Chenard et Walcker aux sources de la légende des 24 Heures du Mans
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Chenard et Walcker aux sources de la légende des 24 Heures du Mans

CENTENAIRE DES 24 HEURES – UNE HISTOIRE DE MARQUES ⎮ Le 27 mai 1923, Chenard et Walcker est le premier vainqueur des 24 Heures du Mans. Née en 1899 de l’association d’Ernest Chenard et Henry Walcker, la marque avait même signé un doublé dès cette première édition, pour son unique victoire sarthoise.

La marque française basée à Gennevilliers restera pour l’éternité la première à s’imposer dans les 24 Heures avec son modèle type U3S sport, issu de la série et fabriqué à quelques dizaines d’exemplaires. Ce moteur quatre cylindres en ligne de 2 978 cm3 à arbre à cames en tête et double allumage développe 90 chevaux est accouplé à une boite à 4 vitesses et équipé de carburateur Solex et de freins sur les quatre roues.

Cette première édition des 24 Heures du Mans est même un triomphe pour la marque qui termine aussi à la deuxième place et bat le record du monde de la distance parcourue sur route en 24 heures avec 2 209 kilomètres à la vitesse commerciale de 92 km/h, soit la distance pour atteindre Saint Petersbourg, Athènes ou Istanbul pour reprendre l’exploitation publicitaire de la marque.

Mais à vouloir trop en faire la marque ne récidivera pas les années suivantes malgré des mécaniques sophistiquées (moteurs 8 cylindres de 4 litres) et une aérodynamique recherchée. L’originalité des « petites » Chenard viendra compenser la déroute des « grandes », avec l’apparition des premiers véritables prototypes vus aux 24 Heures.

1925 : un « tank » pour Chenard & Walcker

Avec un style de carrosserie étudiée pour l’aérodynamisme, les tanks soulèvent l’intérêt avec leurs capots couverts de « louves » pour permettre le refroidissement, leurs pare-brises remplacés par un grillage. L’ingénieur Toutée s’est contenté d’un moteur 4 cylindres de 1100 cm3, suffisant pour s’adjuger deux coupes biennales en 1924 et 25.

En 1925, un des deux « tanks », Robert Sénéchal, trompé par le brouillard à Arnage, sort de la route. Sous les yeux incrédules de Charles Faroux, le Directeur de course, il arrache plusieurs mètres de clôture afin de servir de plaques de désensablement. Cette manœuvre réussie lui vaudra une médaille de « débrouillardise » qui lui sera volée par l’occupant pendant la guerre. Les deux « tanks » sont à l'arrivée cette année-là, avec respectivement les dixième et treizième places pour Raymond Glaszmann/Manso de Zuniga et Albéric Loqueheux/Robert Sénéchal.

On reverra les deux « tanks » aux 24 Heures 1937, dont l’un piloté par Charles Rigoulot, champion du monde d’haltérophilie, surnommé l’homme le plus fort du monde, capable de tracter un train avec les dents ou d’empêcher un avion de décoller. Les deux voitures sont engagées par Yves Giraud-Cabantous. Outre dix participations aux 24 Heures du Mans de 1931 à 1951, il prendra en deuxième ligne le départ du tout premier Grand Prix de Formule 1, disputé le 13 mai 1950 sur le circuit de Silverstone (Grande-Bretagne). La résilience (douze ans d’âge tout de même !) des « petites » Chenard et Walcker ne sera pas couronnée cette fois-là.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Chenard & Walcker en 1924 avec les voitures de René Léonard/André Lagache (n°3), vainqueur de la première édition des 24 Heures l'année précédente et Raymond Glaszmann/René Sénéchal (n°37) ; en 1925 le « tank » d'Albéric Loqueheux/Robert Sénéchal (n°49), treizième en 1925.

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