Le Mans et Daytona : deux courses, 48 heures et 24 histoires
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Le Mans et Daytona : deux courses, 48 heures et 24 histoires

En 2022, le Daytona International Speedway fête soixante ans de courses d’endurance. Pour saluer cet anniversaire, voici 24 moments de la riche histoire croisée de la légende des 24 Heures du Mans et du premier grand rendez-vous international de la saison d’endurance en Floride.

Inauguré à Daytona Beach (Floride) le 22 février 1959, le Daytona International Speedway se présente sous la forme d’un grand ovale ceinturant un circuit routier (dit « Infield » en anglais). Ce dernier tracé, qui présente en outre la particularité d’emprunter l’un des virages relevés (dit « banking ») de l’ovale, accueille les 24 Heures de Daytona depuis 1966.

Auparavant, les premières courses d’endurance à Daytona s’étaient disputées sur trois heures (1962-1963), puis 2 000 kilomètres (1964-1965). Trois vainqueurs des 24 Heures du Mans s’y imposent : Dan Gurney (1962), Pedro Rodriguez (1963-1964) et Phil Hill (1964). Sextuple vainqueur au Mans, Jacky Ickx remporte par ailleurs en 1972 une course de six heures sur Ferrari 312 PB, associé à Mario Andretti.

- En 1966 et 1967, les deux premières courses de 24 heures sur le circuit de Daytona s’inscrivent au cœur du grand duel Ford-Ferrari. En 1966, le constructeur à l’ovale bleu signe deux triplés à Daytona (Ken Miles/Lloyd Ruby, Dan Gurney/Jerry Grant, Walt Hansgen/Mark Donohue) et au Mans (Chris Amon/Bruce McLaren, Ken Miles/Denny Hulme, Ronnie Bucknum/Dick Hutcherson). Aux 24 Heures de Daytona 1967, le cheval cabré venge l’affront sarthois sur les terres de Ford en franchissant la ligne d’arrivée en escadrille aux trois premières places, avec dans l’ordre Chris Amon/Lorenzo Bandini, Michael Parkes/Ludovico Scarfiotti et Pedro Rodriguez/Jean Guichet.

- Depuis 1966, 23 pilotes ont inscrit leur nom aux palmarès des 24 Heures du Mans et de Daytona : (par ordre alphabétique) Fernando Alonso, Chris Amon, Mauro Baldi, Lorenzo Bandini, Derek Bell, Tim Bernhard, Christophe Bouchut, Martin Brundle, AJ Foyt, Hurley Haywood, Hans Herrmann, Al Holbert, Davy Jones, Kamui Kobayashi, Jan Lammers, John Nielsen, Jackie Oliver, Henri Pescarolo, Mike Rockenfeller, Pedro Rodriguez, Andy Wallace, Marco Werner et John Winter.

- Seuls quatre d’entre eux ont remporté les deux courses dans la même année : Al Holbert, Derek Bell (1986 et 87), Mike Rockenfeller (2010) et Fernando Alonso (2019).

- Vainqueur en 1962 de la première course d’endurance internationale disputée à Daytona, Dan Gurney signe aux 24 Heures du Mans 1967 le premier record de la distance à plus de 5000 kilomètres, associé à AJ Foyt. En 1993, il remporte les 24 Heures de Daytona en tant que partenaire châssis de Toyota, avec l’Eagle-Toyota Mk III de PJ Jones, Mark Dismore et Rocky Moran.

- Vainqueur au Mans en 1967 avec Dan Gurney à l’issue de son unique participation, AJ Foyt s’est imposé à deux reprises aux 24 Heures de Daytona à l’approche de la cinquantaine, en 1983 et 1985. Il est également le seul pilote de l’histoire du sport automobile à avoir remporté à la fois les 24 Heures du Mans, de Daytona, ainsi que les 500 miles de Daytona et d’Indianapolis, les deux grandes classiques américaines des circuits ovales.

- En 1986 et 87, le Britannique Derek Bell et l’Américain Al Holbert ont remporté ensemble à la fois les 24 Heures du Mans et les 24 Heures de Daytona. Ils étaient associés dans la Sarthe à l’Allemand Hans-Joachim Stuck, et en Floride à Al Unser Jr (1986-1987) et Chip Robinson (1987). Sur ces deux victoires à Daytona, Al Holbert était également patron d’écurie, en tant que premier directeur des activités compétition de Porsche en Amérique du Nord.

- En 2010, après avoir remporté les 24 Heures de Daytona avec Joao Barbosa, Ryan Dalziel et Terry Borcheller, Mike Rockenfeller établit quatre mois et demi plus tard l’actuel record de la distance des 24 Heures du Mans à 225 km/h de moyenne sur Audi. Il avait pour cette victoire comme coéquipiers Romain Dumas et Timo Bernhard, lui aussi vainqueur à Daytona en 2003.

- Grand pionnier de l’histoire de Porsche en compétition, Hans Herrmann est associé à la fois à la première victoire de la marque allemande à Daytona en 1968 puis au Mans en 1970.

- Respectivement vainqueurs à Daytona en 1991 et 1995, Henri Pescarolo et Christophe Bouchut sont les deux seuls Français à avoir remporté les deux courses. Le premier est le pilote français le plus victorieux au Mans (record partagé avec Yannick Dalmas), avec quatre succès en 1972, 1973, 1974 et 1984. Le second a emmené en 1993 un triplé Peugeot, associé à Eric Helary et Geoff Brabham.

- Outre une victoire en catégorie LMGTE Pro à domicile en 2016 sur Ford GT, le Manceau Sébastien Bourdais a remporté les 24 Heures de Daytona au général en 2014 et figure en 2022 parmi les favoris de cette édition du soixantième anniversaire de l’endurance en Floride, en tant que pilote d’usine Cadillac.

- Vainqueur de la catégorie LMGTE Pro au Mans sur Corvette en 2016, Jordan Taylor a par la suite remporté deux victoires au général aux 24 Heures de Daytona en 2017 et 2019 au sein de l’écurie de son père, l’ancien pilote Wayne Taylor.

- C’est à Daytona que Porsche a remporté sa première course de 24 heures, avec en 1968 la victoire d’un équipage constitué de quelques-uns des plus brillants pilotes de la marque à cette époque : Vic Elford, Hans Herrmann, Jochen Neerpasch, Jo Siffert et Rolf Stommelen.

- Sept constructeurs ont inscrit leur nom au palmarès des 24 Heures du Mans et de Daytona : BMW, Ford, Ferrari, Jaguar, Porsche et Toyota, avec un cumul de 44 victoires dans la Sarthe et 29 en Floride.

- Porsche détient dans les deux courses le record de victoires au général (19 au Mans et 18 à Daytona) ainsi que celui des victoires consécutives (sept de 1981 à 1987 au Mans et de 1977 à 1983 à Daytona).

- Préparateurs spécialistes de Porsche, les frères Manfred et Erwin Kremer ont remporté les deux courses avec des voitures conçues dans leurs ateliers : les 24 Heures du Mans en 1979 avec une 935 K3 puis les 24 Heures de Daytona en 1995 avec le prototype Kremer-Porsche K8 Spyder, sur lequel figuraient Christophe Bouchut et Marco Werner, respectivement vainqueurs au Mans en 1993 et en 2005-2006-2007.

- Le retour de Jaguar pendant les années 1980 a connu son apothéose avec deux doublés de prestige : les victoires aux 24 Heures du Mans et de Daytona en 1988 et 1990.

- Au début des années 1990, Nissan devient le premier constructeur japonais à partir en pole position aux 24 Heures du Mans (1990) et à remporter les 24 Heures de Daytona (1992 puis 1994). Dans la première moitié des années 2010, Nissan est également le motoriste de référence de la catégorie LMP2, avec quatre victoires au Mans (2011, 2013, 2014, 2015).

- Patron d’écurie le plus victorieux aux 24 Heures du Mans avec quinze succès, l’Allemand Reinhold Joest ne s’est jamais imposé dans la Sarthe en tant que pilote, mais a remporté les 24 Heures de Daytona sous ces deux casquettes, associé sur Porsche 935 à ses compatriotes Rolf Stommelen et Volkert Merl en 1980. Cette même année, il a signé son meilleur résultat au Mans, avec une deuxième place partagée avec Jacky Ickx.

- En 2000, l’équipe française Oreca, représentante officielle de Chrysler à cette époque, réussit l’exploit de s’imposer au classement général des 24 Heures de Daytona, avec la Dodge Viper GTS-R d’Olivier Beretta, Dominique Dupuy et Karl Wendlinger. Cette même année, ce trio remporte sa catégorie aux 24 Heures du Mans, assortie d’un top 10 au classement général (7e).

- Corvette Racing réussit un doublé équivalent en 2001. Ron Fellows et Johnny O’Connell remportent les 24 Heures de Daytona en compagnie de Chris Kneifel et Franck Fréon, et offrent à l’écurie américaine sa première victoire de catégorie au Mans (8e du général), associés à Scott Pruett.

- Après avoir remporté les 24 Heures de Daytona au général en 2000 avec la Dodge Viper, le Monégasque Olivier Beretta est devenu l’un des piliers de l’aventure Corvette aux 24 Heures du Mans en ce début de XXIe siècle, avec quatre victoires de catégorie dans la Sarthe en 2004, 2005, 2006 et 2011, qui se sont ajoutées à ses deux succès avec la Viper en 2000 et 2001.

- Six fois victorieuse au général aux 24 Heures de Daytona, l’équipe de l’ancien pilote Chip Ganassi a également remporté la catégorie LMGTE Pro aux 24 Heures du Mans en 2016 en tant que partenaire officiel du retour de Ford dans la Sarthe, avec au volant Sébastien Bourdais, Joey Hand (vainqueur au général à Daytona en 2011) et Dirk Müller.

- Quadruple vainqueur des 24 Heures de Daytona en tant que propriétaire d’écurie (2017, 2019, 2020, 2021), Wayne Taylor a remporté au Mans la catégorie LMP1 en 1998 (8e du général) avec Eric van de Poele et Fermin Velez au volant de la Ferrari 333 SP, pour la dernière victoire sarthoise en date d’un prototype du cheval cabré.

- Codétenteur avec son compatriote Scott Pruett du record de victoires aux 24 Heures de Daytona avec cinq succès, l’Américain Hurley Haywood s’est imposé à trois reprises au Mans : en 1977 à l’issue de sa première participation, en 1983, puis en 1994 pour son dernier départ sarthois. Après avoir été Grand Marshal des 24 Heures du Mans 2019, il occupera également ce week-end ce prestigieux rôle à Daytona, en compagnie de Mario Andretti, Scott Pruett, Bobby Rahal, Jack Roush et Wayne Taylor.

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, ARRIVEE, 16 JUIN 2019  - Fernando Alonso est le quatrième pilote (et dernier en date) à avoir réalisé le doublé Daytona/Le Mans. Il s'était imposé en Floride sur Cadillac en compagnie de Jordan Taylor, Kamui Kobayashi et Renger van der Zande, puis quatre mois et demi plus tard dans la Sarthe, associé à Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima, pour la deuxième victoire mancelle consécutive de la Toyota TS050 HYBRID n°8. 

 

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