Alpine a poursuivi le développement de l’A424 lors d’une quatrième séance d’essais. Celle-ci s’est déroulée en Espagne sur le circuit de Motorland Aragón. Comme l’a révélé le pilote de développement, Nicolas Lapierre, dans une précédente interview, il s’agissait de la première en format endurance. Le choix du circuit n’a pas fait par hasard, car le tracé d’Aragon propose une longue ligne droite où les vitesses de pointe atteintes sont comparables à celles du Mans.
Le constructeur français avait pour objectif de boucler 5 400 km en 30 heures. Finalement, l’A424 a parcouru 5 027 km. Les huit premières heures du test ont seulement été marquées par une crevaison. Puis, l’équipe a été confrontée à des soucis de turbo, des fuites d’huile et d’eau ainsi qu’un problème électrique. Outre l’évaluation de la fiabilité de la voiture, le team a continué à travailler sur les réglages généraux et à rouler dans des conditions de courses représentatives. La compréhension des pneumatiques Michelin, en termes de prise de vitesse sur piste froide, était également au cœur de ce roulage.
Parallèlement, des tests officiels IMSA ont eu lieu à la soufflerie de Windshear en Caroline du Nord avec une deuxième A424. Il s’agit là de la première phase du processus d’homologation pour le championnat d’endurance nord-américain.
En phase d’apprentissage actif
« Toute l’équipe est ravie d’avoir réalisé ce kilométrage lors de notre premier test d’endurance », fait savoir Bruno Famin, directeur d’Alpine Motorsport. L'objectif principal de la séance était de tester la fiabilité en regardant les points faibles. Nous en avons trouvé plusieurs, qu'il va falloir maintenant corriger. Et vite, car le temps presse : il reste 100 jours avant le début de la saison au Qatar et il nous reste encore énormément à faire, tant au niveau de fiabilité et plus encore en termes de performances. Il nous faut maintenant analyser les données et tirer profit de cette session afin de tirer le meilleur parti de la prochaine, qui aura lieu à Portimão à la mi-décembre, pour continuer à améliorer la voiture ».
Alpine a également profité de ce test pour simuler tout une série de séquences de course, dont le départ, l’intervention de la voiture de sécurité ou les phases de Full Course Yellow (FCY). Cela permet aux mécaniciens, pilotes et ingénieurs d’acquérir les différents modes de fonctionnement et de les rendre automatiques. « Nous entrons définitivement dans la phase d’apprentissage actif », explique Philippe Sinault, team manager d’Alpine Elf Team. Nous savons qu’il nous restera encore beaucoup de choses à apprendre lorsque nous arriverons au Qatar fin février, mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour être aussi prêts que possible ».
Impliqué dans le développement de l’Alpine A424 ces derniers mois, Charles Milesi confie : « C'est intéressant de voir comment la voiture a progressé depuis ses premiers tours et combien il reste encore à faire. Je pense que nous avons fait du bon travail de développement jusqu'à présent, avec notamment un test d’endurance. Cela a été un gros travail pour toute l'équipe et surtout une étape essentielle pour la suite du projet ».