Alors que le Musée des 24 Heures consacre une exposition jusqu'au 23 février 2020 aux 24 Heures du Mans 1966 et au film ''Le Mans 66'' de James Mangold, dont la sortie est prévue en France le 13 novembre, cette série revient sur la 34e édition des 24 Heures. Ce troisième épisode relate des histoires et principaux faits de course de Ford.
En 1965, Ford rivalise en performance pure avec Ferrari. Mais le constructeur italien s’impose finalement grâce au NART, l’écurie de l’un de ses partenaires privilégiés Luigi Chinetti… basée aux Etats-Unis ! Alors que Henry Ford II se rend au Mans donner le départ des 24 Heures 1966, son Directeur de la Compétition Leo Beebe adresse une circulaire on ne peut plus explicite au personnel du siège américain de Dearborn, près de Detroit : « Henry expects you to win » (Henry attend que vous gagniez) !
Huit voitures pour trois écuries - Evolution de la GT40, la Mk II était engagée en huit exemplaires, répartis dans trois équipes officielles : Shelby American avec Ken Miles-Dennis Hulme (n°1), Chris Amon-Bruce McLaren (n°2) et Dan Gurney-Jerry Grant (n°3) ; Holman & Moody avec Mark Donohue-Paul Hawkins (n°4), Ronnie Bucknum-Dick Hutcherson (n°5) et Mario Andretti-Lucien Bianchi (n°6) ; Alan Mann Racing avec Graham Hill-Brian Muir (n°7) et John Whitmore-Frank Gardner (n°8). Il en restera trois sous le drapeau à damier… aux trois premières places, avec dans l’ordre la n°2, la n°1 et la n°5.
Graham Hill premier leader - Après un démarrage spectaculaire depuis sa position sur la grille de départ, Graham Hill est le premier leader à l’issue du premier tour, avant de céder le commandement à Dan Gurney au troisième passage.
Deux records pour Dan Gurney - Au volant du dernier châssis construit de la lignée des Ford Mk II (n°3), le pilote américain s’adjuge à la fois les nouveaux records de la pole position et du tour en course, avec un chrono absolument identique (3’30’’6, à 230,103 km/h de moyenne). En course, elle pointe régulièrement en tête et figure longtemps dans le top 3 avant de se retirer le dimanche matin sur un problème de canalisation d’eau affectant le joint de culasse… Mais ce n’est que partie remise pour Gurney.
Une stratégie pneus audacieuse - La Ford Mk II des vainqueurs Chris Amon et Bruce McLaren a changé de manufacturier de pneumatiques en pleine course. Ils sont tout d’abord en Firestone pluie, à la suite d’une averse tombée avant le départ… Mais passent très rapidement en Goodyear, mieux adaptés aux caprices de la météo. Ils reviennent dans le top 3 au bout de dix heures et récupèrent la tête de la course après l’abandon de Gurney-Grant et les ennuis de freins de Miles-Hulme, pourtant sur leurs talons en vue de l’arrivée.
Ken Miles et Dennis Hulme à l’énergie - Handicapé par une portière mal refermée, Ken Miles doit s’arrêter dès la fin du premier tour, puis effectue une belle remontée qui le ramène en tête après trois heures. Mais à mi-course, la Mk II n°1 est en proie à des soucis de freins nécessitant deux arrêts prolongés au stand. Ce qui n’empêche pas le duo de revenir sur les futurs vainqueurs Amon-McLaren.
Ronnie Bucknum, un nouveau coéquipier et un podium - Troisième à l’arrivée, Ronnie Bucknum aurait dû disputer les 24 Heures 1966 avec AJ Foyt mais ce dernier doit y renoncer, blessé lors d’une course sur le circuit américain de Milwaukee. Il est remplacé par Dick Hutcherson, pilote Ford dans la série américaine Nascar disputée sur circuits ovale. La Ford n°5 fait une course notamment perturbée par des soucis de freins, mais remonte au fil des abandons pour assurer le triplé Ford, au volant de la seule Mk II de l’équipe Holman & Moody à l’arrivée.
PHOTOS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 18 & DIMANCHE 19 JUIN 1966. Quatre des huit Ford Mk II d'usine au départ de la 34e édition des 24 Heures du Mans, de haut en bas : Chris Amon-Bruce McLaren (n°2, vainqueurs), John Whitmore-Frank Gardner (n°8, abandon), Dan Gurney-Jerry Grant (n°3, pole position, abandon) et Ronnie Bucknum-Dick Hutcherson (n°5, 3e).