Date : 28 & 29 septembre 1968
Nombre de partants : 54
Nombre d’abandons : 39
Météo : pluvieuse
Départ donné par Giovanni Agnelli, Président de FIAT
Faits importants :
Du fait de l’agitation sociale et politique du mois de mai en France, ces 36e 24 Heures du Mans, prévues à l’origine les 15 et 16 juin, sont repoussées en septembre. A cause des performances vues en 1967 (le cap des 5 000 km parcourus en course est franchi pour la première fois), les instances sportives limitent à 3 litres la cylindrée des prototypes, mais créent une catégorie Sport (cylindrée maximale de 5 litres), qui permet notamment de revoir la Ford GT40. Le tracé est modifié, avec l’apparition de la chicane Ford à l’entrée de la ligne droite des tribunes. Le développement du circuit est désormais de 13,469 kilomètres. Jacques Loste officie pour la dernière fois en tant que Directeur de Course, poste qu’il occupait depuis 1957. Charles Deutsch lui succède en 1969.
Résumé succinct de la course :
Porsche mène les six premières heures de course, avant de connaître divers problèmes techniques (embrayage pour la n°31, alternateur pour les n°32 et 34). A 22 heures, la Ford GT40 de Lucien Bianchi s’installe en tête. A sa poursuite, Henri Pescarolo effectue une fantastique chevauchée nocturne sous la pluie, alors que sa Matra est en panne d’essuie-glace. Cet exploit forge sa légende et tient en haleine les (télé)spectateurs et auditeurs français, jusqu’à ce qu’une crevaison provoque un début d’incendie, le dimanche peu après midi. Bianchi et Rodriguez s’imposent avec une confortable avance sur deux autres Porsche : la 907 de Spoerry-Steinemann (2e) et la 908 de Stommelen-Neerpasch (3e).
Quelques chiffres clés et anecdotes :
-Si les 24 Heures du Mans 1968 s’étaient déroulées en juin, la Ford GT40 victorieuse aurait été conduite par un équipage totalement différent, constitué du Britannique Brian Redman et du Belge Jacky Ickx, mais tous deux sont accidentés au fil de leur saison de Formule 1. Le premier est remplacé par le Mexicain Pedro Rodriguez, le second par son compatriote Lucien Bianchi.
-Lucien Bianchi a vécu une fin de course difficile. Le dimanche en fin de matinée, son frère Mauro est victime d’un accident au Tertre Rouge.
-Du fait du report de la course, les 24 Heures du Mans 1968 étaient la dernière manche du Championnat du Monde des Marques. Ford est titré grâce à sa victoire sarthoise.
-Première pole position de Porsche aux 24 Heures du Mans, signée par Jo Siffert, qui est également le premier pilote suisse à réaliser cette performance.
-Malgré l’abandon de la Matra d’Henri Pescarolo et Johnny Servoz-Gavin, 1968 est une année faste pour un autre constructeur français : cinq Alpine sont à l’arrivée, dont trois dans le top 10.
-L’Alpine la mieux classée (huitième) est pilotée par Jean Vinatier et André de Cortanze. Ce dernier poursuivra par la suite une brillante carrière d’ingénieur, qui l’amènera notamment à concevoir la Peugeot 905 victorieuse au Mans en 1993 et la Toyota GT-One de 1998 et 1999.
Les vainqueurs :
Au classement général : Ford GT40 n°9 de Lucien Bianchi et Pedro Rodriguez
Distance : 4 452,88 km, soit 185,537 km/h de moyenne
Pole position : Porsche 908 n°31 de Jo Siffert en 3’35’’4, à la moyenne de 225,109 km/h.
NB - La grille de départ basée sur des qualifications au temps a été instaurée en 1963. La première pole position de l’histoire des 24 Heures du Mans avait été réalisée cette année-là par Pedro Rodriguez, l’un des deux vainqueurs de l’édition 1968.
Meilleur tour en course pour Rolf Stommelen avec la Porsche 908 n°33 en 3’38’’1, à la moyenne de 222,322 km/h
D’après les précieuses informations d’Infos-Course
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 28 & 29 SEPTEMBRE 1968. Après le retrait de l'équipe d'usine Ford après les 24 Heures 1967, l'équipe Gulf offre au constructeur américain une troisième victoire mancelle consécutive.