Masanori Sekiya a remporté les 24 Heures avec Yannick Dalmas et JJ Lehto, Seiji Ara avec Dindo Capello et Tom Kristensen, Kazuki Nakajima avec Fernando Alonso et Sébastien Buemi. Ces trois pilotes japonais vainqueurs cumulent 25 participations mancelles. Mais le meilleur résultat d'un équipage 100 % nippon reste pour l'instant la deuxième place d'Ukyo Katayama, Toshio Suzuki et Keiichi Tsuchiya, deuxièmes en 1999 au volant de la Toyota GT-One.

Masanori Sekiya, le premier vainqueur - Né en 1949, Masanori Sekiya a d'abord été un fidèle de longue date de Toyota : en onze participations, il a disputé à huit reprises les 24 Heures avec le constructeur japonais. En 1992, il est, avec le Britannique Kenny Acheson et le Français Pierre-Henri Raphanel, l'un des artisans du premier podium sarthois de Toyota (deuxième), avant de signer un autre top 5 l'année suivante (quatrième). Mais c'est au volant d'une McLaren F1 GTR qu'il devient en 1995 le premier citoyen de son pays vainqueur au Mans. Huit ans plus tôt, il s'est même marié pendant la course le dimanche matin, dans la chapelle du virage du même nom !

Kazuki Nakajima et Kamui Kobayashi, une victoire, un record - Les deux pilotes japonais sont presque les "frères jumeaux" : ils sont tous deux nés en 1985, et leur parcours est intimement lié à Toyota, aussi bien au Mans qu'en Formule 1. De 2007 à 2009, Kazuki Nakajima a couru l'intégralité de ses 26 Grands Prix au volant d'une Williams motorisée par Toyota, avant de devenir le premier pilote japonais auteur de la pole position des 24 Heures (2014) et le premier vainqueur au volant d'une voiture japonaise (2018). En 2009, Kamui Kobayashi a disputé ses deux premiers Grands Prix chez Toyota en 2009, avant de passer chez Sauber (2010-2012) puis Caterham (2014). Dernier pilote japonais à avoir signé un podium en Formule 1 (à domicile 2012), il est depuis juin 2017 le pilote le plus rapide de l'histoire des 24 Heures du Mans grâce à une pole position conquise à près de 252 km/h de moyenne.

Yojiro Terada, le fidèle - Aujourd'hui âgé de 71 ans, Yojiro Terada n'a jamais gagné au Mans, mais occupe une place bien à lui dans le livre des records des 24 Heures, en tant que pilote japonais comptant le plus de participations, avec 29 départs. Seuls les Français Henri Pescarolo (33) et Bob Wollek (30) ont fait mieux. A l'instar de Sekiya avec Toyota, Terada a vécu l'essentiel de sa saga mancelle avec Mazda, avec dix-huit participations au volant d'une voiture du premier constructeur nippon victorieux dans la Sarthe. Son meilleur résultat est une septième place en 1995... l'année de la première victoire de l'un de ses compatriotes. "A mes débuts, je rêvais de Formule 1, mais ce rêve s’est estompé quand j’ai rejoint Mazda, raconte-t-il. Finalement, ce sont les 24 Heures qui ont concrétisé mon rêve de sport automobile, et le film 'Le Mans' de Steve McQueen a joué un rôle non négligeable. Toute la connaissance que j’avais pu assimiler des 24 Heures venait de ce film, et ça a également été le cas pour mes compatriotes au Japon, qui ont pu en savoir plus sur cette course. Et l’une de mes envies, lorsque je suis venu pour la première fois aux 24 Heures du Mans, c’était de permettre à mes compatriotes d’entendre notre hymne national dans l’une des plus grandes courses du monde."

Photos (D.R. / Archives ACO) - En 2018, Kazuki Nakajima (en haut) a signé sa deuxième pole position et sa première victoire aux 24 Heures du Mans. Ci-dessous de gauche à droite : la McLaren F1 GTR de Masanori Sekiya victorieuse en 1995, le record de la pole position de Kamui Kobayashi (au centre, avec ses coéquipiers Stéphane Sarrazin et Mike Conway) en 2017, et la Kudzu Mazda de Yojiro Terada, lauréate de la catégorie LMP2 en 1996.