Michael Andretti : « j’aimerais avoir un programme aux 24 Heures du Mans et en endurance »
Ancien pilote devenu depuis bientôt deux décennies propriétaire d’écurie à succès dans de nombreuses disciplines, comme l'Indycar Series dont le titre se joue aujourd'hui avec l'un de ses pilotes, Alexander Rossi, Michael Andretti espère à l’avenir retrouver les 24 Heures du Mans, qu’il a déjà connues au volant. Souvenirs, analyses et perspectives.
En trois départs aux 24 Heures, Michael Andretti (56 ans) est monté sur le podium dès son premier drapeau à damier en 1983, avec une troisième place partagée sur Porsche 956 avec son père Mario et le Français Philippe Alliot. « Pour moi, à l’époque, c’était intimidant parce que je n’avais jamais fait quelque chose comme ça auparavant, tout était nouveau et j’étais très jeune (Michael Andretti avait vingt ans lors des 24 Heures 1983, ndlr), raconte-t-il. J’ai vraiment aimé le circuit et j’ai eu beaucoup de chance d’y rouler avant qu’on installe les ralentisseurs sur les Hunaudières. Je me souviens de cette grande ligne droite qui semblait ne jamais finir… Se retrouver sur une ligne droite de six kilomètres, c’était extraordinaire. C’est une de ces courses dont on a envie de dire qu’on a pu la faire. »
Lorsqu’il revient dans la Sarthe en 1988 (6e sur Porsche, après avoir longtemps figuré parmi les vainqueurs potentiels) puis en 1997 (abandon sur Courage), Michael Andretti est l’une des grandes vedettes de l’IndyCar, sommet de la monoplace américaine, et de son graal, les 500 miles d’Indianapolis. Entre l’ovale de l’Indiana et le circuit des 24 Heures, autant de conceptions très différentes de la haute vitesse : « On ressent vraiment la vitesse au Mans par l’étroitesse de la piste, mais aussi par le fait de rattraper si vite les autres voitures, analyse l'ancien pilote américain. Les 500 miles d’Indianapolis sont notre plus longue course de monoplace. D’une manière générale, ça dure trois heures, ce qui correspond à peu près au temps qu’on peut passer au volant au Mans lors d’un multiple relais. Mais d’un point de vue physique, Indianapolis n’est pas la course la plus difficile, c’est plus une question de mental à cause des très hautes vitesses. Le Mans n’était pas non plus dur physiquement grâce aux longues lignes droites où on a du temps pour se détendre et se reposer. Mais mentalement, c’est très dur avec les autres voitures qui allaient au moins 70 km/h moins vite que la mienne. Il fallait vraiment faire attention dans les lignes droites, aucune faute n’était permise. C’est la chose la plus importante dont je me souvienne à propos du pilotage au Mans. »
"Se retrouver sur la ligne droite du circuit des 24 Heures du Mans, qui semblait ne jamais finir, c'était extraordinaire."
Michael Andretti
Deux autres membres de la dynastie Andretti ont disputé les 24 Heures : John, coéquipier de son oncle Mario et de son cousin Michael sur Porsche 962 C en 1988, et en 2010 Marco, fils aîné de Michael, associé à Neel Jani (futur vainqueur avec Porsche en 2016) et Jean-Christophe Boullion chez Rebellion Racing. « Marco était vraiment dans le rythme mais avec son équipe, ils ont joué de malchance », commente Michael Andretti. Outre Marco, un autre des quatre pilotes constituant l’actuel effectif d’Andretti Autosport en IndyCar est venu dans la Sarthe : Alexander Rossi, pilote Greaves Motorsport (catégorie LMP2) en 2013 et candidat au titre IndyCar 2019 ce soir lors de la grande finale de la saison sur le circuit californien de Laguna Seca, face à Simon Pagenaud, Scott Dixon et Josef Newgarden.
"A mon avis, il faut venir aux 24 Heures du Mans en tant qu'écurie d'usine. Et si Andretti Autosport vient, ce sera pour gagner."
Michael Andretti
Aujourd’hui, avec plus de 200 victoires toutes disciplines confondues (dont cinq aux 500 miles d’Indianapolis), Michael Andretti est un propriétaire d’écurie comblé… déjà impliqué en endurance dans la deuxième moitié des années 2000 (à l’époque sous le nom d’Andretti Green Racing) dans l’ancien championnat American Le Mans Series, en partenariat avec Acura, branche américaine de Honda, et une victoire signée par Franck Montagny et James Rossiter. Et aujourd’hui, l’ancien pilote aux 42 succès en CART et IndyCar a une idée précise de son éventuel futur engagement aux 24 Heures du Mans : « A l’avenir, j’aimerais avoir un programme en endurance. A mon avis, si on vient au Mans, il faut le faire en tant qu’écurie d’usine. Les voitures sont très techniques, il faut de l’argent pour les faire courir et on a besoin de ce genre de soutien parce que si je viens au Mans, ce sera pour gagner. »
PHOTO (D.R. / SPACESUIT MEDIA – ANDRETTI AUTOSPORT). A l’inverse de Chip Ganassi et Roger Penske, les deux autres grands propriétaires d’écurie de l’IndyCar (et adversaires d'Andretti Autosport pour le titre de cette saison 2019), Michael Andretti est le seul des trois à avoir terminé les 24 Heures du Mans en tant que pilote, et à avor même goûté aux joies du podium sarthois, avec la troisième place en 1983.
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