Un an après l’arrêt de sa carrière professionnelle, Raymond Poulidor a abaissé le drapeau français de l’édition 1978, remportée par la Renault-Alpine A442 B de Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi. En 2018, Rafael Nadal a vu son compatriote Fernando Alonso s’imposer dès sa première participation.
Raymond Poulidor, « l’éternel second » du cyclisme français
Raymond Poulidor est devenu célèbre pour n’avoir jamais remporté le Tour de France ni même porté le maillot jaune du leader du classement général, malgré quatorze participations et trois deuxièmes places, ce qui lui vaut le surnom « d’éternel second ». Cependant, sa carrière sportive ne s’arrête pas là puisqu'il remporte entre autres, le Tour d’Espagne en 1964, deux éditions du Paris-Nice, et il monte à quatre reprises sur le podium des championnats du monde de cyclisme sur route. Cette superbe carrière, alliée à une popularité jamais démentie jusqu’à son décès en 2019, n’a sans doute pas été étrangère à sa nomination de starter des 24 Heures.
Un autre cycliste est également venu fouler la terre sarthoise, mais cette fois en tant que pilote. Sir Chris Hoy, six fois médaillé d’or aux Jeux olympiques, a participé à l’édition 2016 des 24 Heures du Mans après avoir été titré en LMP3 en European Le Mans Series en 2015. Il participe à la course au sein de l'écurie Algarve Pro Racing, associé à Andrea Pizzitola et à Michael Munemann. Le défi de Sir Chris Hoy est aussi celui de son équipe et de ses coéquipiers. Tous trois découvrent les 24 Heures, mais une régularité sans faille leur vaut la 17e place du classement général (douzièmes de la catégorie LM P2).
Rafael Nadal, de la terre battue au bitume des 24 Heures
Quarante ans après Raymond Poulidor, un autre grand sportif, emblématique de son époque, est invité à donner le départ des 24 Heures du Mans. En 2018, c’est l’espagnol Rafael Nadal qui abaisse le drapeau français libérant les concurrents de la 86e édition du double tour d’horloge sarthois. Ce 16 juin 2018, son compatriote, Fernando Alonso, starter officiel quatre ans plus tôt, fait ses débuts au Mans et remporte la course au volant de la Toyota TS050 HYBRID n°8 de Toyota Gazoo Racing, aux côtés de Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima.
Rafael Nadal est à ce jour le joueur de tennis le plus titré en grand chelem, à égalité avec Novak Djokovic (22 titres chacun). Sur terre battue, l’Espagnol est considéré par les spécialistes comme le meilleur joueur de l’histoire, et détient d’ailleurs le record de victoires à Roland-Garros avec quatorze sacres, le dernier datant de 2022. En 2018, il s’est d’ailleurs rendu dans la Sarthe six jours après avoir remporté ses onzièmes Internationaux de France !
Mais quel est le rapport entre Rafael Nadal et les 24 Heures du Mans ? Richard Mille, Président de la Commission Endurance de la FIA et également… sponsor de Rafael Nadal, a convaincu l’athlète ibère, qui a indiqué de son côté être « impatient de découvrir ce nouveau terrain de jeu si spectaculaire, ses pilotes et ses principaux acteurs. Nous partageons tous le goût de la compétition, du dépassement de soi. C’est pourquoi cette expérience me ravit d’avance, et je peux vous assurer que lorsque j’agiterai le drapeau pour donner le départ, ce sera avec la plus grande fierté et une immense émotion ».
Quelques sportifs devenus pilotes
Si ces deux sportifs internationaux ont eu l’honneur de donner le départ des 24 Heures du Mans, bien d’autres ont eu le privilège d’y participer.
La rencontre entre sport automobile et ski alpin est l’une des plus évidentes, avec l’ADN commun du sens de la trajectoire et de la vitesse. Triple champion olympique lors des JO d’hiver de Grenoble en 1968, le français Jean-Claude Killy est au départ des 24 Heures du Mans un an plus tard, au volant d’une Alpine A210 officielle partagée avec un futur grand de l’endurance nommé Bob Wollek, lui-même ancien membre de l’équipe de France de ski.
Le ski sera de nouveau mis à l’honneur au Mans avec l’arrivée de Luc Alphand dans le sport automobile. Le triple médaillé d’or lors de la coupe du monde de ski 1997, a créé sa propre structure, Luc Alphand Aventure, avec qui il a participé à huit reprises aux 24 Heures du Mans.
Un autre sportif, reconnu dans le monde entier, pour avoir notamment remporté la coupe du monde de foot 1998, a rejoint les rangs des pilotes des 24 Heures du Mans. En 2012, Fabien Barthez fait sa première apparition au Mans et participe à la Journée Test au volant d’un prototype de la Formula Le Mans (ancêtre des actuels prototypes LMP3). Deux ans plus tard, il est au départ sur une Ferrari 458 Italia de l’équipe Team Sofrev-ASP (catégorie LMGTE Am). Associé à Anthony Pons et Soheil Ayari, il termine 29e du classement général.
En 2016 commence l’aventure en catégorie LMP2 de Panis Barthez Competition, qui associe l’ancien gardien de but de l’équipe de France de football à l’ancien pilote de Formule 1 Olivier Panis. Cette année-là, Fabien Barthez est douzième sur Ligier, associé à Paul-Loup Chatin et Timothé Buret.
Les 24 Heures du Mans continuent de fasciner, séduisant têtes couronnées, aventuriers, grands capitaines d’industrie ou encore grands sportifs internationaux. En attendant de connaître le nom de l’heureux élu qui officiera comme starter officiel de l’édition du Centenaire, pour un rendez-vous majeur avec l’histoire du sport automobile.
PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 16 JUIN 2018 - En haut de gauche à droite : Jacky Ickx (sextuple vainqueur au Mans), Pierre Fillon (Président de l'ACO), Rafael Nadal et Jean Todt (Président de la FIA à cette époque) ; au centre, Rafael Nadal sur la passerelle de commandement de la direction de course, drapeau français en mains ; ci-dessus, le tennisman espagnol a également vécu un baptême de la piste lors des cérémonies d'avant course en compagnie d'Alex Wurz, deux fois victorieux aux 24 Heures en 1996 et 2009.