A voiture historique, cadre historique, c’est pourquoi Fiskens avait choisi Kensington Park Mews, une impasse du quartier de Kensington proche du siège social de la société pour prendre des clichés de la Ferrari 512M, qui porte encore le numéro 15 des 24 Heures du Mans 1971 et arbore toujours la livrée de la formation espagnole Escuderia Montjuich qui l’avait engagée.
Des agents de la circulation ont alors déposé une contravention pour stationnement gênant d’un montant de 120 livres (150 euros) sur le pare-brise de la voiture, estimée à dix millions de livres (environ 13 million d’euros). Cette estimation rend hommage au pedigree du châssis 1002, aligné par l’Escuderia Montjuich, fondée par quatre gentlemen drivers espagnols au milieu des années 60 : Enrique Coma-Cros, Félix Muñoz, Juan Fernández et José Juncadella. Ces deux derniers ont partagé le volant de la Ferrari 512M aux 24 Heures du Mans en 1970, mais seul le dernier a réitéré l’année suivante avec Nino Vaccarella.
Si le châssis 1002 n’a pas vu l’arrivée dans la Sarthe, il a permis à José Juncadella et à Jean-Pierre Jabouille de terminer à la deuxième place du Tour de France en 1971, puis à Derek Bell, quintuple vainqueur des 24 Heures du Mans, de battre le record britannique de vitesse sur terre, 192 miles par heure (environ 310 km/h) en 1976.
Entre-temps, Robert Horne, un gentleman driver et collectionneur britannique a acquis le châssis et ne le cèdera qu’en 2009. Le fils du nouveau propriétaire participera ensuite à Le Mans Classic.
Cécile Bonardel / ACO
PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 12 & 13 JUIN 1971. La Ferrari n°15 est à vendre.