Les 24 Heures du Mans à Rétromobile : sept pilotes et 27 victoires pour un Centenaire
Partenaire du Centenaire des 24 Heures du Mans, le salon Rétromobile (1er-5 février), dédié à Paris à la voiture de collection, a accueilli sur le stand de l’ACO une réunion exceptionnelle de plusieurs anciens vainqueurs. Dans une ambiance détendue et conviviale, chacun d’entre eux a évoqué à sa manière la passion Le Mans, entre souvenirs et plaisir.
Sept pilotes étaient ainsi réunis autour du trophée du Centenaire, affichant pas moins de 27 victoires : Tom Kristensen (neuf), Emanuele, Pirro (cinq), Henri Pescarolo, Yannick Dalmas (quatre chacun), Gérard Larrousse, Romain Dumas (deux chacun) et Eric Helary (une).
Président de l’ACO, Pierre Fillon a tout d’abord pris la parole pour évoquer le trophée du Centenaire, réalisé en partenariat avec la Monnaie de Paris et Rolex, qui sera unique à bien des titres : « C’est un trophée spécial pour un événement spécial, car le vainqueur l’emportera avec lui (à la différence du trophée traditionnel, conservé par le vainqueur après trois victoires consécutives, ndlr). Sa couleur dorée symbolise le jour, le noir la nuit, la spirale la liaison entre passé et avenir ». Sa forme de la spirale en flamme fait également écho à la flamme olympique, car le trophée du Centenaire a beaucoup voyagé depuis sa présentation : Concours d’Elégance de Pebble Beach (Californie) à celui de Chantilly, en passant par le circuit du Goodwood Revival (Grande-Bretagne) et aujourd’hui le salon Rétromobile de Paris.
"Une belle année nous attend, de nombreux constructeurs se préparent pour cette course très spéciale."
Tom Kristensen, neuf fois vainqueur
Actuel détenteur du record de victoires aux 24 Heures du Mans et ambassadeur du Centenaire, Tom Kristensen a d’ailleurs offert à ce trophée pas comme les autres une balade parisienne nocturne tout aussi singulière le lundi 30 janvier : « J’ai eu la chance de conduire la Chenard & Walcker victorieuse en 1923 (exposée à Rétromobile sur le stand de l’ACO, ndlr) dans les rues de Paris et c’était un grand plaisir. C’est une voiture physique et avec les pavés, le trophée faisait beaucoup de bruit (rires) ! Une belle année nous attend, il y a tant de constructeurs qui fourbissent leurs armes pour cette course très spéciale. Le Mans est particulier car il faut se concentrer sur les détails avec ses coéquipiers, et avec de l’énergie et de l’implication à la moyenne de 220 km/h sur ce circuit de 13.6 kilomètres. »
Ancien coéquipier de Tom Kristensen pour trois victoires communes (en 2000, 2001 et 2002), Emanuele Pirro a salué quant à lui la présence du Dr Wolfgang Ullrich, l’homme de la saga mancelle d’Audi (treize victoires), spectateur discret de ce rendez-vous : « Avant d’être un pilote, je suis un fan des 24 Heures. L’aventure d’Audi telle que Tom et moi l’avons connue souligne l’importance de la continuité au sein d’une équipe visant la victoire aux 24 Heures du Mans. »
Directeur du Musée des 24 Heures et animateur de cette amicale réunion, Fabrice Bourrigaud a ensuite passé la parole à Henri Pescarolo, soulignant un parcours d’exception entre deux siècles, riche de quatre victoires, 33 participations en tant que pilote et douze en tant que patron d’écurie, de 1966 à 2000 : « C’est avec beaucoup d’émotion que je fête ce centenaire. Cette année, c’est en plus le retour de Ferrari, que nous avions battu avec Matra il y a cinquante ans », a rappelé l’homme au casque vert.
Vainqueur sur Peugeot il y a trente ans, Eric Helary a été par la suite pilote d’Henri Pescarolo : « Mon grand regret est de ne pas avoir gagné avec Henri. Pourtant, nous sommes passés tout près en 2005. Mais j’ai disputé les 24 Heures onze fois et c’était toujours merveilleux, avec des voitures, des team-managers, des mécaniciens, des ingénieurs et des coéquipiers formidables. »
Impossible d’évoquer Henri Pescarolo sans donner la parole à Gérard Larrousse, son coéquipier sur la plus haute marche du podium en 1973 et 74 : « Le Mans a marqué ma vie. En 1958, j’étais étudiant et je suis venu aux 24 Heures avec ma voiture dans un parking. En 1966, j’ai conduit une Ferrari 250 GTO à l’école de pilotage, j’ai gagné en 1973 en tant que pilote avec Matra puis en tant que patron d’écurie avec Renault-Alpine en 1978. »
"Je vais disputer les 24 Heures du Mans pour la 23e fois cette année, et toujours avec le même plaisir."
Romain Dumas, deux fois vainqueur
Codétenteur avec Henri Pescarolo du record de victoires d’un pilote français aux 24 Heures, Yannick Dalmas est remonté trois décennies en arrière : « Si je devais choisir un souvenir, ce serait peut-être, avec un peu de chauvinisme, la victoire en 1992, qui était aussi la première de Peugeot. Et je suis modestement heureux de faire partie de cette grande histoire. »
Le mot de la fin est revenu à Romain Dumas, actuel détenteur du record de la distance, qui sera le seul d’entre eux au départ de cette édition du Centenaire : « J’ai connu le podium des 24 Heures du Mans en 2007 avec Henri et en 2010 avec le Dr Ullrich. Je vais les disputer pour la 23e fois cette année. C’est un mélange de stress et d’envie, et c’est toujours le même plaisir. » Avec une petite coïncidence de l’histoire croisée du pilote d’Alès et du rendez-vous sarthois : une 23e participation en 2023, année du Centenaire.
PHOTOS (LOUIS MONNIER / ACO) : PARIS EXPO (FRANCE), SALON RETROMOBILE, MARDI 31 JANVIER 2023 - Instantanés d'une réunion amicale d'anciens vainqueurs des 24 Heures du Mans avec de gauche à droite sur la photo du haut, Emanuele Pirro, Tom Kristensen, Pierre Fillon (Président de l'ACO), Fabrice Bourrigaud (Directeur du Musée des 24 Heures), Eric Helary, Gérard Larrousse, Yannick Dalmas, Henri Pescarolo et Romain Dumas. Avec aussi la présence du pilote français Jean-Pierre Jarier (deuxième en partant de la droite, entre Henri Pescarolo et Romain Dumas), qui compte quinze participations aux 24 Heures, avec comme meilleur résultat une deuxième place en 1977.
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