CENTENAIRE DES 24 HEURES – LE MANS, L’EXCEPTION ⎮ Au plus près des concurrents derrière les rails de sécurité du circuit des 24 Heures, les commissaires de piste sont les yeux de la Direction de course. Chaque année, ils partagent aux 24 Heures du Mans leur passion commune, la chaleur de l’amitié et de la fête populaire.
Tous les ans à la mi-juin, ils sont 1 600 commissaires de piste, tout autour du mythique circuit des 24 Heures du Mans. De jour comme de nuit, ils veillent sur la course et les pilotes. Répartis en postes, côté intérieur ou extérieur de la piste, les commissaires viennent de la France entière mais aussi d’autres pays : Pays-Bas, Angleterre, Belgique…
Certains se retrouvent chaque année, d’autres ne se connaissent pas. Tous sont réunis autour de leur passion, pour la plus belle des courses d’endurance.
Des fonctions importantes
La plupart des commissaires de piste arrivent au Mans dès le jeudi, pour les essais, et restent jusqu’au dimanche après l’arrivée. Pendant la semaine, ils posent leurs valises au camping des commissaires, et enfilent leur fameuse combinaison orange.
Ces centaines d’acteurs de l’ombre sont tout simplement indispensables au déroulement de la course. En agitant leurs drapeaux, ils préviennent les pilotes des différentes décisions de la Direction de course. Et en cas d’accident, c’est encore à eux d’agir.
Une responsabilité bien ancrée dans les têtes. Comme pour Rémi Bouquaire, adjoint au chef de poste au Tertre Rouge, qui détaille une mécanique bien huilée. En cas « de crash, on protège l’endroit pour éviter un sur-accident. Ensuite, on attend le ‘’go’’ de la Direction de course pour entrer en piste et s’assurer de l’état du pilote. Pendant une intervention, on doit informer la Direction de course de tout ce qu’elle ne peut ni voir ni sentir ». Ensuite, les chefs de poste coordonnent l’évacuation du pilote, de la voiture, des débris, et font réagencer les murs de pneus.
Des relations fortes
Ces missions sont essentielles au bon déroulement de la classique mancelle. Mais, au-delà de leur fonction, tous l’affirment, les commissaires ont trouvé au Mans une seconde famille. Mathilde Boulgarian, 32 ans, est en poste depuis 2016. Elle a rejoint en 2021 l’équipe de pointage et accréditations aux 24 Heures du Mans : « On se voit en dehors, ils sont devenus une famille, avec une solidarité qu’on ne voit pas ailleurs. »
Vincent Pautonnier, 34 ans, a participé six fois aux 24 Heures du Mans en tant que commissaire. Il officie aux virages Porsche et apprécie énormément l’esprit bon enfant : « On est proches les uns des autres, on est tous là pour s’entraider. Avant le départ, on se souhaite tous ‘’bonnes 24 Heures’’, et surtout on espère se retrouver tous ensemble avec le même nombre à l’arrivée qu'au départ. »
L’adrénaline de la course
Si Vincent affirme ce souhait, c’est bien que les fonctions des commissaires les mettent en première ligne en cas d’accident. Il faut une dose de courage pour être ainsi proche du risque. Dorian Moinet, en poste au premier ralentisseur des Hunaudières, gère à sa manière : « C’est vrai que c’est impressionnant la façon dont les voitures se jettent dans le virage. Pour nous, juste à côté, ça vibre dans tout le corps. On ressent alors une montée d’adrénaline pure. »
Des émotions fortes éprouvées tout au long de la semaine. C’est une des raisons pour lesquelles les 24 Heures du Mans représentent un rendez-vous incontournable pour tous. Pour Sophie Moreau, commissaire de piste depuis 2013, il a juste fallu de l’organisation pour assurer sa présence en 2022 ! Elle a emmené sa petite Lyna, âgée d’un an, sur le circuit pendant la semaine des 24 Heures du Mans. En fonction de ses solutions de garde, Sophie a alterné entre un poste à la première chicane des Hunaudières et un autre au pointage des commissaires au MMArena.
Des moments inoubliables
Chacun a son moment préféré pendant la semaine. Rémi Bouquaire, lui, adore les essais qualificatifs la nuit, « c’est là que ça attaque le plus et on sait qu’il y a encore la course à venir ! » Dorian Moinet opte pour l’arrivée, le moment où tous les commissaires agitent leurs drapeaux et sont remerciés par les pilotes. Pour Vincent Pautonnier, aucun doute : « C’est le départ, c’est magique de voir 62 voitures partir en 30 secondes ! » Et restent alors à vivre 24 heures d’émotions pures …
PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS (JEAN-PIERRE ESPITALIER / ACO) - Du bord de piste (en haut) aux stands (ci-dessus), les commissaires sont immédiatement reconnaissables à leur tenue orange ; au fil des années, de haut en bas, Rémi Bouquaire, Mathilde Boulgarian et Dorian Moinet évoquent leurs 24 Heures, tandis que Sophie Moreau a déjà offert à sa fille un premier baptême de la course !