Photo : Philippe CHEMIN - ACO/NIKON
Version ultime de la 599 GTB Fiorano, la Ferrari 599XX était l’une des vedettes de l’événement Le Mans vers le futur. A modèle d’exception, pilote d’exception… Jean Alesi eut l’occasion de parader avec, quelques heures avant le départ des 24 Heures. Le plus italien des pilotes français présente son jouet d’un jour.
Pour ceux qui pensaient qu’elle n’était qu’une belle de salon, la 599XX a prouvé qu’elle était surtout une bête de circuit. Elle est ainsi la première voiture dérivée de la production à passer sous la barre des 7 minutes sur le mythique tracé du Nürburgring. « Au Mans, en seulement trois tours, je suis parvenu à tourner en moins de 4:10, ce qui n’est pas loin d’un temps de GT2 » confie Jean Alesi. « En considérant que je ne connaissais pas l’auto et que je ne devais surtout pas l’abîmer, je vous laisse imaginer son potentiel. »
Il faut dire que les ingénieurs de Maranello se sont lâchés. Ce modèle d’exception, dans lequel ils ont mis tout leur savoir-faire, ne répond à aucun règlement ! « C’est une voiture extrême, comme le fût le F40 en son temps » constate l’Avignonnais, heureux possesseur du monstre susnommé. « La différence, c’est qu’il fallait être pilote pour maitriser sa devancière, les deux turbos livraient leur puissance brutalement. La 599XX est civilisée, elle répond aux attentes modernes. »
« Ferrari est surtout réputé pour ses moteurs. Avec la XX, la Scuderia a mis le paquet sur la tenue de route. » Et pour cause, l’engin modernise un vieux concept interdit en compétition depuis longtemps. L’Actiflow - composé de deux ventilateurs placés dans le coffre - aspire l’air sous la voiture avant de le rejeter via deux grilles positionnées en lieu et place des feux arrière ! Comme l’aspirateur de la Brabham BT46 de 1978, cette technologie permet de coller la voiture au sol. Mais les italiens sont allés plus loin : les jets d’air situés à l’arrière permettent de contrôler les turbulences engendrées dans le sillage de l’auto et ainsi, d’améliorer son coefficient aérodynamique. « Dans les Hunaudières, j’ai atteint 308 km/h ! »
Coté électronique, le monstre est doté d’un énigmatique système High Performance Dynamic Concept. En fait, il s’agirait d’un puissant ordinateur capable d’analyser en permanence les réactions de l’auto afin de lui autoriser les meilleures performances possibles... Un ESP pour voitures de course. « L’adhérence est tout simplement incroyable ! J’ai pu enchainer toute la portion des Virages Porsche sans lever le pied ! L’électronique agit directement sur les freins et se charge d’offrir les meilleures performances en fonction des limites mécaniques… C’est exceptionnel ! » Le commun des mortels aura bien besoin de cela pour apprivoiser les 700 chevaux du V12 6 litres !
Julien hergault