Hauts lieux du circuit des 24 Heures du Mans : des sites, des histoires, une légende
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Hauts lieux du circuit des 24 Heures du Mans : des sites, des histoires, une légende

CENTENAIRE DES 24 HEURES - LE MANS, L’EXCEPTION ┃ Leurs noms sont célèbres, certains font frémir les pilotes les plus expérimentés, d’autres sont synonymes de victoires ou de records. Ces endroits emblématiques du circuit des 24 Heures du Mans racontent tous une histoire.

Tous les grands circuits de l’histoire du sport automobile ont leurs virages mythiques : Lesmo et la Parabolique à Monza, Copse à Silverstone, le Raidillon à Spa-Francorchamps, le Karussell au Nürburgring… Mais le circuit des 24 Heures du Mans partage avec Monaco un statut singulier : tous ses virages ont leur histoire, et leurs noms sont clairement identifiés dans les mémoires. Les voici rassemblés ici dans un tour virtuel commenté.

La passerelle et la courbe Dunlop

Dès 1923, une passerelle permet aux spectateurs de passer des stands aux petits commerces de bouche. Elle mute en une réplique du pneu Dunlop en 1950 et devient l’un des plus célèbres emblèmes du circuit des 24 Heures du Mans. Elle donne son nom à la courbe qu’elle enjambe. Car, en 1932, un nouveau tracé de la course est imaginé : après avoir franchi la ligne droite des stands, les véhicules empruntent une rampe de 7 % pour rejoindre le point le plus haut du circuit à 76 mètres, avant une descente vers les Esses de la forêt. A noter qu’une autre passerelle Dunlop se trouvait à la hauteur du virage du Tertre Rouge. Elle a disparu en 1979.

 

Les Esses de la forêt

Si, aujourd’hui, les pins maritimes ont disparu, victimes du déboisement, cette portion du circuit méritait bien son nom ! Elle date donc de 1932 et est redoutée des pilotes dans les premiers tours de course à cause des pneus et freins froids. Depuis, le tracé n’a pas été modifié, à l’exception de la création de bacs à gravier aux abords de la piste.

 

Le virage du Tertre Rouge

Son nom vient de la teinte de la terre dans cette portion du circuit. Comme la courbe Dunlop et les Esses de la forêt, ce virage date de 1932 et fait la jonction avec la route nationale empruntée dans la ligne droite des Hunaudières. Dans les années 2000, la zone de dégagement est agrandie, la piste est inclinée de 3 % et une butte est aménagée pour améliorer l’attractivité de l’endroit. Bien des espoirs se sont évanouis à cet endroit…

 

La ligne droite des Hunaudières

Mythique lieu du circuit : la ligne droite des Hunaudières emprunte des portions de routes nationales avant d’arriver au village de Mulsanne. Au fil des ans, elle a toujours été le théâtre d’accidents, parfois mortels. Elle a aussi fait l’objet d’expérimentations concluantes, comme celles du goudron ou encore de la ligne jaune. Les bolides parcourent ses 5,5 kilomètres en une minute et demie environ, à 350 km/h.

 

Les ralentisseurs

Deux ralentisseurs - chicanes - apparaissent en 1990 pour casser la vitesse atteinte dans la ligne droite des Hunaudières (le record en la matière est établi en 1988 à plus de 400 km/h). Il s’agit ici de répondre à une décision émanant de la fédération internationale de l’automobile (FIA) pour limiter à deux kilomètres la longueur des lignes droites sur les circuits. Une décision prise sur fond de discussions compliquées entre l’ACO et la FIA, d’où le nom de chicanes !

 

La bosse et le virage de Mulsanne

A la sortie de la ligne droite des Hunaudières, la bosse de Mulsanne était un endroit pouvant se révéler dangereux pour les voitures. Elle a été rabotée de 1,6 mètre pour être compatible avec l’aérodynamisme des véhicules et ainsi limiter leur envol à l’approche du virage de Mulsanne. Cette épingle est un défi mécanique, car les voitures passent de plus de 300 km/h à 75 km/h. Ce lieu est prisé du public, surtout la nuit, pour le spectacle des cercles de feu dans les roues, qui apparaissent en raison de l’intense freinage qui portent les disques au rouge.

 

Le virage d’Indianapolis

C’est la seule partie du circuit qui n’a pas évolué depuis 1923. Ici, le freinage est violent et déstabilise la voiture. Il est appelé du nom du circuit américain par les pilotes en 1932 en raison de sa ressemblance : comme aux Etats-Unis, ce ‘’banking’’ possède en effet un soubassement en briques. Le dévers de ce virage ne date pas des premières années. En effet, le passage des bolides a creusé la corde de gauche à une époque où cette partie du circuit n’était pas goudronnée. 

 

Le virage d’Arnage

Ce virage à 90° n’a pratiquement pas évolué au fil des années. Hormis la création d’un bac à gravier en 2012, il est resté sinon tel quel. Avant cette date, l’erreur était interdite pour les pilotes. Ici, les tête-à-queue sont fréquents. L’endroit est particulièrement prisé des spectateurs, situés à quelques mètres seulement des pilotes.

 

Les virages Porsche

Cet enchaînement est l’une des parties préférées du circuit pour de nombreux pilotes. Pour être précis, ces virages s’appellent successivement Porsche, du Pont et du Karting. Un large plan de rénovation a permis de réaménager ces espaces en 1972, lorsque le circuit abandonne définitivement la portion du virage de Maison Blanche. Le virage du Karting, légèrement en dévers, est particulièrement piégeux !

 

Les virages Ford et du Raccordement MOTUL

Le virage Ford a été créé seulement en 1968 pour ralentir les voitures avant l’entrée dans la ligne droite des stands. Le virage du Raccordement Motul, lui, arrive en 1972 lors du grand plan de réaménagement. 

 

La ligne droite des stands

C’est le lieu de liesse par excellence, là où se passent le départ, l’arrivée, c’est l’endroit de rassemblement du public… Depuis certaines tribunes, les spectateurs ont une vue privilégiée sur les stands. C’est également malheureusement l’endroit où s’est produit le terrible accident de 1955. Une refonte complète de la sécurité à cet endroit a suivi pour aboutir au fil des années à la configuration actuelle.

 

… Et la ligne droite qui n'existait pas

Lors de la création des virages Porsche, un autre changement majeur était prévu dans un deuxième temps : le doublement de la ligne droite des Hunaudières, destiné à rendre permanent le circuit des 24 Heures à l’horizon 1975. Un projet porté par Jean-Marie Lelièvre et Joël le Theule, respectivement Président de l’ACO et ministre des Transports et de l’Equipement. Il ne s’est jamais concrétisé, conséquence de la crise pétrolière de 1973. Mais son existence aurait entraîné la disparition de cette mythique portion routière des Hunaudières, ainsi que des virages de Mulsanne et d’Arnage. Autant de noms qui font, encore aujourd’hui, la légende des 24 Heures du Mans.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Un instantané pour chaque virage du circuit des 24 Heures, de la courbe Dunlop jusqu'à une ligne droite qui n'a jamais vu le jour.

 

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