Ferrari frôle les 345 km/h

Le Circuit des 24 Heures du Mans est majoritairement constitué de lignes droites. Ainsi, développer une bonne vitesse de pointe est essentiel pour performer. Par le passé, des voitures ont frôlé voire dépassé la barre symbolique des 400 km/h sur la ligne droite des Hunaudières quand celle-ci n’était pas coupée par deux chicanes. Le record est toujours détenu par la WM P88, qui, le 11 juin 1988, a été flashée à 407 km/h. Une performance d’autant plus impressionnante quand l’on sait que les prototypes évoluent sur des routes publiques.

Cette année, la diversité du plateau Hypercar offre différentes approches. Chez Peugeot, par exemple, l’absence d’aileron arrière pourrait laisser croire à un meilleur coefficient de pénétration dans l’air, et donc, à une meilleure vitesse de pointe. Pourtant, c’est bel et bien Ferrari qui domine ce classement. Au volant de la 499P #50, Antonio Fuoco a pris 343,3 km/h lors de la séance de qualifications. D’ailleurs, c’est cette voiture qui a réalisé le meilleur temps des qualifications, ce qui montre l’importance de ce paramètre.

Pour l’améliorer, les pilotes Hypercar peuvent se blottir derrière l’un de leurs coéquipiers ou d’un autre prototype afin de bénéficier du phénomène d’aspiration. Une moindre résistance à l’air offre un avantage certain en ligne droite, et permet d’atteindre les vitesses les plus élevées. Plusieurs paramètres peuvent influer sur la vitesse de pointe et comme souvent, c'est le résultat d'un compromis. Diminuer l'appui aérodynamique l'augmente, mais rend le comportement dans les courbes plus difficile. Augmenter l'allonge de la boîte de vitesse peut aussi avoir une influence, au détriment de l'accélération. Ainsi, les équipes affinent les règlages au fil des essais pour trouver la meilleure configuration en fonction de leurs qualités et défauts.

Un plateau homogène

Si la voiture frappée du cheval cabré est la plus rapide en ligne droite, les autres n’ont pas à rougir. Sur ce point également, le plateau est plus serré que jamais. Ci-dessous, retrouvez les meilleures vitesses de pointe de chaque modèle engagé, avec le pilote au volant et la séance correspondante.

1. Ferrari 499P #50 Ferrari AF Corse – 343,2 km/h – Antonio Fuoco – Qualifications

2. Toyota GR010 Hybrid #7 Toyota Gazoo Racing – 342,3 km/h – José María López – Journée Test

3. Porsche 963 #38 Herz Team Jota – 342,3 km/h – António Félix da Costa - Essais libres 3

4. Glickenhaus 007 #708 Glickenhaus Racing – 340,2 km/h – Romain Dumas – Essais libres 1

5. Peugeot 9X8 #93 Peugeot TotalEnergies – 339,1 km/h – Mikkel Jensen – Qualifications

6. Cadillac V-Series.R #2 Cadillac Racing – 338,1 km/h – Earl Bamber – Qualifications

7. Vanwall Vandervell 680 #4 Floyd Vanwall Racing Team – 333,9 km/h – Tom Dillmann – Essais libres 2

Comment mesurer la vitesse ?

Cristobal Lopera, project manager chez Al Kamel Systems, nous révèle comment capter la vitesse maximum, le tout, sans le moindre radar. Mais avant, petite précision. « Les voitures embarquent deux transpondeurs, qui marchent simultanément, au cas où un tombe en panne ». Pour rappel, un transpondeur est un petit boîtier qui envoie et reçoit continuellement toutes les informations liées à la voiture. Situés sous le véhicule dans une coque en carbone, ce sont eux qui indiquent le temps au tour de la voiture au passage de la ligne.

« Sur le circuit, de chaque côté de la piste, nous avons ce que nous appelons des « boucles de chronométrage », des sondes qui répondent au signal du transpondeur. Chaque fois que la voiture franchit l’une de ces lignes, on reçoit un signal, ici, dans la pièce de chronométrage. Étant donné que les boucles de chronométrage sont situées tous les 30 mètres, nous pouvons calculer la vitesse. C’est comme ça que les données officielles sont récupérées » précise Cristobal Lopera. En effet, la vitesse est mesurée en divisant la distance par le temps.

Verra-t-on des vitesses encore plus impressionnantes pendant la course ? Réponse ce week-end.