24 Heures Stories : Jean-Pierre Jaussaud et les émotions du podium
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24 Heures Stories : Jean-Pierre Jaussaud et les émotions du podium

Au fil de ce mois de décembre, voici un calendrier de l’avent très spécial, dédié à des histoires et anecdotes insolites de la légende des 24 Heures du Mans. Pour ce 13 décembre, retour en 1977 et en 1980 pour évoquer les deux victoires de Jean-Pierre Jaussaud.

Au fil de ses treize participations aux 24 Heures du Mans, Jean-Pierre Jaussaud aura connu trois grandes aventures du sport automobile français des années 1970 et 80 avec Matra, Renault-Alpine et Rondeau. Chez Matra, il signe son premier podium sarthois en 1973, avec une troisième place partagée avec Jean-Pierre Jabouille. Après avoir connu les débuts de l’aventure de Jean Rondeau en 1976 (sous le nom d’Inaltéra), il rejoint Renault-Alpine l’année suivante. Après un abandon en 1977 avec Patrick Tambay, il est associé à Didier Pironi en 1978.

La 46e édition des 24 Heures s’annonce comme le deuxième épisode du grand duel pour la victoire entre Renault-Alpine et Porsche. Victorieuse en 1976 et 77, la Porsche 936 connaît en 1978 de nombreux soucis (notamment de boîte de vitesses) et ne pointera jamais en tête de la course. A l’inverse, Renault-Alpine domine. Leaders lors des six premières heures, Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi cèdent le commandement à leurs compagnons d’écurie Patrick Depailler et Jean-Pierre Jabouille, avant de le reprendre définitivement à la 19e heure.

Vainqueur à l’issue de son  huitième départ sarthois, Jean-Pierre Jaussaud doit fêter cette victoire seul sur le podium. Déshydraté lors de son ultime relais jusqu’au drapeau à damier, Didier Pironi a été victime d’un malaise à sa descente de voiture. Aux premières notes de La Marseillaise, Jean-Pierre Jaussaud fond en larmes. Cette victoire est le couronnement d’une carrière déjà bien remplie – le pilote normand est à l’époque âgé de 41 ans – mais une autre grande émotion l’attend sur le circuit des 24 Heures deux ans plus tard.

« Les trente secondes les plus longues de ma vie »

Après un intermède franco-britannique chez Mirage-Ford en 1979 (abandon), Jean-Pierre Jaussaud retrouve Jean Rondeau, dont il est le coéquipier en 1980. Un autre duel avec Porsche attend le duo français, face à Jacky Ickx et Reinhold Joest, qui ont tous deux de bonnes sources de motivation. Un éventuel cinquième succès ferait du premier le nouveau recordman des victoires aux 24 Heures, tandis que le second vise sa première victoire

Disputée principalement sous la pluie, cette 48e édition prend ainsi la forme d’un long chassé-croisé entre Ickx/Joest et Jaussaud/Rondeau. La course bascule le dimanche peu avant dix heures du matin, quand Reinhold Joest s’arrête au stand près d’une demi-heure durant pour un souci sur sa cinquième vitesse.

La Rondeau reprend donc la tête, pense-t-on pour de bon. A trois quarts d’heure de l’arrivée, une violente averse s’abat sur le circuit. En pleine remontée, Jacky Ickx passe en pneus pluie, tandis que Jaussaud fait le pari de rester en pneus secs. Mais il part en tête-à-queue et cale son moteur. Il faut trois coups de démarreur pour faire repartir son V8 Ford-Cosworth 3 litres. La victoire est sauve, mais le Normand a eu chaud ! « Les trente secondes les plus longues de ma vie (…) Un vrai miracle », avait-il commenté plus tard.

Pour cette victoire qui récompense cinq ans d’efforts, c’est l’euphorie générale chez les troupes du Manceau Jean Rondeau, premier – et toujours seul à ce jour – pilote constructeur victorieux aux 24 Heures. Jean-Pierre Jaussaud n’y échappe pas et, depuis le podium, lance au public sa couronne de fleurs de vainqueur ! Ses deux victoires apparaissent ainsi comme un véritable condensé des émotions aussi fortes que contradictoires des 24 Heures du Mans, entre larmes, grandes frayeurs, obstination, résilience soulagement et liesse.

PHOTOS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), 24 HEURES DU MANS 1978 & 1980 - Les deux victoires de Jean-Pierre Jaussaud en deux images, des larmes sur le podium de 1978 (en haut) à la liesse de 1980 en compagnie de Jean Rondeau (ci-dessus).

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