Histoire(s) d'une image - Sur ces deux images, les voitures sont à contresens. En 1967, la Ferrari P4 de Ludovico Scarfiotti (assis sur l'aile) et Michael Parkes, deuxième, revient par la voie de service au pied des gradins, côtés tribunes. En 2018, après avoir reçu sur la piste le drapeau à damier, la Toyota TS050 Hybrid n°8 des vainqueurs Fernando Alonso, Sébastien Buemi (respectivement assis à gauche et à droite) et Kazuki Nakajima (au volant) a emprunté la voie des stands en sens inverse pour rejoindre la cérémonie du podium.

Les 24 Heures du Mans 1967 - Devant une affluence record estimée à plus de 300 000 spectateurs, la 35e édition des 24 Heures du Mans voit l'apogée du duel Ford-Ferrari. Ford remporte sa deuxième victoire consécutive grâce à Dan Gurney et AJ Foyt. Le duo américain établit un nouveau record de la distance en franchissant pour la première fois le cap des 5 000 kilomètres parcourus. Mais Ferrari ne démérite pas, avec deux voitures sur le podium : respectivement deuxièmes et troisièmes, Ludovico Scarfiotti-Michael Parkes et Willy Mairesse-Jean Blaton (dit "Beurlys") devancent une autre Ford, pilotée par Bruce McLaren et Mark Donohue. Porsche affirme ses ambitions en prototypes en complétant ce top 5 avec la 907 de Jo Siffert et Hans Herrmann.

Le sport automobile en 1967 - AJ Foyt devient le premier (et toujours seul à ce jour) pilote à avoir remporté, à moins de deux semaines d'intervalle, les 500 miles d'Indianapolis et les 24 Heures du Mans. La fin de saison 1967 voit les premières victoires du moteur Ford-Cosworth V8 3 litres atmosphérique, qui dominera la Formule 1 jusqu'à la généralisation des moteurs turbocompressés au début des années 1980. A noter également la naissance, le 7 juillet à Hobro (Danemark), de Tom Kristensen, actuel détenteur du record de victoires aux 24 Heures du Mans avec neuf succès.

... Et aussi en 1967 - Respectivement réalisés par Arthur Penn et Mike Nichols, "Bonnie and Clyde" et "Le lauréat" mettent en pièces le Code Hayes, qui régissait jusqu'alors la représentation de la violence et de la sexualité dans le cinéma américain. Et ouvrent la voie à ce qu'on appellera dans les années 1970 le Nouvel Hollywood, incarné notamment par Francis Coppola, Martin Scorsese, Brian de Palma, Peter Bogdanovitch, Michael Cimino, Sidney Lumet ou encore Jerry Schatzberg.