Jean Guichet et Hans Herrmann, deux « gentlemen vainqueurs » des 24 Heures du Mans
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Jean Guichet et Hans Herrmann, deux « gentlemen vainqueurs » des 24 Heures du Mans

CENTENAIRE DES 24 HEURES - DES MACHINES ET DES HOMMES ⎮ Respectivement nés en 1927 et 1928, soit quatre et cinq ans après la création des 24 Heures, Jean Guichet et Hans Herrmann en ont été de grands animateurs des années 1950, 60 et 70, signant une victoire chacun. Tous deux ont également en commun d’être associés à une marque qui les a fait entrer dans la légende : Ferrari pour le premier, Porsche pour le second.

Boulanger de formation, Hans Herrmann n’a connu que Porsche au fil de ses quatorze participations (de 1953 à 1970), et devient très vite l’un des hommes clé de l’ascension du constructeur allemand dans la Sarthe. Il signe ainsi en compagnie de Jean Behra le premier podium de la marque au classement général, assorti d’une victoire de catégorie.

Propriétaire d’un chantier naval à Marseille, Jean Guichet est quant à lui la parfaite incarnation du pilote amateur chef d’entreprise courant pour le plaisir… Et dont le talent va faire de lui l’un des pilotes d’usine de l’une des marques les plus mythiques de l’histoire du sport automobile.

Ferrari, la chevauchée victorieuse de Jean Guichet

Après trois premières participations et autant d'abandons en 1956, 1957 (Gordini) et 1960 (Fiat Abarth), l’histoire mancelle de Jean Guichet avec Ferrari commence en 1961. Trois éditions durant, il noue une fructueuse collaboration avec Pierre Noblet. En 1961 et 62, le duo français signe deux victoires de catégorie consécutives assorties respectivement des troisième et deuxième places du général. Mais en 1963, leurs troisièmes et dernières 24 Heures communes s'achèvent sur un abandon. « J’avais d’excellentes relations avec Enzo Ferrari, se souvient le Marseillais. Il m’avait remarqué parce que je disputais des courses au volant de Ferrari que j’achetais en tant que client. » En 1964, le voici donc pilote d’usine sur un prototype 275 P en compagnie d’un nouveau coéquipier, le Sicilien Nino Vaccarella, autre pilote amateur de haute volée, professeur de mathématiques dans un collège privé de Palerme. Ils remportent la course, établissant même un nouveau record de la distance à 4 695 kilomètres (195 km/h de moyenne) pour ce qui est la huitième des neuf victoires du cheval cabré, et dernière en date d'une Ferrari d'usine. Mais par la suite ses trois participations suivantes sur Ferrari (1965, 66, 67) s’achèvent sur autant d’abandons.

Hans Herrmann, la première de Porsche

Pendant cette même période, Hans Herrmann signe deux top 10 (7e en 1961 et 62) avant de revenir au Mans en 1966 avec deux top 5 (cinquième en 1966 et 67). A cette période, il bénéficie de la montée en puissance de Porsche, sous la direction de Ferdinand Piëch, neveu de Ferry Porsche, qui ambitionne la victoire au classement général. Après un abandon en 1968 (où sa 908 est qualifiée en pole position par son coéquipier Jo Siffert), l’ancien pâtissier de Stuttgart va connaître le pire et le meilleur lors des deux éditions suivantes. En 1969, la 908 qu’il partage avec Gérard Larrousse pointe en tête à trois heures de l’arrivée, mais dans le dernier tour, Herrmann est doublé par Jacky Ickx, revenu du fin fond du peloton après avoir marché vers sa voiture lors du départ ! L’année suivante, Hans Herrmann, son coéquipier britannique Richard Attwood et leur Porsche 917K n°23 sortent vainqueurs d’une course apocalyptique rythmée par la pluie, de nombreuses casses mécaniques et autres sorties de route. Mais cette première victoire de Porsche est aussi la dernière course du pilote allemand. Le voilà désormais tenu d’honorer la promesse faite (un peu à la légère, a-t-il d’ailleurs avoué) à son épouse de se retirer en cas de victoire sarthoise !

En 1969, alors que Herrmann échoue à quelques mètres de la Ford GT40 de Ickx, Jean Guichet termine cinquième sur un prototype Matra. Pour la circonstance, il retrouve Nino Vaccarella, qu’il avait expressément demandé à avoir comme coéquipier en 1969. Six ans plus tard, sa dernière participation aux 24 Heures fait date : il est au volant de la première BMW « Art Car », lignée initiée par le commissaire-priseur et gentleman driver Hervé Poulain, associé à Jean Guichet et à l’Américain Sam Posey. La voiture décorée par Alexander Calder est contrainte à l’abandon.

Premiers pilotes à avoir fait triompher Porsche au Mans, Hans Herrmann et Richard Attwood sont régulièrement sollicités pour de grandes manifestations historiques de la marque, tandis que Jean Guichet a notamment été membre du jury du Concours d’Elégance de Chantilly en 2016. Et pour chacun d’entre eux, la victoire aux 24 Heures du Mans a constitué l’apogée de leur carrière.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : la 917 de la première victoire de Porsche aux 24 Heures en 1970, avec au volant Hans Herrmann et Richard Attwood ; en 1961, Jean Guichet signe son premier podium avec cette Ferrari 250 GT ; en 1969, Herrmann (Porsche n°64) et Guichet (Matra n°32) terminent tous deux dans le top 5 de la 37e édition des 24 Heures du Mans.

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