Photo : - Peugeot Sport
Non, le pilote Peugeot Sport ne s’est pas résolu à entreprendre un régime le 1er janvier... Mais selon lui, sa corpulence (1,85 mètres, 77 kilos) représente un handicap substantiel.
Bien que victorieux du Petit Le Mans pour la troisième fois consécutive, Franck Montagny n’est pas complètement satisfait de sa saison. S’il est convaincu que 2012 sera meilleure, le pilote tricolore s’estime pénalisé par son poids.
On vous imagine enthousiaste à l’idée de participer au renouveau du Championnat du Monde d’Endurance…
Franck Montagny : Cela fait deux ans que Stéphane (Sarrazin) et moi remportons le titre "Pilote" en ILMC... Un titre virtuel, car il n’existe pas ! Alors, je suis enchanté qu’il y ait une reconnaissance pour les pilotes dans le nouveau WEC. Et il n’est pas question que cette couronne nous échappe !
Mais la concurrence sera rude, y compris chez Peugeot. Cette saison, le duo Montagny-Sarrazin a semblé très légèrement en retrait face à l’équipage Bourdais-Pagenaud / Bourdais-Davidson. Comment cela s’explique-t-il ?
Le groupe de travail de notre voiture a été complètement modifié après Le Mans. C’est super difficile parce qu’il faut recréer une synergie et cela prend du temps. Quand un binôme pilote-ingénieur est bien rodé, tout va plus vite car les deux personnes parlent le même langage. C’est cette sérénité dans le travail qui permet d’aller vite à l’essentiel. Cette saison, Steph (Sarrazin) et moi avons toujours été compétitifs, mais jamais dominateurs, à part à Road Atlanta car nous avions une semaine d’essais préalable. Cette semaine avait suffi à gommer notre lenteur relative à trouver les bons réglages. Récemment, nous avons fait une réunion de sept heures avec tout le groupe... Nous sommes sur la bonne voie !
Tout ira donc mieux en 2012 ?
Oui, mais nous aurons toujours un petit handicap… Je veux parler du poids. Sur un tour de qualification, je pars d’entrée avec un retard de quatre dixièmes de seconde sur Anthony Davidson. Déjà parce que c’est un excellent pilote, mais aussi parce qu’il fait vingt kilos de moins que moi ! Ce n'est pas négligeable. Au Mans, après 24 heures, cela représente plus d’un tour ! En Endurance, le contrôle du poids des voitures se fait à vide : sans pilote, ni carburant. Je pense qu'il serait juste qu’un lest, basé sur la moyenne des deux ou trois pilotes de chaque voiture, soit mis en place. En F1, le poids des monoplaces est ajusté en fonction du poids de chaque pilote. Nous pourrions faire la même chose.
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Julien Hergault
Photo : VELIZY-VILLACOUBLAY (YVELINES), SEANCE PHOTOS PEUGEOT SPORT, 10 FEVRIER 2010. Franck Montagny : 1,85 mètres, 77 kilos.