La version 2024 de la Peugeot 9X8 doit permettre au Team Peugeot TotalEnergies de se hisser aux avant-postes lors de la 92e édition des 24 Heures du Mans et de donner des coups de griffes à la concurrence. « Je pense qu’on a fait tout notre possible pour arriver le plus performant possible afin se battre pour la victoire. Les mécanos, les pilotes, les ingénieurs, ont travaillé dur pour atteindre ce rêve. Je suis plutôt confiant », souligne Jean-Eric Vergne, pilote de la Peugeot 9X8 #93. Les 24 Heures du Mans constituent la troisième course de cette nouvelle voiture alignée depuis les 6 Heures d’Imola en avril dernier. Lors des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps, la #93 s’est classée dixième du classement général, à un tour de la Porsche 963 gagnante.

L’ancienne 9X8 avait marqué les esprits par son absence d’aileron arrière. Un choix technique rare dans le sport automobile moderne. Un pari osé, mais peu payant puisque, à l’issue de la saison dernière, le constructeur français a échoué à la cinquième place du Championnat du monde d’endurance FIA des constructeurs Hypercar, derrière Toyota, Ferrari, Porsche et Cadillac. Ainsi, dès fin mars 2023, Peugeot Sport s’est lancé dans la conception d’une nouvelle voiture.

Repartir d’une feuille blanche

L’idée de Peugeot a été de « revenir à un choix de concept de voiture beaucoup plus proche de la concurrence ». Comprenez, ajouter un nouvel aileron et opter pour des gommes de 29 cm à l’avant et 34 cm à l’arrière. Toutefois, les têtes pensantes de Peugeot ne se sont pas arrêtées là puisque 90% des éléments de carrosserie ont été revus. « En termes de stabilité et de traction en sortie de virage, nous avons plus de contact au sol et ça nous aide », explique Loïc Duval, pilote de la Peugeot #94. « Techniquement, l’aérodynamisme de la voiture était généré par le fond plat. Aujourd’hui, il l’est davantage par l’aileron. La voiture est mieux équilibrée et nous sommes surtout égaux aux autres hypercars. Elle est plus stable dans les virages rapides et nous avons gagné en vitesse dans les lignes droites. Ça va nous rendre plus forts », ajoute Vergne.

Ces changements doivent permettre à Peugeot TotalEnergies de viser la victoire aux 24 Heures du Mans, la dernière remontant à 2009. « Nous aurons une idée plus claire de notre position en termes de performances après la Journée Test et nous adapterons notre approche de la course en conséquence », fixe Olivier Jansonnie, directeur technique de Peugeot Sport. « Nous sommes là parce que nous voulons nous battre face aux meilleurs teams. Nous voulons gagner », martèle Mikkel Jensen, pilote de la #93.

En 2023, Peugeot TotalEnergies avait eu une bonne surprise en menant les 24 Heures du Mans en début de course. Une 9X8 était même présente dans le top 4 jusqu’à la mi-course, avant que Gustavo Menezes ne soit victime d’une sortie de piste dans la chicane Daytona. « Aux 24 Heures, l’inattendu fait partie du jeu. Cette année, nous allons essayer de provoquer la chance », commente Nico Müller qui officie dans le siège baquet de la #93.
Face à une concurrence accrue, à quelle course le clan Peugeot peut-il s’attendre ? Stoffel Vandoorne répond : « Une épreuve sprint, car les écarts sont faibles. Ça va se jouer sur le rythme, les erreurs de pilotage et un peu de réussite. Il va falloir faire le job parfait. Si nous sommes en bonne position, ça vaudra le coup de prendre des risques ».

La bataille des constructeurs est lancée. Verdict en piste à partir de 16 heures, samedi 15 juin. Elle sera d'ailleurs le thème du Show des 24 Heures du Mans, dont pourront profiter tous les spectateurs de cette 92e édition à partir de 23 h 30. Le duo Synapson va mixer sur ce son et lumière immersif, s’appuyant à nouveau sur pyrotechnie, drones, vidéo et conception lumière.