A l’occasion des 6 Heures de Fuji, deuxième manche du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, qui se déroule ce dimanche (départ de la course à 11 heures au Japon, 4 heures en France), cette série est consacrée à Toyota, désormais constructeur japonais le plus victorieux aux 24 Heures du Mans après son deuxième succès de juin dernier. Ce deuxième épisode revient sur l’une de ses voitures les plus marquantes, la GT-One, apparue voici deux décennies.
Il a suffi à la Toyota GT-One de deux participations mancelles pour graver à jamais sa silhouette dans la mémoire collective des passionnés des 24 Heures. Propulsée par un moteur V8 biturbo de 3,6 litres, elle est l’œuvre d’André de Cortanze. Ancien pilote Alpine comptant deux top 10 dans la Sarthe (dixième en 1967 et huitième en 1968), il a également dessiné la Peugeot 905 deux fois victorieuse au Mans (1992 et 1993).
Comme l’exigeait le règlement de la catégorie GT1 à l’époque, la Toyota GT-One a d’abord été homologuée pour la route. L’un des deux exemplaires de cette version routière est aujourd’hui exposé à Cologne (Allemagne), au siège de Toyota Motorsport. « C’est une superbe voiture et pour moi un plaisir de passer devant elle chaque jour, raconte Pascal Vasselon, Directeur Technique de Toyota Gazoo Racing. J’ai eu l’honneur de rencontrer André de Cortanze dernièrement lorsqu’il nous a rendu visite à l’usine. C’était passionnant de discuter avec lui des défis du règlement des 24 Heures de l’époque et de quelle manière il y a répondu. Je crois que tout passionné d’endurance est fasciné par cette voiture. »
PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), 24 HEURES DU MANS, JUIN 1999. L'équipe Toyota et ses trois GT-One.
En 1998, la GT-One livre un long duel avec la Porsche 911 GT1. Martin Brundle-Emmanuel Collard-Eric Helary (Toyota n°28) occupent la tête pendant les trois premières heures de course, avant que la n°29 de Thierry Boutsen-Ralf Kelleners-Geoff Lees, leader depuis le lever du jour, ne renonce à son tour à 90 minutes du drapeau à damier sur un souci de boîte de vitesses.
L’année suivante, la GT-One de Brundle et Collard, associés à l’Italien Vincenzo Sospiri, s’élancent depuis la pole position. Mais comme l’année précédente, la GT-One partie de la première ligne est contrainte à l’abandon, avant qu’une violente sortie de route ne mette un terme à la course de Boutsen-Kelleners-McNish.
PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 12 & DIMANCHE 13 JUIN 1999. La Toyota GT-One de Thierry Boutsen, Ralf Kelleners et Geoff Lees.
Au fil de ces deux éditions, l’équipage japonais de la troisième GT-One sera le seul à recevoir le drapeau à damier : Ukyo Katayama, Toshio Suzuki et Keiichi Tsuchiya terminent neuvièmes en 1998 puis deuxièmes en 1999.
« Je ne comprendrai jamais comment la GT-One n’a pas gagné au Mans en 1998 et 99, mais cette course peut être parfois cruelle, se souvient Martin Brundle, vainqueur au Mans en 1990 sur Jaguar et auteur de la pole position de la GT-One en 1999. Dès que je m’étais assis dans la maquette du châssis à Cologne, j’ai su que ça allait être une voiture très rapide et cette voiture a l’air encore plus particulière aujourd’hui. » Le pouvoir de fascination de la Toyota GT-One ne s’est jamais démenti. Une sorte d’hypercar avant l’heure, à l’instar de la Porsche 911 GT1 et de la Mercedes CLR, ses grands adversaires des 24 Heures 1998 et 1999.
PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 12 & DIMANCHE 13 JUIN 1999. Les Toyota GT-One ont monopolisé la première ligne de la 67e édition des 24 Heures du Mans, avec la n°1 de Brundle-Collard-Sospiri (n°1, pole position) et Boutsen-Kelleners-McNish (n°2).