Emanuele Pirro : « garder l’instinct de la passion des 24 Heures du Mans »
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Emanuele Pirro : « garder l’instinct de la passion des 24 Heures du Mans »

Invité à piloter lors du Festival of Speed de Goodwood (11-14 juillet) la Matra MS670B, pensionnaire de la collection permanente du Musée des 24 Heures et victorieuse au Mans en 1974, le quintuple vainqueur Emanuele Pirro a évoqué avec sa disponibilité coutumière sa passion pour l’histoire du double tour sarthois, entre part d’enfance et fascination technologique.

Une semaine après avoir résonné sur le circuit Bugatti dans le cadre des Classic Days, le V12 3 litres de la Matra MS670 B du Musée des 24 Heures a fait entendre son magnifique chant aigu outre-Manche dans le cadre du Festival of Speed de Goodwood. Et qui mieux qu’un ancien vainqueur des 24 Heures venu du pays du bel canto pour ce son qui a marqué à la fois l’histoire mancelle et celle du sport automobile en général ?

L’histoire des 24 Heures, l’Italien Emanuele Pirro y entré par la grande porte, avec ses cinq victoires remportées dans les années 2000 avec Audi. Et n’a jamais manqué de nourrir cette passion pour l’inépuisable saga mancelle, qu’il s’agisse de ses participations régulières à Le Mans Classic, ou de piloter voici quelques jours l’un des joyaux du Musée des 24 Heures.

Emanuele Pirro : « Je voudrais tout d’abord remercier le Musée des 24 Heures et l’ACO car c’est un très grand privilège de monter dans cette voiture et de la faire vivre. C’est un plaisir pour moi et aussi pour les gens qui la voient, car c’est une voiture très originale. Je suis un grand passionné de la technologie des voitures. Je pense qu’il y a certaines périodes et certaines voitures où l’expression de la technologie est à un très haut niveau, et on retrouve la technologie aéronautique sur cette Matra, ce qui la rend très spéciale. Son moteur a également marqué l’histoire. Henri Pescarolo, c’est aussi une personnalité entrée dans l’histoire, un ami, tout comme Gérard Larrousse, qui est le président du club des pilotes. »

Quelles seraient la ou les voitures des 24 Heures du Mans qui vous ont marqué avant même que vous n’y participiez pour la première fois ?

« J’ai disputé mes premières 24 Heures du Mans très tôt dans ma carrière de pilote, en 1981 (à 19 ans sur Lancia Beta Montecarlo, ndlr), alors que j’en étais à ma deuxième saison de sport automobile. Mes premières voitures de rêve des 24 Heures du Mans remontent à 1970-1971, avec les Porsche 917, les Ferrari 512 S et M, et la Ferrari 312 PB aussi. Le Mans, c’était aussi spécial pour les vitesses de pointe, avant les ralentisseurs (de la ligne droite des Hunaudières, ndlr), et les recherches aérodynamiques m’ont toujours beaucoup passionné. Cela dit, je n’aime pas sélectionner une période par rapport à une autre. Il ne s’agit pas seulement de technologie, mais aussi de développement de la connaissance, ce qui est aussi très important tout au long de l’histoire des 24 Heures. »

Parmi les voitures de l’histoire des 24 Heures, laquelle souhaiteriez-vous piloter ?

« Je n’ai jamais eu l’occasion de piloter la 917, et c’est quelque chose que j’aimerais faire par rapport à l’histoire que représente cette voiture. Je pense à la Porsche 962, aussi. Je l’ai pilotée en course au Japon en 1988. »

Apprécie-t-on la victoire différemment quand on s’intéresse à l’histoire des 24 Heures ?

« Pour cette raison, la première victoire avec le moteur diesel (aux 24 Heures du Mans 2006, avec pour coéquipiers Frank Biela et Marco Werner, ndlr) a été très spéciale, car Audi a porté cette technologie à un très, très haut niveau. Auparavant, on pensait toujours aux gros camions à propos du diesel. C’était chez Audi un projet très fort et c’est ce qui le rendait particulier. »

Que vous inspire le fait de faire vous-même partie aujourd’hui de l’histoire des 24 Heures ?

« Honnêtement, c’est étrange pour moi, car j’étais un garçon passionné. Je sais que je fais partie de l’histoire, mais je le ressens d’une manière différente. Quand je vois les autres pilotes, les autres voitures, je vois toute l’histoire du Mans avec ce regard de passionné, et je garde dans mon cœur cet instinct de la passion, comme dans celui d’un enfant. Quand on conduit une voiture comme la Matra un certain âge (Emanuele Pirro a aujourd’hui 62 ans, ndlr), j’essaie de me mettre dans la peau des pilotes et des ingénieurs de l’époque, la préparation de la voiture, la course… Ca devait être vraiment incroyable. »

Quelques instants après cette conversation, Emanuele Pirro se glissait dans le cockpit de la Matra MS670B d’Henri Pescarolo et Gérard Larrousse, pour une nouvelle immersion dans la mémoire des 24 Heures.

PHOTOS (LOUIS MONNIER / ACO) : GOODWOOD (GRANDE-BRETAGNE), FESTIVAL OF SPEED, 11-14 JUILLET 2024 - Le week-end britannique d'Emanuele Pirro en images (de haut en bas) : en préparation avec la Matra MS670B du Musée des 24 Heures, en conversation avec Jacky Ickx (à droite), en signature d'autographes auprès de jeunes fans, et à l'attaque de la légendaire montée du Festival of Speed.

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