24 Heures du Mans 2001-2003 : les Bentley Boys du troisième millénaire
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24 Heures du Mans 2001-2003 : les Bentley Boys du troisième millénaire

CENTENAIRE DES 24 HEURES – DES MACHINES ET DES HOMMES ⎮ En 2001, la première édition des 24 Heures du Mans du XXIe siècle voit le retour de Bentley, qui retrouve deux ans plus tard la plus haute marche du podium pour un des records les plus insolites de l’histoire sarthoise, avec une superbe équipe de pilotes, dignes héritiers des « Bentley Boys » pionniers des années 1920.

De 2001 à 2003, onze pilotes ont contribué à ce nouveau chapitre de Bentley : un Danois (Tom Kristensen), un Belge (Eric van de Poele), un Américain (Butch Leitzinger), un Australien (David Brabham), un Italien (Dindo Capello), un Monégasque (Stéphane Ortelli), cinq Britanniques (Mark Blundell, Martin Brundle, Johnny Herbert, Guy Smith et Andy Wallace).

Soit sept nations représentées, alors que l’effectif des années 1923-1930 provenait majoritairement de l’Empire britannique (Grande-Bretagne, Canada), avec trois exceptions notables françaises et italiennes. Le contingent d’outre-Manche reste toutefois majoritaire, avec cinq représentants, auxquels il faut ajouter un ambassadeur de prestige : Derek Bell, citoyen britannique le plus victorieux dans la Sarthe avec cinq victoires.

Des Bentley Boys au solide palmarès

Ces nouveaux « Bentley Boys » ont tous, chacun à sa manière, inscrit leur nom dans la légende des 24 Heures du Mans, et en premier lieu Tom Kristensen. Nonuple vainqueur et ambassadeur du Centenaire, il signe en 2003 une cinquième victoire (la quatrième consécutive) qui fait de lui l’égal de Derek Bell, à un succès du record de l’époque détenu par Jacky Ickx. A ses côtés, Dindo Capello et Guy Smith signent leur première victoire. Capello s’imposera à deux autres reprises, en 2004 et 2008.

Parti depuis la pole position au volant de la Bentley EXP Speed 8 n°7, le trio s’installe définitivement en tête dès la 27e boucle et ne sera plus inquiété, avec 369 tours mené sur 377. Capello, Kristensen et Smith emmènent un doublé complété sur la deuxième marche du podium par Johnny Herbert, Mark Blundell et David Brabham. Les deux premiers comptent chacun une victoire aux 24 Heures, respectivement en 1991 et 1992. Avec Volker Weidler et Bertrand Gachot, Herbert avait signé pour Mazda la première victoire d’un constructeur japonais aux 24 Heures. Et l’année suivante, associé à Yannick Dalmas et Derek Warwick, Blundell avait offert à Peugeot son premier succès au Mans. Et c’est précisément avec la marque au lion que David Brabham s’est imposé en 2009, en compagnie de Marc Gené et Alex Wurz.

 

Bentley 2001-2003, trois 24 Heures pour un nouveau siècle

Ce doublé Bentley de 2003 parachève une histoire commencée deux ans plus tôt. Cette année-là, 71 ans après sa dernière victoire, Bentley fait son retour aux 24 Heures du Mans. Deux EXP Speed 8 sont engagées.

La n°7 est confiée à Martin Brundle, Stéphane Ortelli et Guy Smith. Brundle a porté les couleurs d’une autre légende britannique, Jaguar, pour son unique victoire mancelle en 1990 avec John Nielsen et Price Cobb, tandis qu’Ortelli a célébré le demi-siècle de Porsche sur la plus haute marche du podium en 1998, en compagnie de Laurent Aiello et Allan McNish.

La Bentley n°7 est contrainte à l’abandon, mais la n°8 termine troisième, avec une apparition clin d’œil saluée comme il se doit par le public et les connaisseurs : son équipage monte sur le podium en combinaison blanche et serre-tête en cuir, en référence aux Bentley Boys des années 1920. Pour Andy Wallace, c’est le nouvel épisode d’une belle histoire anglaise, après avoir ramené Jaguar à la victoire en 1988 31 ans après son dernier succès sarthois, associé à Jan Lammers et Johnny Dumfries. Eric van de Poele avait déjà inscrit son nom au palmarès des 24 Heures en 1998 avec la Ferrari 333 SP, pour la dernière victoire (de catégorie) en date d’un prototype au cheval cabré. Quant à Butch Leitzinger, il signe son unique podium manceau. En 2002, sur la seule Bentley au départ, le Britannique, le Belge et l’Américain terminent quatrièmes.

Ces Bentley Boys du XXIe siècle ont enrichi de quatre victoires le palmarès de Bentley au Mans. En 2001 et 2002, Andy Wallace, Eric van de Poele et Butch Leitzinger avaient remporté la catégorie LMGTP (Grand Tourisme Prototype) aujourd’hui disparue. Et en 2003, le troisième succès consécutif en LMGTP s’est doublé d’une victoire au général. Avec un record sortant de l’ordinaire : celui du plus long écart temporel entre deux victoires d’un même constructeur aux 24 Heures du Mans, soit 73 ans entre 1930 et 2003 !

Lorsque la rue menant à l’entrée principale du circuit des 24 Heures avait été rebaptisée du nom des Bentley Boys en 2019, le maire du Mans n’avait pas caché son désir de revoir la marque britannique dans la Sarthe – et ce d’autant plus que deux de ses modèles portent le nom de Mulsanne et Arnage, deux virages légendaires du circuit. Le nouvel âge d’or de la catégorie Hypercar et le GT réinventé concrétiseront-ils ce rêve, avec donc une troisième génération de Bentley Boys en piste ? L’avenir le dira.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : les Bentley EXP Speed 8 en route vers le doublé aux 24 Heures 2003 ; les vainqueurs de 2003 (de gauche à droite) Tom Kristensen, Dindo Capello et Guy Smith ; David Brabham (à gauche) était associé en 2003 à deux anciens vainqueurs : Johnny Herbert (à li'image) et Mark Blundell ; de gauche à droite Andy Wallace, Butch Leitzinger et Eric van de Poele lors de la Parade des Pilotes 2001, en attendant la troisième marche du podium ; les Bentley Boys de 2003 lors du Pesage (de gauche à droite) : Guy Smith, Tom Kristensen, Dindo Capello, Mark Blundell, David Brabham et Johnny Herbert cumulent aujourd'hui 16 victoires aux 24 Heures du Mans. 

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