Né à Paris le 1er octobre 1942, il se fait connaître en 1968 en devenant vice-champion de France de Formule 3, après avoir débuté en sport automobile deux ans plus tôt en Coupe R8 Gordini.
C’est précisément en 1968 qu’il découvre les 24 Heures du Mans en tant que pilote Alpine. Associé à Jean Guichet, il est contraint à l’abandon, mais il fait déjà preuve d’une remarquable sensibilité technique qui sera l’un des atouts majeurs de sa carrière.
Après une deuxième participation et un nouvel abandon chez Alpine en 1969, il rejoint l’aventure de Matra et signe son premier podium aux 24 Heures en 1973 en terminant troisième en compagnie de Jean-Pierre Jaussaud. Un résultat qu’il réédite l’année suivante, associé cette fois à François Migault.
Par la suite, ses qualités techniques le lient à Renault. Parallèlement à un titre de champion d’Europe de Formule 2 en 1976, il est au coeur de l’un des plus audacieux paris de l’époque : l’arrivée du moteur turbocompressé en Formule 1. Pilote ingénieur hors pair, Jean-Pierre Jabouille sait aussi être rapide et offre à Renault-Alpine deux pole positions consécutives (1976 et 77) et un meilleur tour en course (en 1978) aux 24 Heures. En 1977, le Français et son coéquipier britannique Derek Bell abandonnent le dimanche matin alors qu’ils occupent la tête de la course.
Son seul résultat sarthois avec Renault-Alpine au Mans est une quatrième place en 1978, mais il entre dans l’histoire le 1er juillet 1979 lors du Grand Prix de France, quand il signe sur le circuit de Dijon-Prenois la première victoire d’un moteur turbo en Formule 1. Après une deuxième victoire en Autriche en 1980, il est victime d’un accident au Grand Prix du Canada. Il tente un bref retour en 1981, mais met finalement un terme à une carrière F1 de 42 Grands Prix et six pole positions.
Après avoir occupé un poste de Directeur Technique chez Ligier en Formule 1, il reprend sa carrière de pilote et retrouve les 24 Heures du Mans en 1989 avec Sauber-Mercedes (5e). Puis Jean Todt, alors patron des activités sportives de Peugeot, lui confie la mise au point du prototype 905, avec lequel il signe deux nouvelles troisièmes places en 1992 et 93 avec son compatriote Philippe Alliot et l’Italien Mauro Baldi.
Par la suite, il devient copropriétaire d’écurie avec Jean-Michel Bouresche sous le nom de JB Racing, puis JMB Racing, qui engage notamment un prototype Ferrari 333 SP au Mans en 1998 et 1999.
Au fil de son parcours manceau, Jean-Pierre Jabouille a eu comme coéquipiers quatre vainqueurs des 24 Heures : Jean Guichet, Jean-Pierre Jaussaud, Derek Bell et Mauro Baldi. Et contribué à faire briller la technologie des constructeurs français sur le circuit des 24 Heures et sur les grands tracés de l’histoire de la Formule 1.
A sa famille et à ses proches, l’Automobile Club de l’Ouest présente ses plus sincères condoléances.