Photo : Mazda

 

Vous pouvez l’appeler Mazda MXR-01 ou, plus pragmatiquement, TWR-Judd ! Explications… A partir de 1992, le règlement technique du Championnat du Monde fait la part belle aux moteurs 3,5L en endurance et le constructeur japonais se trouve alors dans une impasse technique en ne disposant pas de moteurs « maison » pour propulser sa nouvelle voiture. Pour pallier ce manque, les hommes de Mazdaspeed se rapprochent de Judd et signent un contrat de partenariat pour équiper leur prochaine voiture du V10 anglais (GV10), rebaptisé pour l’occasion Mazda MV-10. A moindre coût, le constructeur d’Hiroshima s’équipe ainsi d’un moteur réglementaire, performant et réputé fiable pour affronter ses concurrents que sont Peugeot, Toyota, Euro Racing et Lola.

De la même manière, pour son châssis, Mazda démarche en Grande Bretagne et, plus précisément, dans les ateliers Tom Walkinshaw Racing près d’Oxford. Championne du Monde en titre, la Jaguar XJR-14 (remplacée au Mans par la XJR-12) est désormais libre à la vente auprès des structures privées suite à l’arrêt du programme du grand félin en mondial. De ce fait, Mazdaspeed ne rate pas l’occasion de mettre la main sur une auto aux qualités exceptionnelles. Une fois réalisée l’adaptation du V10 Judd en lieu et place du V8 Ford dans le berceau de la TWR, l’équipe japonaise, en collaboration avec Oreca, peut présenter sa nouvelle arme : la Mazda MXR-01.

Deuxième des 500 kilomètres de Silverstone, la délégation franco-japonaise arrive au Mans plus motivée que jamais avec l’engagement de deux voitures pour les équipages Volker Weidler, Johnny Herbert et Bertrand Gachot (n°5) et Maurizio Sandro Sala, Takashi Yorino et YojiroTerada (n°6). Malgré des conditions météorologiques exécrables et des températures fraîches, les spectateurs ont profité d’un début de course tonitruant de la part de la Mazda n°5 de pointe. En éclipsant, tours après tours, les Peugeot et les Toyota officielles, le trio Weidler/Gachot/Herbert achève la première heure de course en tête, attaque la treizième heure en troisième position et termine ces 24 Heures du Mans 1992 à la quatrième place du classement général. Une magnifique prestation pour une auto aux couleurs, au son et à la ligne définitivement inoubliables.

Pierre-Yves Riom / ACO