L’objet d’une histoire, c’est aussi l’histoire d’un objet. Dans le fond archivistique de l’ACO qui compose les collections du Musée des 24 Heures du Mans, l’objet est l’illustration de l’histoire de la célèbre course d’endurance. C’est le cas d’une réplique de la fameuse pendule officielle du circuit des 24 Heures du Mans. Objet d’hier, elle est devenue un vrai témoignage du passé. Elle fait ressortir une époque, permet de situer un contexte, fait voyager dans le temps.
Visible dans l’exposition temporaire « Le Mans 66 », cette réplique montre à quel point le décor de François Audouy, chef décorateur et directeur artistique Franco-américain, était en phase avec le réalisme du film.
Le Mans, une course contre la montre
Une autre pendule située dans l’espace des voitures miniatures rappelle qu’elle est devenue mythique et fait partie intégrante de l’esprit du Mans. Elle donne du sens à la compétition, à l’événement, elle mesure les deux tours d’horloge où chaque seconde a son importance. Aux 24 Heures du Mans, le temps qui passe compte plus qu’ailleurs, et pour l’ACO, Il était donc nécessaire d’avoir une horloge immobile qui frappe les heures.
La pendule « Dutray », consécration suprême pour l’horloger manceau
La pendule officielle ne fera son apparition sur le circuit qu’en 1931. À cette époque, de fabrication « Brillié », marquée Dunlop, elle surmonte les stands de ravitaillement. Pour le public des tribunes, une seconde pendule est placée sur l’étage de la tribune officielle, visible par des milliers de spectateurs. En 1949, une Rolex de la maison Hardyau, célèbre bijoutier du Mans, orne le fronton de la Direction de course situé au centre du bâtiment des stands. Une autre pendule surmonte la célèbre passerelle Dunlop jusqu’en 1955. Avec la construction des nouveaux stands en 1956, un support perpendiculaire au bâtiment, au niveau de la direction de course, porte pour peu de temps une pendule octogonale, accompagnée des premiers feux de piste rouge et vert. Il est remplacé en 1959 par une longue potence où la très célèbre pendule « Dutray » trouve sa place. C’est celle-là même qui apparait quelques secondes en gros plan dans le film de Steve Mc Queen, « Le Mans », tourné en 1970. Le film fera une belle publicité pour ce grand bijoutier manceau.
L’heure moderne arrive sur le circuit en 1974. Une pendule Tissot, style « digital », remplace son ainée. L’aventure ne dure pas et une « Dutray-Seiko » carrée arrivera en 1976. La construction du mur en béton séparant la piste de la voie des stands en 1983, débouche sur le remplacement de la potence au profit d’un mât qui porte lui aussi une « Dutray-Seiko » carrée. En 1988, le sigle Cartier fait son apparition avec la griffe Ferrari. En 1991, la refonte des stands et l’apparition du module sportif amènent à construire une passerelle incluant une pendule carrée, un décompte tours, un anémomètre, un thermomètre et bien sûr les feux de piste. Enfin, à l’aube du nouveau siècle, une pendule spectaculaire Rolex double face décompte le temps qui passe pour les millions de spectateurs qui la scrutent chaque année. Ainsi va le temps sur le circuit. « Dans les 24 heures du Mans, tourne la vie tourne le temps », écrivait le poète Jacques Prévert.
Grâce au Musée des 24 Heures du Mans et ses 140 véhicules, l’Automobile Club de l’Ouest vous raconte l’épopée de l’automobile dans la Sarthe et le succès de son épreuve internationale. Bentley, Ferrari, Jaguar, Ford, Porsche, Matra, Audi, Peugeot, Toyota … tous les grands noms y sont représentés par leurs modèles mythiques qui immergent le visiteur dans la plus grande course d’endurance au monde. 350m² d’expositions temporaires viennent compléter ce parcours thématisé qui peut se poursuivre par la visite du célèbre circuit des 24 Heures du Mans.
>> Pour en savoir plus sur le Musée des 24 Heures du Mans <<