditions étaient satisfaisantes pour que la course reprenne ses droits. Une mission pas toujours facile : au Mans en 2016, le pourtant quadruple vainqueur de l'épreuve, dont la 87e édition clôturera la Super Saison 2018/2019 les 15 et 16 juin 2019, avait montré toute sa dextérité sur une piste détrempée avec quelques glissades dignes d'une séance de drift.

Résultats

Photo (Joao Filipe / AdrenalMedia.com - FIA WEC) : La Toyota TS050 Hybrid n°7 a pris le dessus sur la voiture soeur pour s'imposer aux 6 Heures de Shanghai.