Les cavaliers italiens de Ferrari aux 24 Heures du Mans
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Les cavaliers italiens de Ferrari aux 24 Heures du Mans

Après une retentissante victoire à l’issue de l’édition du Centenaire des 24 Heures du Mans, Ferrari est ce week-end à Monza, pour son rendez-vous à domicile dans le cadre de la cinquième manche du Championnat du monde d’Endurance FIA 2023. A cette occasion, voici l’histoire de pilotes italiens s’étant distingués au fil de l’histoire sarthoise du Cheval cabré.

Commençons par les trois héros italiens des 24 Heures 2023. Ancien animateur de la monoplace en Formule 2 et passé tout d’abord par les catégories LMGTE en tant que pilote officiel Ferrari, Antonio Fuoco offre la pole position à l’Hypercar 499 P dès sa première apparition en course à Sebring en mars, avant de rééditer cette performance au Mans, cinquante ans après Arturo Merzario (voir plus loin). L’Italien et ses coéquipiers Miguel Molina et Nicklas Nielsen sont moins heureux en course sur la n°52, avec la cinquième place finale.

Comme en 1963, deux Italiens s’imposent sur Ferrari. Après trois titres mondiaux GT en Championnat du monde d’Endurance (2017, 2021 et 2022), Alessandro Pier Guidi et son coéquipier britannique de longue date James Calado sont rejoints en 2023 pour leur passage en Hypercar par Antonio Giovinazzi sur la Ferrari 499 P n°51. Déjà remarqué en Asian Le Mans Series avant de passer en Formule 1, il conclut ses premières 24 Heures du Mans en tant que vainqueur de l’édition du Centenaire.

Luigi Chinetti, l’Italo-américain

S'il est naturalisé américain depuis deux ans lorsqu’il signe la première victoire de Ferrari aux 24 Heures du Mans 1949, Luigi Chinetti est milanais de naissance. Il pilote des Ferrari dans la Sarthe jusqu’en 1953, mais connaît moins de réussite (une seule arrivée en 1951, en huitième position). Sa place dans l’histoire du Cheval cabré est toutefois incontournable. Tout d’abord pour avoir contourné le refus d’Enzo Ferrari de s’engager aux 24 Heures en 1949, puis en devenant l’homme clé du développement de la jeune marque aux Etats-Unis, et enfin en signant une nouvelle victoire en 1965, cette fois en tant que patron de sa propre écurie NART (North American Racing Team).

Alberto Ascari à la pointe des 24 Heures et de la Formule 1

Après des engagements privés de 1949 à 1951, Ferrari s’aligne pour la première fois en tant qu’équipe officielle aux 24 Heures du Mans en 1952. Parmi ses pilotes figure Alberto Ascari. Double champion du monde en Formule 1 en 1952 et 53, ses deux participations aux 24 Heures à cette même période s’achèvent sur deux abandons, mais le Milanais signe le meilleur tour en course sarthois en 1952 (4’40’’50), qu’il améliore en 4’27’’400 l’année suivante.

Giannino et Paolo Marzotto, le premier top 5 officiel

En 1953, la Scuderia Ferrari engage trois voitures aux 24 Heures du Mans. Une seule est à l’arrivée, aux mains de Giannino et Paolo Marzotto. Riches industriels et aristocrates (ils portent le titre de comte), ils terminent cinquièmes. C’est l’unique participation de Giannino, alors que Paolo est au départ de deux autres éditions des 24 Heures en 1954 et 55, toujours sur Ferrari (abandons). Deux autres membres de cette grande fratrie de gentlemen-drivers, Vittorio et Umberto, ont également couru pendant les années 1950, mais n’ont jamais participé aux 24 Heures du Mans.

Lorenzo Bandini et Ludovico Scarfiotti, les vainqueurs italiens

En 1963, ils sont les premiers italiens vainqueurs dans la Sarthe sur Ferrari. Qualifiés deuxièmes, ils bouclent la première heure en cinquième position, avant de progresser régulièrement jusqu’à la deuxième place après six heures de course. Ils héritent du commandement à la 19e heure à la suite de l’abandon sur incendie des leaders John Surtees/Willy Mairesse. Par la suite, Bandini termine troisième en 1964 et Scarfiotti deuxième en 1967, toujours sur Ferrari et respectivement associés à John Surtees et Mike Parkes.

Nino Vaccarella, le professeur sicilien

Professeur de mathématiques dans un collège privé de Palerme (Sicile), Nino Vaccarella a constitué en 1964 un duo victorieux de gentlemen-drivers avec Jean Guichet, propriétaire d’un chantier naval à Marseille. Les soucis des leaders John Surtees/Lorenzo Bandini leur permettent de pointer en tête à plusieurs reprises pendant la nuit, avant qu'ils ne s’installent définitivement au commandement à mi-course. Le duo franco-sicilien s’impose avec cinq tours d’avance et établit un nouveau record de la distance (349 tours, soit 4 695,310 kilomètres), tandis que Vaccarella partage le meilleur tour en course avec Surtees, en 3’49’’5.

Arturo Merzario, une pole position pour Ferrari

Pilote d’usine Ferrari aux 24 Heures du Mans à deux reprises, l’Italien a rapidement montré sa pointe de vitesse, tout d’abord avec le quatrième chrono des qualifications en 1970, puis avec la pole position en 1973. Cette dernière année, il est au cœur du duel entre le Cheval cabré et Matra, mais la 312 PB qu’il partage avec le Brésilien Carlos Pace est victime d’une fuite de réservoir d’essence puis d’un problème d’embrayage. Au fil d’une remontée qui ramène le duo en quatrième position sous le drapeau à damier, Merzario livre un beau duel pour le record du tour en course avec François Cevert, qui finit par le fixer à 3’39’’6 (223 km/h de moyenne).

Gianpiero Moretti et le « prototype passion »

Au mitan des années 1990, on doit à Gianpiero Moretti le retour d’un prototype Ferrari aux 24 Heures du Mans, après deux décennies d’absence en tant qu’équipe d’usine. Créateur des accessoires automobiles MoMo, il parvient à convaincre Luca di Montezemolo, président de Ferrari à cette époque, de lancer la construction de ce qui va devenir la 333 SP. La passion de Gianpiero Moretti sera récompensée avec le meilleur résultat de ce prototype aux 24 Heures du Mans (6e) en 1997, puis avec la victoire aux 24 Heures de Daytona en 1998, avant de terminer 14e au Mans cette même année.

Gianmaria Bruni, le leader italien des années 2010

Achevées sur une victoire de catégorie sur Ferrari F430, les premières 24 Heures du Mans ont donné un nouvel élan à la carrière de Gianmaria Bruni, après un court passage en Formule 1. Par la suite, il est titré en Championnat du monde d’Endurance FIA (2013-2014) et signe deux nouveaux succès en catégorie LMGTE Pro sur avec Ferrari en 2012 et 2014, avant de passer chez Porsche à partir de 2018. Cette dernière décennie, trois autres pilotes italiens s’imposent sur Ferrari aux 24 Heures : l’ancien vainqueur en Formule 1 Giancarlo Fisichella, coéquipier de Bruni en 2012 et 2014, Andrea Bertolini et Alessio Rovera, respectivement lauréats en LMGTE Am en 2015 et 2021.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 1949-2023 - DE HAUT EN BAS (D.R. /ARCHIVES ACO) : la plus haute marche du podium de l'édition du Centenaire, avec Antonello Coletta (responsable des activités endurance et GT de Ferrari), Alessandro Pier Guidi, Antonio Giovinazzi et James Calado ; Antonio Fuoco (à gauche) et Battistino Pregliasco (team manager de AF Corse Ferrari) après la pole position du pilote italien ; Luigi Chinetti (cravate rayée) aux côtés de sa Ferrari 166 MM victorieuse en 1949 ; Alberto Ascari au volant de la Ferrari 340 MM (n°12) avec laquelle il signe le meilleur tour en course en 1953 ; la Ferrari 333 SP (n°3) de Gianpiero Moretti sur la route de son meilleur résultat aux 24 Heures ; la Ferrari F430 a offert à Gianmaria Bruni une première victoire dès les premières 24 Heures du pilote italien.

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