CENTENAIRE DES 24 HEURES – HISTOIRES DE MARQUES ⎮ Entre la dernière apparition du prototype 333 SP en 1999 et les débuts très attendus de l’Hypercar 499 P aux 24 Heures du Mans, les différentes catégories GT ont vu ces deux dernières décennies l’irrésistible retour au sommet de Ferrari.
De 2002 à 2022, six modèles ont enrichi le palmarès sarthois du cheval cabré, en dignes héritières des 250 GT, 250 GTO, 265 GTB/4 Daytona et autres BB 512 des années 1960, 70 et 80.
M comme Modena et Le Mans
Lancée en 1999, la 360 Modena marque le début de la réappropriation de son propre patrimoine par Ferrari, à cette époque dirigé par Luca di Montezemolo. Le nom de ce modèle fait ainsi référence à Modène, ville de naissance d'Enzo Ferrari.
La 360 Modena dispute ses premières 24 Heures en 2002. L’écurie Cirtek Motorsport lui offre son meilleur résultat en 2004, avec la 19e place au classement général de Frank Mountain/Rob Wilson/Hans Hugenholtz. Trois mois plus tard, Ferrari présente la F430 au Mondial de Paris. Celle-ci succède en 2006 au Mans à la 360 Modena, dont la production en version routière cesse en 2005.
550 contre 575
Mais, également en 2002, une autre Ferrari fait ses débuts sarthois : la 550 Maranello. Produite à partir de 1996 et portant le nom de la localité qui abrite l’usine du cheval cabré, elle renoue avec la tradition Ferrariste de la GT sportive à moteur avant, immortalisée notamment par la 250 GTO et la Daytona.
Client de Prodrive pour ses participations en rallye, le gentleman-driver franco-suisse Frédéric Dor a financé le développement par la structure de David Richards d’une version course de la 550 Maranello, sous la bannière de Care Racing Development. En 2002, sa première visite aux 24 Heures du Mans s’achève sur un abandon, après avoir longuement mené sa catégorie, qu’elle remporte l’année suivante grâce à Jamie Davies, Tomas Enge et Peter Kox. Frédéric Dor lui-même termine cinquième, associé à l’ancien triple champion du monde de ski alpin Luc Alphand et Jérôme Policand.
Piqué au vif par la réussite d'une voiture née d'une initiative privée, Ferrari présente de son côté la 575 GTC. Mais en 2004 et 2005, cette dernière est contrainte à l'abandon, tandis que la 550 est régulièrement présente à l’arrivée jusqu'en 2007, grâce à Prodrive (9e et 11e en 2004), Larbre Compétition (14e en 2004 et 12e en 2005) et Cirtek Motorsport (17e en 2005, 14e en 2007).
F430, un pur-sang pour le Texas
A cette époque, un autre chapitre de la reconquête mancelle de Ferrari a déjà commencé, avec le premier engagement de la F430 en 2006. Celle-ci se situe dans la lignée directe de la 360 Modena, avec une architecture moteur identique (V8 central arrière longitudinal) et une silhouette rendue plus agressive par de multiples ouïes.
Couvée par le département compétition client de la marque, la F430 fait sa première apparition aux 24 Heures du Mans en 2006. Concessionnaire Ferrari à Houston (Texas) devenu partenaire de Ferrari en endurance outre-Atlantique, Giuseppe Risi remporte deux victoires de catégorie consécutives en 2008 et 2009. Quelques semaines après ce deuxième succès sarthois, Ferrari dévoile la 458 Italia au Salon de Francfort.
458 Italia, un nouveau sommet
Son patronyme célèbre tous les charmes de l'Italie : bonnes tables, musique, bel canto... et bien sûr voiture sportive d'exception. Habillée d’une carrosserie résolument plus anguleuse que les 360 et F430 qui l’ont précédée, elle va parachever la reconquête de Ferrari dans les catégories LMGTE, où elle apparaît pour la première fois au Mans en 2011.
Le règne de la 458 Italia coïncide en 2012 avec la renaissance du Championnat du Monde d'Endurance FIA. Elle signe quatre victoires de catégorie aux 24 Heures du Mans (AF Corse en LMGTE Pro en 2012 et 2014, SMP Racing en 2015 et Scuderia Corsa en 2016 en LMGTE Am).
488, la dernière LMGTE
Présentée en février 2015, la 488 GTB accentue l’agressivité des lignes de la 458. Première Ferrari à moteur central turbocompressé depuis la F40 de 1987, elle donne rapidement naissance à une version compétition. En 2016, elle termine deuxième en LMGTE Pro dès sa première apparition aux 24 Heures du Mans, sous les couleurs de Risi Competizione. L’écurie anglaise JMW Motorsport lui offre sa première victoire sarthoise l’année suivante, en catégorie LMGTE Am.
Après un premier succès en LMGTE Pro en 2019, AF Corse et la 488 GTE EVO réussissent le score parfait en 2021 en s’imposant dans les deux catégories LMGTE, qui plus est en présence de John Elkann, Président de Ferrari, venu aux 24 Heures en tant que starter officiel.
Du GT à l'Hypercar : Un Centenaire, un adieu et un retour
Ces deux dernières décennies, Ferrari a donc cumulé onze victoires de catégorie aux 24 Heures. Le haut fait le plus récent de la 488 est la victoire LMGTE Am de la Française Lilou Wadoux, devenue le 29 avril dernier à Spa-Francorchamps la première femme à s’imposer en Championnat du monde d’Endurance FIA, toutes catégories confondues.
Pour les adieux de la catégorie LMGTE Am, sept 488 GTE sont attendues pour l’édition du Centenaire. Si tous les regards se porteront sur le retour en catégorie reine avec l’Hypercar 499 P, la 488 GTE visera une cinquième dernière victoire sarthoise, avant de céder la place en 2024 à la 296.
PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 2003-2021 - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : En 2021, la 488 GTE EVO de l'équipe AF Corse (n°51) a signé la dernière victoire de Ferrari en catégorie LMGTE Pro ; en 2003, la 360 Modena (n°70) et la 550 Maranello (n°88) étaient en piste aux 24 Heures, avec pour la seconde la victoire de sa catégorie ; la F430 en 2008 (n°82) et de la 458 Italia en 2012(n°51) ont offert à l'Italien Gianmaria Bruni deux de ses trois victoires de catégorie au Mans ; la 488 GTE de François Perrodo/Nicklas Nielsen/Alessio Rovera (n°83) a complété le succès de Ferrari dans les deux catégories LMGTE en 2021.