Si aujourd’hui, les constructeurs se contentent de développer un seul modèle pour tenter de s’imposer aux 24 Heures du Mans, il n’en a pas toujours été de même. Pour exemple, dans les années 60, Ferrari et Ford engageaient plusieurs versions, voire plusieurs modèles différents de leurs bolides. En 1962, le constructeur italien a ainsi monopolisé le podium avec une 330 TR1/LM officielle et deux 250 GTO privées, soit un prototype et deux GT.
Cette victoire marque la fin du règne des voitures à moteur avant. Dans la foulée de Cooper et Lotus, Ferrari a commencé, dès 1960, à intégrer le moteur à l’arrière de certaines voitures, dont la 268 SP (châssis 0798), née 248 en 1962, qui sera proposée aux enchères par RM Auctions Sotheby’s en Californie. L’année précédente, Ferrari a présenté la 246 SP (24 pour moteur 2,4 litres et 6 pour V6), d’emblée victorieuse de la Targa Florio. Les résultats sont prometteurs, même si la fiabilité n’est pas toujours au rendez-vous (abandon aux 12 Heures de Sebring), ce qui convainc Ferrari à poursuivre dans cette voie.
Contrairement à la tradition, Ferrari décide de doter la voiture, dont la carrosserie a été dessinée par Medardo Fantuzzi, d’un moteur V8 et la (re)baptise 248 SP. Las, le moteur n’est pas assez puissant et la 248 SP termine à une modeste 13e place aux 12 Heures de Sebring avec le second châssis, 0806. Le cheval cabré revoit sa copie et passe à un moteur V8 de 2,6 litres, d’où le nom de 268 SP.
Aux 24 Heures du Mans, la Scuderia Ferrari (SpA Ferrari SEFAC) aligne une "ancienne" 246 SP pour les frères Pedro et Ricardo Rodriguez et une 268 SP, le châssis 0798, pour le duo Ludovico Scarfiotti-Giancarlo Baghetti. Malheureusement, aucune des deux ne franchira la ligne d’arrivée : abandon à la 13e heure pour la première et à la 18e heure (230 tours) pour la seconde suite à des soucis de boîte de vitesses.
Le châssis 0798 sera vendu la même année à Luigi Chinetti, propriétaire de la fameuse écurie NART (North American Racing Team). Après quelques courses aux Bahamas et les 12 Heures de Sebring en 1963 (34e au classement général), le châssis changera de mains plusieurs fois avant de réintégrer l’atelier de Luigi Chinetti, qui la vend au célèbre collectionneur français Pierre Bardinon en 1969. Celui-ci le fait remettre dans son état originel par la société de Medardo Fantuzzi avant de le céder au propriétaire actuel en 1996 qui l’engagera dans plusieurs événements dédiés aux voitures historiques comme le Festival of Speed de Goodwood.
La Ferrari 268 SP (caractéristiques techniques), dont l’estimation n’a pas été dévoilée, pourrait atteindre des sommets, à l’image des ventes récentes des créations du constructeur transalpin…
Photo (crédit : Ferrari SpA) : la Ferrari 268 SP de 1962
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