Gérard Larrousse, trois vies et trois victoires aux 24 Heures du Mans
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Gérard Larrousse, trois vies et trois victoires aux 24 Heures du Mans

CENTENAIRE DES 24 HEURES – DES MACHINES ET DES HOMMES ⎮ Pilote vainqueur, patron d’écurie victorieux, président du Club des Pilotes… Depuis pratiquement un demi-siècle, le parcours de Gérard Larrousse est indissolublement lié aux 24 Heures du Mans. D’Alpine à Matra, en passant par Porsche puis Renault-Alpine, retour sur un parcours atypique, marqué par trois victoires sarthoises – deux en tant que pilote et une en tant que directeur sportif.

Après avoir débuté aux 24 Heures du Mans sous les couleurs d’Alpine en 1967 et 68, Gérard Larrousse devient pilote d’usine Porsche pour les trois éditions suivantes. En 1969, il termine deuxième : son coéquipier Hans Herrmann est battu dans le dernier tour de course par Jacky Ickx et sa Ford GT40. Il signe un résultat identique l’année suivante associé à un autre Allemand, Willi Kauhsen, au volant de la Porsche 917 à la désormais fameuse décoration.

Après un abandon en 1971, toujours sur la 917 (avec le Britannique Vic Elford), Gérard Larrousse remporte cette même année le Tour de France automobile sur un prototype Matra, associé au journaliste Johnny Rives. Patron des activités automobiles de Matra, Jean-Luc Lagardère n’oubliera pas cette victoire, qui va sceller le destin victorieux de Gérard Larrousse aux 24 Heures du Mans.

1973-1974 : « Tout le monde a profité de la dynamique de l’aventure Matra »

En 1973, Gérard Larrousse succède à Graham Hill en tant que coéquipier d’Henri Pescarolo, pour deux victoires consécutives : « Sur mes deux victoires aux 24 Heures du Mans avec Matra, la plus enthousiasmante aura été la première, en 1973, précise-t-il. Nous nous sommes battus toute la nuit contre les Ferrari. Cette année-là, quand nous sommes arrivés au Mans, Jean-Luc Lagardère avait convoqué tout le monde chez Matra Simca à l’époque. La veille de la course, tous les concessionnaires étaient réunis sous une tente, Jean-Luc Lagardère leur a présenté l’équipe et les pilotes et leur a dit : voici ceux qui vont gagner dimanche ! Ce qui a bien sûr un peu mis la pression à tout le monde (sourire). Matra a amené dans l’automobile les techniques issues de l’aéronautique, ce qui a permis d’avoir de très bonnes voitures, qui sortaient vraiment de l’ordinaire. Tout le monde a profité de la dynamique de cette aventure. L’épopée Matra a été quelque chose de fantastique. »

A l’issue de la saison 1974 et de sa deuxième victoire mancelle, Gérard Larrousse devient patron des activités sportives de Renault, avec une double mission : remporter les 24 Heures du Mans et préparer l’arrivée du moteur turbocompressé en Formule 1.

1978 : « une victoire préparée de longue date »

Après en avoir été pilote d’usine lors de trois éditions des 24 Heures, l’adversaire principal de Renault-Alpine et Gérard Larrousse de 1976 à 1978 n’est autre que Porsche. Après deux victoires consécutives du constructeur allemand, Renault-Alpine succède à Matra en tant que marque française victorieuse au Mans en s’imposant en 1978, avec au volant Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud.

« Cette victoire avait été préparée de longue date, indique Gérard Larrousse. C’était à la fois l’aboutissement d’une grande équipe et un aboutissement humain. » Après cette victoire, Renault-Alpine se retire des 24 Heures du Mans, comme l’avait fait Matra en 1974 après ses trois succès consécutifs de 1972, 73 et 74. Et en 1979, la quête technologique de Renault entre dans l’histoire lors du Grand Prix de France, avec la première victoire d’un moteur turbocompressé.

Club des Pilotes : « être prêt pour le Centenaire »

Après avoir dirigé sa propre écurie en Formule 1, Gérard Larrousse est aujourd’hui l’un des gardiens de la mémoire des 24 Heures du Mans, en tant que Président du Club des Pilotes. Et l’année 2023 s’annonce particulière pour l’ancien pilote, tout d’abord avec le Centenaire des 24 Heures : « L’objectif du Club des Pilotes est d’être prêt pour le Centenaire, après avoir retrouvé sa dimension normale en 2022 ». Avec le développement de la catégorie Hypercar, ainsi que le retour de Ferrari, Gérard Larrousse prophétise « plusieurs voitures qui vont terminer dans la minute ».

2023 sera aussi pour lui le demi-siècle de sa première victoire aux 24 Heures. Et pour le public, la légende de Matra est intacte, comme a pu le mesurer Gérard Larrousse en 2019, quand il avait repris le volant du prototype bleu lors des Classic Days sur le circuit Bugatti, où le chant du V12 Matra avait provoqué l’enthousiasme et les applaudissements du public : « C’est toujours un bruit extraordinaire et c’était une époque qui a laissé une grande trace dans l’histoire du sport automobile ». En attendant le chapitre à venir du Centenaire, qui annonce de magnifiques lendemains pour la légende des 24 Heures.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Gérard Larrousse au volant du prototype Matra MS670 sur la route de ses deux victoires mancelles de 1973 et 74 - PARIS (FRANCE), SALON RETROMOBILE, FEVRIER 2019 (LOUIS MONNIER / ACO) : Gérard Larrousse au volant de la Ferrari 166 MM (1949) du Musée des 24 Heures lors de la première réunion annuelle du Club des Pilotes, avec également à l'image Patrick Tambay (au deuxième rang, troisième en partant de la gauche), disparu le 4 décembre dernier - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, JUILLET 2019 (MICHEL JAMIN / ACO) : quelques mois après ce rendez-vous du Club des Pilotes, Gérard Larrousse a retrouvé le volant du prototype Matra dans le cadre des Classic Days.

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