Toyota Gazoo Racing ne s'estime pas en position de force aux 24 Heures du Mans
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Toyota Gazoo Racing ne s'estime pas en position de force aux 24 Heures du Mans

La bataille des constructeurs I C’est rare que Toyota ne se présente pas aux 24 Heures du Mans en tant que grand favori. Malgré cinq victoires sur les six dernières années, les Japonaises sont loin de tenir le haut du pavé. Un an après avoir laissé la couronne à Ferrari, leur objectif est à la fois limpide et difficile : tirer leur épingle du jeu face à la grille la plus compétitive de tous les temps.

Fondu au noir

L’année dernière, Toyota a remporté toutes les courses de la saison. Sauf une. Les 24 Heures du Mans leur ont échappé pour la première fois depuis 2017, pour un tour seulement. La course du Centenaire était extrêmement disputée jusqu’à l’erreur tardive de Ryō Hirakawa à Arnage, qui a condamné les chances du constructeur nippon. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. « On passe vite à autre chose. On est encore un peu vexés, mais il faut se concentrer sur cette édition. On a tiré nos conclusions », affirme Sébastien Buemi, pilote sur la GR010 Hybrid #8.

Pour cet exercice 2024, l’Hypercar s’est drapée d’une robe noire, qui tranche avec les traditionnelles teintes rouge et blanches de son pays d’origine. « C’est une idée de notre président Akio Toyoda. Le noir est la couleur des prototypes, et donc de la vitesse », affirme Ryō Hirakawa. Un changement esthétique radical qui n’a pas porté ses fruits sur le début de saison, marqué par un léger déficit de performance. « Si on regarde un peu nos résultats récents, on a toujours été en retrait, notamment par rapport à Porsche et Ferrari. La victoire à Imola est davantage due à notre stratégie. » poursuit le Suisse. Être appliqué sur le plan stratégique est une qualité indéniable sur une course de 24 heures, mais cela ne fait pas de la Toyota la favorite d’après ses pilotes.

"La victoire à Imola est davantage due à notre stratégie qu’à notre vitesse."
Sébastien Buemi
  • La GR010 est la plus vieille Hypercar engagée. C’est la seule à avoir disputé toutes les éditions des 24 Heures du Mans depuis la nouvelle réglementation (de 2021 à 2024).
  • Nyck de Vries a aussi été titré champion du monde de Formule E 2020-2021 chez Mercedes. Il compte déjà quatre participations aux 24 Heures du Mans.
  • La Toyota TS010 était le premier modèle de la firme à jouer la gagne face à Peugeot. Ici aux 24 Heures du Mans 1993, dans ses couleurs traditionnelles.
  • La GR010 est la plus vieille Hypercar engagée. C’est la seule à avoir disputé toutes les éditions des 24 Heures du Mans depuis la nouvelle réglementation (de 2021 à 2024).
  • Nyck de Vries a aussi été titré champion du monde de Formule E 2020-2021 chez Mercedes. Il compte déjà quatre participations aux 24 Heures du Mans.
  • La Toyota TS010 était le premier modèle de la firme à jouer la gagne face à Peugeot. Ici aux 24 Heures du Mans 1993, dans ses couleurs traditionnelles.
  • La GR010 est la plus vieille Hypercar engagée. C’est la seule à avoir disputé toutes les éditions des 24 Heures du Mans depuis la nouvelle réglementation (de 2021 à 2024).
  • Nyck de Vries a aussi été titré champion du monde de Formule E 2020-2021 chez Mercedes. Il compte déjà quatre participations aux 24 Heures du Mans.
  • La Toyota TS010 était le premier modèle de la firme à jouer la gagne face à Peugeot. Ici aux 24 Heures du Mans 1993, dans ses couleurs traditionnelles.
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La GR010 est la plus vieille Hypercar engagée. C’est la seule à avoir disputé toutes les éditions des 24 Heures du Mans depuis la nouvelle réglementation (de 2021 à 2024).

Étrangement, les équipages Porsche disent exactement le contraire. Ils considèrent Toyota comme la première menace, préférant s’appuyer sur les 24 Heures de l’année dernière plutôt que sur le début de saison à leur avantage. Brendon Hartley, également sur la Toyota #8, voit clair dans le jeu de son ancienne famille : « Ils essayent de s’ôter de la pression. Ils ont six voitures, ils comptent parmi les favoris, leur vitesse est excellente. Les Cadillac devraient être devant également ».

Son coéquipier Sébastien Buemi, rompu à ces affrontements psychologiques, ne s’y laisse pas prendre. « Comment les pilotes Porsche peuvent-ils ne pas se sentir favoris ? assène-t-il. C’est impossible, après avoir fait un triplé au Qatar, deuxième et troisième à Imola, et un autre doublé à Spa-Francorchamps. C’est trop facile de dire ça, ils ont même une voiture privée qui gagne (la Porsche 963 du Hertz Team Jota, ndlr). On ne doit pas regarder les mêmes résultats. »

"Comment les pilotes Porsche peuvent-ils ne pas se sentir favoris ? On ne doit pas regarder les mêmes résultats."
Sébastien Buemi

Remaniement express

Si la pure performance de la GR010 Hybrid n’est pas son point fort, l’équipe peut compter sur sa grande connaissance de la course. Depuis le début des années 1990, Toyota joue la victoire face aux plus grands constructeurs mondiaux. Comme le déclare Nyck de Vries – au volant de la #7 –, « l’équipe est dans le championnat depuis très longtemps. L’expérience est là, c’est un point fort indéniable. Sur une course de 24 heures, la vitesse ne sera pas le seul paramètre important ». D’ailleurs, le Néerlandais dispute sa première classique mancelle avec l’équipe d’usine. Champion de Formule 2 en 2019, sa vitesse naturelle peut aider dans les moments cruciaux. Il devait initialement piloter aux côtés des très capés Kamui Kobayashi et Mike Conway, mais ce dernier s’est blessé lors d’une sortie en vélo à quelques jours du moment fatidique.

  • Sébastien Buemi (à droite) est le pilote qui compte le plus de victoires aux 24 Heures du Mans sur la grille. Avec quatre succès, il égale Henri Pescarolo, Yannick Dalmas et Olivier Gendebien.
  • La livrée noire a aussi été appliquée sur les modèles du Championnat du monde des rallyes, où Toyota est très performant.
  • Avant les 24 Heures du Mans, Toyota pointe en deuxième place au Championnat du monde d'endurance des constructeurs, derrière Porsche.
  • Sébastien Buemi (à droite) est le pilote qui compte le plus de victoires aux 24 Heures du Mans sur la grille. Avec quatre succès, il égale Henri Pescarolo, Yannick Dalmas et Olivier Gendebien.
  • La livrée noire a aussi été appliquée sur les modèles du Championnat du monde des rallyes, où Toyota est très performant.
  • Avant les 24 Heures du Mans, Toyota pointe en deuxième place au Championnat du monde d'endurance des constructeurs, derrière Porsche.
  • Sébastien Buemi (à droite) est le pilote qui compte le plus de victoires aux 24 Heures du Mans sur la grille. Avec quatre succès, il égale Henri Pescarolo, Yannick Dalmas et Olivier Gendebien.
  • La livrée noire a aussi été appliquée sur les modèles du Championnat du monde des rallyes, où Toyota est très performant.
  • Avant les 24 Heures du Mans, Toyota pointe en deuxième place au Championnat du monde d'endurance des constructeurs, derrière Porsche.
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Sébastien Buemi (à droite) est le pilote qui compte le plus de victoires aux 24 Heures du Mans sur la grille. Avec quatre succès, il égale Henri Pescarolo, Yannick Dalmas et Olivier Gendebien.

Il est remplacé au pied levé par l’expérimenté José María López, initialement engagé sur une Lexus RC F LMGT3 d’Akkodis ASP Team. L’Argentin avait remporté les 24 Heures du Mans 2021 avec Toyota, et n’a quitté l’équipe qu’à la fin de la saison 2023. Connaissant le matériel sur le bout des doigts, il est prêt à relever le défi : « Toutes mes pensées vont à Mike, bien sûr. Nous sommes très proches. J’étais avec lui, je suis tombé aussi mais je vais bien. Je ressens des émotions contradictoires, mais c’est une chance pour moi, c’est indéniable. Si on arrive à bien développer notre plan de jeu, on pourra se battre devant. J’ai toujours mes repères, je suis confiant ».

"Il est probable que ce soit l’édition la plus serrée de tous les temps"
Brendon Hartley

Le prototype n’a que peu bougé pendant l’hiver. Il ne lui sera pas difficile de le reconnaître. Hormis les phares et quelques améliorations mineures, la GR010 – Hybrid est sensiblement la même que l’an dernier, toujours emmenée par son V6 biturbo hybride de 3,5 litres. « J’espère qu’on trouvera encore de la performance au Mans », confie Brendon Hartley. Selon lui, une défaite ne doit pas faire oublier cinq victoires : « On doit garder la même mentalité. On était dans le coup jusqu’à la dernière heure. Il est probable que ce soit l’édition la plus serrée de tous les temps ».

  • Le châssis de la GR010 Hybrid a été conçu à Cologne, en Allemagne, tandis que son moteur a été développé dans les ateliers Toyota à Higashi-Fuji, au Japon.
  • Sa conception a été dirigée par Pascal Vasselon, ex-directeur technique et ingénieur de la firme depuis 2004 devenu vice-président du développement stratégique.
  • Les nouveaux optiques sont moins éblouissants et plus précis.
  • Le châssis de la GR010 Hybrid a été conçu à Cologne, en Allemagne, tandis que son moteur a été développé dans les ateliers Toyota à Higashi-Fuji, au Japon.
  • Sa conception a été dirigée par Pascal Vasselon, ex-directeur technique et ingénieur de la firme depuis 2004 devenu vice-président du développement stratégique.
  • Les nouveaux optiques sont moins éblouissants et plus précis.
  • Le châssis de la GR010 Hybrid a été conçu à Cologne, en Allemagne, tandis que son moteur a été développé dans les ateliers Toyota à Higashi-Fuji, au Japon.
  • Sa conception a été dirigée par Pascal Vasselon, ex-directeur technique et ingénieur de la firme depuis 2004 devenu vice-président du développement stratégique.
  • Les nouveaux optiques sont moins éblouissants et plus précis.
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Le châssis de la GR010 Hybrid a été conçu à Cologne, en Allemagne, tandis que son moteur a été développé dans les ateliers Toyota à Higashi-Fuji, au Japon.

LA TRIPLE PEINE

Toyota Gazoo Racing n’a pas entamé les 24 Heures du Mans 2024 de la meilleure des manières. Malgré de belles performances lors des essais libres, les qualifications se sont déroulées de la pire des manières. Kamui Kobayashi allait sans doute établir la marque de référence quand il a perdu sa GR010 Hybrid #7 au virage du Karting, à quelques minutes de la fin de de séance. Effet boule de neige, sa sortie a provoqué l’arrêt de la session, ce qui annulait les efforts de Brendon Hartley au volant de la #8. Mais ce n’est pas tout. Comme le prévoit le règlement, un concurrent qui provoque un drapeau rouge voit tous ses tours supprimés. Ainsi, aucune des deux Toyota n’était présente lors de la séance Hyperpole, disputée hier soir. Une première depuis l’apparition de ce nouveau format en 2020.

« On doit partir depuis le fond de la grille Hypercar », regrette Kamui Kobayashi. Cependant, il relativise : « Nous étions compétitifs ». Brendon Hartley cache moins bien son amertume. « Sur mon premier tour, j’ai eu du trafic. Dans le suivant, j’ai commis une erreur, et, à la fin, le drapeau rouge. Je suis déçu », avoue le Néo-Zélandais. Lors de la course, les six pilotes devront provoquer l’histoire pour aller s’imposer en partant des 11e et 23e places. En effet, seuls cinq vainqueurs se sont élancés depuis la 11e place ou plus depuis l’introduction de la pole position en 1963.

L’équipe-sœur

Cela ne vous aura pas échappé : Lexus fait son entrée aux 24 Heures du Mans en catégorie LMGT3. Il s’agit de la division haut de gamme de Toyota. Ils sont, de ce fait, voisins de box. Même si l’équipe qui prépare les deux RC F LMGT3 n’est autre qu’Akkodis ASP Team, formation française bien connue dans le monde du Grand Tourisme, Toyota soutient pleinement le projet. « Lexus fait partie de Toyota. Il y a plus que des synergies, on s’entraide beaucoup. Les 24 Heures du Mans suscitent un grand intérêt au Japon, alors c’est important pour notre marque », certifie Kamui Kobayashi, également directeur de Toyota Gazoo Racing.

La bataille des constructeurs est lancée. Verdict en piste à partir de 16 heures, samedi 15 juin. Elle sera d'ailleurs le thème du Show des 24 Heures du Mans, dont pourront profiter tous les spectateurs de cette 92e édition à partir de 23 h 30. Le duo Synapson va mixer sur ce son et lumière immersif, s’appuyant à nouveau sur pyrotechnie, drones, vidéo et conception lumière.

  • Seules cinq marques comptent plus de victoires que Toyota en Sarthe. Porsche, Audi, Ferrari, Jaguar et Bentley.
  • Sur ses cinq dernières participations, Brendon Hartley s’est imposé trois fois (2017, 2020 et 2021) et a terminé deux fois deuxième. Une valeur sûre.
  • Deux Lexus RC F LMGT3 défendent les espoirs de la firme dans la nouvelle catégorie. Le bruit rauque de son gros V8 régale déjà les fans.
  • Seules cinq marques comptent plus de victoires que Toyota en Sarthe. Porsche, Audi, Ferrari, Jaguar et Bentley.
  • Sur ses cinq dernières participations, Brendon Hartley s’est imposé trois fois (2017, 2020 et 2021) et a terminé deux fois deuxième. Une valeur sûre.
  • Deux Lexus RC F LMGT3 défendent les espoirs de la firme dans la nouvelle catégorie. Le bruit rauque de son gros V8 régale déjà les fans.
  • Seules cinq marques comptent plus de victoires que Toyota en Sarthe. Porsche, Audi, Ferrari, Jaguar et Bentley.
  • Sur ses cinq dernières participations, Brendon Hartley s’est imposé trois fois (2017, 2020 et 2021) et a terminé deux fois deuxième. Une valeur sûre.
  • Deux Lexus RC F LMGT3 défendent les espoirs de la firme dans la nouvelle catégorie. Le bruit rauque de son gros V8 régale déjà les fans.
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Seules cinq marques comptent plus de victoires que Toyota en Sarthe. Porsche, Audi, Ferrari, Jaguar et Bentley.

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