24 Heures Stories : la mécanique en bord de piste selon Henri Pescarolo
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24 Heures Stories : la mécanique en bord de piste selon Henri Pescarolo

Au fil de ce mois de décembre, voici un calendrier de l’avent très spécial, dédié à des histoires et anecdotes insolites de la légende des 24 Heures du Mans. Pour ce 16 décembre, retour sur deux faits de course qui ont conduit Henri Pescarolo à intervenir lui-même sur sa voiture en bord de piste.

Quand il n’était pas encore question de téléphones portables, de liaisons radio ou de reconfiguration informatique directement opérée par le pilote depuis le volant, il fallait parfois soulever le capot en bord de piste pour résoudre un souci mécanique. Henri Pescarolo en sait quelque chose.

1987 : un « vrai-faux abandon »

En 1986 et 1987, Henri Pescarolo accompagne le retour de Mercedes et la montée en puissance du constructeur suisse Peter Sauber, avec ses prototypes baptisés Kouros-Mercedes. Après un abandon en 1986, la voiture qu’il partage avec Mike Thackwell et Hideki Okada est en proie à de persistants problèmes électriques, avant que l’homme au casque vert ne s’immobilise dans les virages Porsche sur un problème de transmission.

Habitué du rallye-raid Paris-Dakar, où la débrouillardise et le sens du bricolage peuvent sauver la mécanique, Henri Pescarolo parvient, après plus d’une heure d’efforts et d’astuces, à faire repartir sa voiture grâce à un bout de sangle et une clé à bougie. Mais lorsqu’il rejoint son stand, celui-ci est désert. Le mécanicien qui avait rejoint Henri Pescarolo dans les virages Porsche (sans avoir le droit d’intervenir sur la voiture) avait indiqué à Peter Sauber que la panne était irréparable. Ce dernier avait donc signé la feuille d’abandon, puis fait nettoyer le stand et chargé tout le matériel dans le camion de l’équipe !

Impressionné par le sang-froid et la détermination d’Henri Pescarolo, le Directeur de course déchire la feuille d’abandon pendant que l’équipe réinstalle le stand de la Kouros-Mercedes n°61. Celle-ci repart mais abandonne finalement sur une double crevaison le dimanche matin.

1974 : la « mécanique de la victoire »

Même si ses efforts ont été mal récompensés en 1987, Henri Pescarolo n’en était pas à son coup d’essai en matière de système D. Ainsi en 1974, le dimanche matin, la Matra qu’il partage avec Gérard Larrousse est large leader, avec onze tours d’avance sur la Porsche Carrera de Gijs van Lennep/Herbert Müller. Mais à la 19e heure, Pescarolo connaît un problème de boîte de vitesses qui le contraint à un arrêt impromptu dans la ligne droite des Hunaudières. Il plonge alors dans le moteur, parvient à enclencher le troisième rapport et rentre au stand au ralenti.

La réparation est effectuée dans un temps record de trois quarts d’heure. Quand la Matra n°7 repart, son avance a fondu à trois minutes. Mais la Porsche poursuivante est elle-même en délicatesse avec sa propre transmission. Les positions en tête restent en l’état jusqu’au drapeau à damier. Henri Pescarolo et Gérard Larrousse signent leur deuxième victoire consécutive, tandis que le premier nommé reste encore à ce jour le seul pilote français vainqueur trois ans de suite dans la Sarthe.

Ces deux épisodes sont encore une fois significatifs de la force de caractère d’un champion hors norme dont la réputation d’opiniâtreté et d’obstination s’était construite lors de sa chevauchée nocturne sans essuie-glace de 1968 (voir l’épisode 9 de ce Calendrier de l’Avent des 24 Heures).

PHOTO (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 1987 - La Kouros-Mercedes d'Henri Pescarolo (n°61) devance ici l'une des Jaguar d'usine. Les deux constructeurs ont tenté de contester la suprématie de Porsche, qui avait remporté cette année-là ses douzièmes 24 Heures et son septième succès consécutif.

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