Photo : P.SAIVET - VSC Pictures

Des trois candidats en lice, c’est le projet DeltaWing qui est retenu occuper le 56e stand des 24 Heures du Mans 2012. Les responsables américains du programme ont profité du Petit Le Mans pour dévoiler l’auto (voir ICI) qui roulera d’ici la fin de l’année.

Ce véhicule semblant tout droit sorti du Lac salé de Bonneville a pour but de réduire la consommation d'énergie sans pour autant sacrifier la performance. Pour y parvenir, ses développeurs s’attaquent de front à leurs deux ennemis jurés : la trainée aérodynamique et le poids.

Point d’hydrogène ou d’électricité. Le propulseur de la DeltaWing est un traditionnel moteur à essence de 1 600 cm3. Une mécanique certes peu innovante, mais suffisamment condensée et légère (70 kg) pour permettre une grande créativité autour d'elle. Ainsi, l’efficience de l’auto repose en partie sur la finesse de ses formes, comme en témoigne l’absence d’aileron à l’arrière. La forme d'aile delta apporte de l'appui tout en diminuant nettement les perturbations. Sous le plancher, un long diffuseur augmente aussi l’adhérence sans nuire à la trainée.

Par ailleurs, les concepteurs de la DeltaWing ont fait du poids leur obsession. Grâce à l’utilisation d’un matériau exotique plus léger que la fibre de carbone, le REAMS (Recyclable Energie Absorbant Matrix Système), le poids total du véhicule n’excède pas les 475 kg contre 900 kg pour les LM P1 actuelles ! Une légèreté qui n'est pas atteinte au détriment de la sécurité, la DeltaWing devant répondre aux mêmes normes de crash-test que les prototypes homologués par le règlement. Côté performance, sa faible masse permet à l’auto de rouler avec une charge aérodynamique bien moindre qu’une LM P1 tout en maintenant des vitesses de passage en courbe comparables à ces dernières !

Julien Hergault

Photo : BRASELTON (GEORGIE, ETATS-UNIS), CIRCUIT DE ROAD ATLANTA, 30 SEPTEMBRE 2011. Maquette de la DeltaWing qui devrait participer aux 24 Heures du Mans 2012.