Photo : D.R. - Archives ACO
Il n’est peut-être pas le plus connu des pilotes en lice cette année, mais il fut l’acteur principal de l’une des plus célèbres séquences de l'histoire de la course automobile.
Le 3 juin prochain, deux ans après sa dernière venue avec Spyker, Peter Dumbreck sera présent au Mans. Sa participation à la Journée Test, sur une Honda LM P1, marquera aussi son retour au volant d’un prototype, un type d’engin qu’il n’a pas piloté dans la Sarthe depuis 13 ans…
« Avant la course, j'avais souvent eu des pressentiments sur son déroulement, se souvient le malheureux héro de l’édition 1999. Je savais que quelque chose allait arriver ce jour là au Mans. » Son intuition allait hélas se justifier sous le regard médusé de millions de téléspectateurs.
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Samedi 12 juin 1999 : Au warm up, la Mercedes de Mark Webber s’envole pour la seconde fois en deux jours. L’état major du constructeur ordonne alors aux pilotes de ne pas se coller aux adversaires. « Je me demandais jusqu'à quel point je pouvais m’approcher sans être perturbé par le flux d'air », racontera plus tard Peter Dumbreck. A 20 h 48, celui-ci rattrape une Toyota au virage de Mulsanne. « Elle a repris de l’avance à l’accélération, se souvient l’Ecossai. Je pensais que je serais suffisant loin pour ne pas avoir à lever le pied. »
Ebloui par le soleil rasant, le pilote de la Mercedes n°5 mord le vibreur de l’une des courbes menant au virage d’Indianapolis. « Je savais que ce n'était pas une bonne nouvelle, ironise-t-il. En plus, une Porsche m’avait touché juste avant avec, peut-être, des conséquences pour ma voiture. »
Lancée à plus de 300 km/h, la Flèche d'Argent pointe vers le haut, monte jusqu’à la cime des arbres, puis disparait dans la forêt. « Quand la voiture a atterri, j'étais inconscient, explique Dumbreck. Mon premier souvenir est d'être emporté sur une civière. Je me souviens aussi d'être soumis à un alcootest. Je pensais qu'ils étaient fous… Mais la loi française stipule que toutes les victimes d'accidents sur routes publiques, comme celles du circuit du Mans, doivent être soumis à cet examen ! »
Depuis cet accident, de nombreuses dispositions ont été prise pour limiter les risques d’envols : diminution du porte-à-faux arrière, ajout d’une arrête dorsale, percement des passages de roues, etc.
Julien Hergault
Photo : CIRCUIT DES 24 HEURES (LE MANS, SARTHE), 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 12 JUIN 1999. Au volant de la Mercedes n°5, Peter Dumbreck va bientôt vivre une terrible experience.