Généralités :
Date : 10 et 11 juin 1978
Temps : beau temps, chaud
Nombre de partants : 55 partants
Nombre d’abandons : 31 abandons
Spectateurs : 180 000
Départ donné par Raymond Poulidor, coureur cycliste français
Les forces en présence
Renault a été vaincu en 1976 et 1977 par Porsche et cherche donc à remporter enfin les 24 Heures du Mans. La Régie engage quatre Renault Alpine (A443 n°1 pour Jabouille / Depailler, A442B n°2 pour Jaussaud / Pironi, A442A n°3 pour Bell / Jarier et A442A n°4 pour Ragnotti / Frequelin) contre trois 936 (n°5 pour Ickx / Pescarolo / Mass, n°6 pour Barth / Wollek et n°7 pour Haywood / Gregg / Joest) ainsi qu’une 935/78 (appelée "Moby Dick" de 750 chevaux) pour Schurti / Stommelen. En outsider, on trouve deux Mirage M9 Renault pour Schuppan / Laffite / Posey (n°10) et Posey / Leclère (n°11).
Résumé succinct de la course
Personne n’a le loisir de s’immiscer dans le duel Porsche / Renault. La toute nouvelle A443 n°1 sert de lièvre tout au long de la course, en dépit de soucis de vibrations en début d’épreuve, afin d’user les Porsche. Ca marche car les voitures allemandes essaient de suivre, mais accumulent les soucis (accélérateur puis changement de boîte de vitesses pour la n°5 avant un accident au petit matin, changement de turbo pour la n°7, changement de pignon 5e vitesse pour la n°6) si bien que Jacky Ickx change d’auto en course d’épreuve pour se retrouver sur la n°6 et faire la chasse aux autos françaises. Du coté de Renault, la sérénité n’est pas plus de mise car la n°3 est sortie de la piste et a abandonné. Quant à la n°1, qui mène la danse et qui bat le record du tour à dix reprises, elle perce un piston en fin de matinée le dimanche et c’est l’abandon. L'A442B, modifiée avec une bulle, résiste aux assauts de Jacky Ickx et aux autres Porsche usine si bien que Jean-Pierre Jaussaud l’avouera à la fin de la course : « La dernière heure a été plus longue que les 23 autres !»
Quelques chiffres clés et anecdotes
- Dernière utilisation du circuit de 13,640 km.
- Record de distance sur ce tracé, le n°6, avec 370 tours soit 5 044, 530 km.
- 1ère et unique victoire Renault Alpine qui défilera le lendemain sur les Champs-Elysées.
- 1ère victoire d’un moteur V6.
- Renault remporte la course et annonce aussitôt son intention de ne pas y participer en 1979 ! La marque française n’est d’ailleurs jamais revenue depuis dans la catégorie reine.
- 367 km/h au radar sur les Hunaudières lors des essais et 362 km/h en course, vitesses signées par les Renault Alpine.
- Le « turbo » gagne toujours du terrain : 27 au départ et huit aux huit premières places.
- Le Prix Escra (récompensant la meilleure assistance technique) est revenu à la Renault Alpine A442B n°2.
- 2e victoire du manufacturier de pneumatiques français Michelin.
- La Renault Alpine A442B n°2 a passé 12 heures en tête, l’Alpine A443 n°1 les 12 autres.
- A l’issue de la course, parution du premier opus de l’Annuel des 24 Heures du Mans.
Les vainqueurs
Au classement général : Renault Alpine A442B n°2 de Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi.
Distance : 5 044,530 km soit 210,188 km/h de moyenne.
Ecart avec le 2e : 126,410 km (Porsche 936/78 n°6).
Meilleur temps aux essais pour Porsche 936/78 Jacky Ickx en 3'27''6
Meilleur temps en course pour Jean Pierre Jabouille sur la Renault Alpine A443 n°1 en 3’34’’2 soit 229,244 km/h de moyenne.
Vainqueur efficacité énergétique : Porsche 936/78 n°6 de Barth / Wollek / Ickx.
Victoire en GTP d’une Rondeau, construite par un artisan manceau, Jean Rondeau, qui pilotait l’auto en compagnie de Bernard Darniche et Jacky Haran.
Victoire en IMSA de la Porsche 935/77 n°90 de Brian Redman, Dick Barbour et John Paul Sr de Dick Babour Racing, écurie qui fit courir l’année suivante un certain… Paul Newman !
D'après les précieuses informations d'Infos-Course
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, LE MANS CLASSIC : La Renault Alpine A442B n°2 a remporté l'édition 1978 et était au départ à côté de la Porsche 936/78 n°7.