Delahaye, l’autre gloire française des années 1930
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Delahaye, l’autre gloire française des années 1930

CENTENAIRE DES 24 HEURES - HISTOIRES DE MARQUES ⎮ Dans la saga des 24 Heures du Mans, la fin des années 1930 est dominée par deux marques françaises : Bugatti, vainqueur en 1937 et 39, et Delahaye, qui signe en 1938 son unique victoire sarthoise après des débuts tardifs en sport automobile.

Déjà en activité à la fin du XIXe siècle, Delahaye est l’une des plus anciennes marques françaises. Sa réputation est flatteuse, avec des voitures de grande qualité, mais n'apparaît dans le sport automobile qu’aux 24 Heures du Mans 1935 avec un moteur 6 cylindres en ligne, Marcel Mongin et Michel Paris terminant à une très honorable cinquième place. A cette même époque, la marque brille dans les concours d’élégance avec les plus grands noms de la carrosserie française tels Figoni/Falaschi et Chapron.

Avec huit voitures engagées, les 24 Heures de 1936 auraient dû être la révélation de l’année pour Delahaye. L’épreuve est hélas annulée à cause des troubles liés au climat socio-politique en France cette année-là. En 1937, sept voitures de la marque sont au départ avec de très beaux accessits à l’arrivée, la deuxième place pour Marcel Mongin/Joseph Paul et la troisième pour René Dreyfus/Henri Stoffel derrière un autre constructeur français, Bugatti, et devant un troisième, Delage.

1938, le sacre manceau

Delahaye s’impose grâce à Eugène Chaboud et Jean Trémoulet. Ce dernier avait perdu un lobe d’oreille dans un terrible accident à Maison Blanche lors de l'édition précédente et deviendra un héros de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième place de Gaston Serraud et Yves Giraud-Cabantous démontre la suprématie de la marque cette année-là. Delahaye fait débuter pour la circonstance le moteur V12 aux 24 Heures du Mans. Ainsi motorisées, les voitures de l’Ecurie Bleue font figure d’épouvantail mais ne dépassent pas les 7e et 23e tours.

En 1939, huit Delahaye s’alignent à la seizième édition des 24 Heures. Mais Bugatti, de retour avec un unique exemplaire de sa Type 57 C, ne laisse pas échapper la victoire, repoussant les Delahaye aux sixième et huitième places, même si Robert Mazaud établit un record du tour qui tiendra onze ans.

Les derniers éclats de l’après-Guerre

Après-guerre, lors du retour des 24 Heures en 1949, bon nombre de voitures sont de la génération des années 1930. Rescapées, sept Delahaye s’alignent au départ de cette course de la renaissance. Malgré un festival en début de course, Delahaye ne peut faire mieux que cinquième grâce à Robert Brunet et Pierre Meyrat,  mais place tout de même trois voitures dans le top 10.

Le poids des ans se fait toutefois sentir et les deux engagements en 1950 se traduisent par deux abandons. En 1951, la seule Delahaye engagée n’atteint pas l’arrivée. C’est la fin des grandes marques françaises qui avaient dominé le grand tourisme automobile et le sport aux 24 Heures du Mans. Il faut attendre deux décennies et Matra pour entendre à nouveau la Marseillaise aux 24 Heures du Mans.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 1935-1938 - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Les années 1930 de Delahaye en cinq instantanés, avec la 135 S qui a signé un doublé victorieux en 1938 (à l'image la voiture de Gaston Serraud/Yves Giraud-Cabantous, deuxième), la 18 CV Sport de Marcel Mongin/Michel Paris en 1935 (n°7), les 135 S de René Dreyfus/Henri Stoffel (n°10) et Marcel Mongin/Joseph Paul (n°14) en 1937, et la 145 de Gianfranco Comotti/Albert Divo (n°2), première voiture à moteur V12 à avoir disputé les 24 Heures du Mans.

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