Quelles sont vos premières impressions sur la Toyota GR010 Hybrid ?

« Comme vous le voyez, elle est magnifique. Pour moi, c’est un mélange particulièrement réussi entre une vraie voiture de course et une voiture routière extrême. Je suis certain que les fans vont l’adorer. Cela devrait être un réel facteur de succès pour cette nouvelle catégorie, pour cette nouvelle ère du sport automobile car les fans vont rêver de voir sur la route les fabuleuses Porsche, Toyota, Peugeot qu’ils verront en compétition sur la piste. »

D’un point de vue technique, quelles sont les différences-clés entre la GR010 Hybrid et la TS050 Hybrid qui l’a précédée ?

« Je crois que, compte-tenu de l’ampleur des modifications réglementaires, sur le plan technique autant que sportif, il sera plus rapide de vous dire ce qui n’a pas changé entre la TS050 et la GR010 ! En fait, les seuls éléments que nous avons pu conserver sont des éléments génériques tels que les capteurs et les boutons. Tout le reste a changé. La voiture est plus grande, plus lourde. Et si je devais citer une différence majeure, ce serait sans doute le groupe propulseur. Il est très différent à la fois du point de vue de son architecture et de la manière dont nous allons nous en servir ».

Concernant l’aérodynamisme, vous aviez – ou vous avez – plus de liberté que dans le cadre du règlement LMP1. Pouvez-vous nous expliquer par quoi cela s’est traduit dans cette nouvelle voiture ?

« On peut dire qu’il y a eu non seulement un changement de règlement mais un changement de principe réglementaire. Le règlement aérodynamique LMP1 était normatif. En hypercar, ce qui est spécifié, c’est un objectif de performance. On nous dit : « Vous pouvez faire ce que vous voulez mais vous devez entrer dans une fenêtre de performance très précise ». Cela nous donne de la liberté, et notamment la liberté d’intégrer des éléments de la ligne des voitures routières. C’est pourquoi ces voitures vont être très belles et différentes, parce que nous allons réellement pouvoir avoir une Toyota de course, comme Porsche aura une Porsche de course et Peugeot une voiture qui portera réellement l’identité de Peugeot. Ce règlement aérodynamique le permet car il nous donne beaucoup de liberté tout en faisant en sorte que, à la fin, tout le monde se retrouve dans une fenêtre de performance extrêmement précise. »

L’expérience acquise ces dernières saisons avec la TS050 Hybrid vous a-t-elle été utile pour concevoir la GR010 Hybrid ?

« Même si le règlement a complètement changé d’orientation, nous avons pu nous appuyer sur notre expérience et nos connaissances passées dans tous les domaines. Tout simplement parce que nous avons mis en place les mêmes processus. Nous avons seulement revu certains objectifs tels que la conception des suspensions, le châssis. Nous avons mis en place exactement les mêmes processus avec simplement des points de départ différents. Donc, à tous les niveaux, cette voiture concrétise d’une façon ou d’une autre notre savoir-faire et notre expérience en matière de voitures de course hybrides. »

Comment Toyota a-t-il décidé de produire une version routière de la GR 010 ?

« Cela s’est fait assez simplement. D’abord parce que nous croyons – et nous en sommes presque certains – qu’il est plus rentable de concevoir et de faire courir une vraie voiture de course plutôt que convertir certaines de nos voitures routières en voitures de course. C’est la première raison. La seconde, c’est que, au moment où nous avons dû nous engager dans le développement, il n’existait pas d’hypercar adaptée au sein de la gamme GR. Suivre l’option prototype pour la série hypercar s’est donc présenté à nous comme une évidence. Mais vous avez raison de souligner qu’il restera possible pour les constructeurs de fabriquer et de faire courir une hypercar de course dérivée d’une routière. »