CENTENAIRE DES 24 HEURES – LE MANS, L’EXCEPTION ⎮ Donner le départ des 24 Heures du Mans devant des milliers de spectateurs et les caméras de télévision du monde entier est un honneur pour tous les starters officiels qui en ont eu le privilège : sportifs de toutes disciplines, pilotes retraités ou encore en activité, grands patrons d’industrie, Présidents de fédération, cosmonautes... Et bien sûr dirigeants de grands constructeurs automobiles liés à l’histoire des 24 Heures.
Depuis 1949, date de la reprise de la course après la Seconde Guerre mondiale, l’Automobile Club de l’Ouest confie tous les ans le soin d’abaisser le drapeau français à une personnalité. Entre 1923 et 1939, certaines avaient déjà eu cet honneur, mais pas de manière récurrente.
De grands capitaines d’industrie mondialement connus ayant également eu un impact direct sur l’histoire des 24 Heures du Mans ont libéré les concurrents au départ. Ainsi, depuis 1949, on dénombre pas moins de quinze patrons de l’industrie automobile ayant officié comme starter officiel du double tour d’horloge manceau.
En 1966, le premier d’entre eux est Henry Ford II, Président de Ford Motor Company et petit-fils du fondateur Henry Ford. Quarante-neuf ans plus tard, en 2015, c’est au tour de l’arrière-petit-fils d’Henry Ford, William Clay Ford, Président exécutif de la Ford Motor Company. A elles seules, ces deux invitations symbolisent l’héritage de la marque américaine aux 24 Heures du Mans : Ford est encore aujourd’hui le seul constructeur d’outre-Atlantique victorieux dans la Sarthe.
Palmarès des 24 heures et starters officiels : des liens très étroits
D’autres capitaines d’industrie et constructeurs ayant marqué le sport automobile par leur excellence et leurs victoires dans la Sarthe, ont ainsi eu le privilège d’être désignés starter officiel.
En 1970, c’est le Dr Ferry Porsche, fils de Ferdinand Porsche, fondateur de la marque aux 19 victoires mancelles, qui a l’honneur de donner le départ aux 51 concurrents (dont sept Porsche 917) de cette édition… et quelle course ! Une édition inscrite à jamais dans l’histoire du constructeur allemand avec sa toute première victoire aux 24 Heures, qui plus est face à onze Ferrari 512 S !
En 2009 Luca Di Montezemolo, Président du groupe Fiat et de Ferrari S.p.A. à cette époque, donne le départ des 24 Heures du Mans. Puis, en 2021 c’est au tour de John Elkann, actuel Président de Ferrari (et aussi du groupe Stellantis, qui regroupe PSA, Fiat et Chrysler). Ce dernier déclare d’ailleurs à l’époque que « le centenaire des 24 Heures du Mans est l’occasion de faire de belles choses, et de regarder l’avenir en faisant en sorte que l’histoire continue ». Un avenir aujourd’hui conjugué au présent, avec cette année le retour de Ferrari en catégorie reine (Le Mans Hypercar) des 24 Heures du Mans et du Championnat du Monde d’Endurance FIA.
Seulement trois marques ont eu le privilège d’être mises à l’honneur à plusieurs reprises lors du départ des 24 Heures du Mans, Ford (1966 et 2015), Ferrari (2009 et 2021) et enfin Peugeot, en 2006 avec Jean-Martin Folz, Président de PSA Peugeot Citroën, puis en 2020 avec Carlos Tavares, Président du Directoire du groupe PSA. C’est d’ailleurs lors de cette même édition que la marque française aux trois victoires mancelles (1992, 1993 et 2009) annonce son grand retour en Endurance et aux 24 Heures du Mans.
Riche de treize victoires dans la Sarthe, Audi est célébré en 2005 avec le Dr Martin Winterkorn, Président d’Audi AG, qui donne le départ. Et a lui aussi le privilège de voir une voiture de sa marque remporter la course. Un succès très particulier, qui vaut à Tom Kristensen de devenir le nouveau détenteur du record de victoires aux 24 Heures du Mans.
L’industrie automobile au-delà des constructeurs
D’autres grands patrons ont pu donner le départ des 24 Heures du Mans, mais sans voir leur marque s’imposer en leur présence. C’est le cas par exemple de Sir John Egan, Président de Jaguar (sept victoires au Mans) qui donne le départ en 1986, ou encore de Takeshi Uchiyamada, Vice-Président et Directeur de Toyota, starter de l’édition 2012, six ans avant la première des cinq victoires sarthoises consécutives du leader mondial des voitures hybrides.
Parmi les grands noms de l’industrie et du sport automobiles ayant abaissé le drapeau français aux 24 Heures du Mans, citons encore Sylvain Floirat, Président de Matra, qui donne le départ en 1973 et assiste à la deuxième victoire consécutive de la marque, le Dr Ferdinand Piëch, Président du Directoire du Groupe Volkswagen AG, sur la ligne de départ en 2001, ou encore l’américain Don Panoz en 2003.
Dans un autre domaine, mais toujours lié à l’industrie automobile, Kyohei Yokose, grand patron du groupe Sumitomo (propriétaire de Dunlop, le manufacturier de pneumatiques le plus victorieux au Mans), a donné le départ en 1988.
En 2022, le dernier starter officiel en date est Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies : « la plus exigeante des courses d’endurance automobile se révèle plus que jamais un véritable laboratoire pour TotalEnergies et une vitrine pour l’ensemble du sport automobile. En tant que partenaire de l’Automobile Club de l’Ouest, TotalEnergies est fière de fournir aux concurrents de cette 90e édition un carburant 100% renouvelable pour la première fois de son histoire. Nous apportons ainsi notre contribution à l’engagement de l’ACO en faveur du développement durable. C’est donc un privilège pour moi d’en donner le départ. »
Pour tous ces grands patrons d’industrie au rayonnement mondial, donner le départ des 24 Heures du Mans est une preuve de reconnaissance, et aussi de l’importance de leur marque dans l’histoire de la course. Cela reste enfin un privilège accordé à très peu d’élus. Et il sera encore plus exceptionnel le 10 juin prochain, pour le départ de l’édition du Centenaire !
PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 2021 & 2022 - DE HAUT EN BAS : le drapeau français remis au starter officiel a été abaissé en 2021 par John Elkann et en 2022 par Patrick Pouyanné (au centre ci-dessus, avec également à droite le Président de l'ACO Pierre Fillon), respectivement dirigeants de Ferrari/Stellantis et de TotalEnergies.