Peu connu de ce côté de l’Atlantique, Townsend Bell n’en est pas moins l’un des pilotes américains les plus talentueux de sa génération. Contrairement à leurs homologues européens ou sud-américains, les jeunes talents américains ne débutent pas par le karting, mais par la Skip Barber School. Townsend Bell ne fait pas exception à la règle, mais il fait partie des rares Américains à être arrivé aux portes de la F1 puisqu’il fut pilote d’essais de Jaguar Racing et de BAR Honda avant de rejoindre les rangs de l’IndyCar Series, le championnat américain de monoplace.
Champion Indy Lights 2001, l’antichambre de l’IndyCar Series, le jeune Californien n’a jamais eu la chance d’être intégré dans les meilleures équipes et a bifurqué vers l’endurance et l’American Le Mans Series en 2012. Première course : les 12 Heures de Sebring et première victoire de catégorie avec Alex Job Racing et un certain Bill Sweedler, qui va devenir son partenaire attitré : "on devient vite accro à la victoire ! C’est comme quand on va dans un restaurant trois étoiles Michelin, on n’a qu’une envie : y retourner !"
Townsend Bell a donc très envie de revenir aux 24 Heures du Mans l’an prochain après être monté sur la première marche du podium de la catégorie LM GTE Am en juin dernier : "plus d’un mois après la course, je savoure encore la victoire. Le Mans est vraiment une victoire d’équipe car il faut que tous les éléments du puzzle soit parfaitement assemblés : la voiture, les pilotes, l’équipe. Vers la fin de l’épreuve, nous savions que la victoire était en vue si nous ne commettions pas d’erreur."
D’erreur il n’y eut point et après la troisième marche du podium lors de sa première tentative en 2015, l’équipage de Scuderia Corsa a grimpé deux marches supplémentaires. De quoi faire la fête ? "C’était dans les plans, avoue Townsend Bell, mais cela ne s’est pas passé comme prévu. J’étais épuisé car je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et c’est donc dans ma chambre d’hôtel près de l’aéroport de Roissy que j’ai passé la soirée ! Pourtant, la victoire est venue comme une délivrance en cette saison difficile."
En effet, en début d’année, le programme du duo Bell/Sweedler en WeatherTech SportsCar Championship a tourné court suite à la décision de l’écurie O’Gara de cesser ses activités. Malgré le titre de la catégorie GTD décroché fin 2015 par les deux hommes, il n’est pas prévu pour le moment qu’ils disputent une manche du championnat américain. De plus, la malchance a aussi frappé Townsend Bell lors de sa neuvième participation aux 500 miles d’Indianapolis : un accrochage avec Helio Castroneves l’a envoyé vers la voiture de son équipier Ryan Hunter-Reay dans la voie des stands et a mis fin à ses espoirs de victoire alors qu’il a mené pendant douze tours.
La victoire de catégorie dans la Sarthe a donc été comme un coin de ciel bleu, d’autant que le double tour d'horloge manceau est particulier aux yeux de Townsend Bell : "Le Mans est certainement l’une des courses les plus difficiles que je connaisse car c’est très difficile de ne faire aucune faute. Aux Etats-Unis, on peut parfois refaire son retard lors des interventions de la voiture de sécurité, mais au Mans, ce n’est pas possible. La victoire en est d’autant plus belle et restera comme l’un des meilleurs moments de ma carrière."
Le natif de San Francisco espère bien pouvoir défendre son trophée aux 24 Heures du Mans l’an prochain, mais en attendant, le commentateur de la chaîne NBC Sports savoure quelques jours de vacances en famille en accompagnant son plus jeune fils au base-ball et son fils aîné à la…Skip Barber school de Laguna Seca !
Photo : Townsend Bell lors du Pesage des 24 Heures du Mans 2016.
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