Quels sont les dispositifs de neutralisation de la course en vigueur aux 24 Heures du Mans ?
Le directeur d’épreuve dispose de trois outils différents pour neutraliser tout ou partie du circuit, selon le type d’incident rencontré.
Le « Full Course Yellow » est principalement utilisé pour des neutralisations courtes, par exemple pour permettre aux commissaires de piste de récupérer des débris de carrosserie situés à plusieurs endroits différents de la piste. Le « Full Course Yellow » impose une limitation de vitesse à 80 km/h sur l’ensemble du circuit. Les pilotes doivent se conformer à cette limitation dès le déclenchement de la procédure, et les dépassements sont interdits. Afin d’éviter qu’un concurrent ne puisse tirer avantage d’un arrêt effectué alors que ses concurrents sont au ralenti sur la piste, la voie des stands est fermée et les arrêts ne sont pas autorisés, sauf pour des raisons d’urgence.
Les « Slow Zones » permettent de neutraliser une section définie du circuit afin de permettre aux commissaires d’intervenir sans neutraliser l’ensemble de la course, par exemple pour réparer un rail modérément endommagé ou dégager une voiture bloquée dans un bac à gravier. Le circuit des 24 Heures du Mans est découpé en 9 « Slow Zones ». L’entrée dans la « Slow Zone » est annoncée aux pilotes par une signalisation ‘Next Slow’ au poste commissaire précédent, à partir de laquelle les dépassements sont interdits. Dans la « Slow Zone », la vitesse est limitée à 80 km/h et les dépassements sont interdits.
La Voiture de Sécurité constitue le troisième moyen d’intervention utilisable par la direction de course, notamment en cas d’accident entre plusieurs voitures.
Est-ce que cette boîte à outils est différente de celle utilisée en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA ? Si oui, pourquoi ?
Oui, du fait de la longueur du circuit des 24 Heures du Mans et de la durée de la course. La première nécessite de pouvoir intervenir à tout moment sans nécessairement devoir neutraliser l’ensemble de la course, tandis que la seconde impose de prendre en compte de manière spécifique des paramètres tels que les arrêts aux stands ou l’impact sur les écarts observés en piste.
Comment se déroule la procédure Voiture de Sécurité ?
Trois Voitures de Sécurité entrent en piste simultanément, à trois endroits différents, et regroupent les voitures derrière elles, formant ainsi trois pelotons distincts. Ceci permet de créer des intervalles de temps pendant lesquels aucune voiture de course ne passe en piste, permettant ainsi aux commissaires de piste d’intervenir en toute sécurité. La durée de cette phase de la Voiture de Sécurité est variable, puisqu’elle dépend de la durée de l’intervention en cours sur la piste. Par conséquent, la voie des stands est ouverte et les arrêts sont autorisés. Les voitures s’arrêtant aux stands à ce moment-là ont l’obligation d’attendre le passage de la voiture de sécurité suivante devant la sortie de la voie des stands avant de pouvoir reprendre la piste. Ceci vise à éviter qu’une voiture ne ressorte des stands seule en piste pour rejoindre la Voiture de Sécurité, présentant un risque potentiel pour les commissaires de piste.
Lorsque la sécurité est assurée en piste, le directeur d’épreuve organise la relance de la course. Dès lors, la voie des stands est fermée sauf pour les interventions d’urgence, et les voitures ont pour instruction de se regrouper derrière une seule voiture de sécurité. Un « Pass-Around » est alors organisé, c’est-à-dire que les voitures circulant devant le premier de leur catégorie ont l’autorisation de dépasser la Voiture de Sécurité pour rejoindre la queue de la file de voitures circulant derrière elle. Ainsi, on évite qu’un leader de catégorie ne gagne artificiellement du terrain sur ses poursuivants en bénéficiant du regroupement des voitures dû à la Voiture de Sécurité.
Quelle est la durée attendue de la procédure Voiture de Sécurité ?
Il est impossible de prévoir la durée de cette procédure, qui concerne avant tout la sécurité des concurrents et des commissaires. Elle est donc entièrement liée à la durée des interventions qui ont lieu en piste. Dès que celles-ci sont terminées, la procédure de regroupement des voitures et du « Pass-Around » prend généralement entre 3 et 4 tours. Là aussi, il est impossible de donner une durée fixe, car elle dépend entre autres des conditions de piste.