Jimmie Johnson : « Je veux encore plus de 24 Heures du Mans »
Parmi les 186 pilotes au départ de cette édition du Centenaire, Jimmie Johnson est un rookie (débutant) pas comme les autres. Par l’ampleur de son palmarès, qui a fait de lui une légende vivante du sport automobile américain et l’audace du projet du 56e Stand auquel il est associé. Mais cette pression ne gâche en rien le plaisir de cette première participation aux 24 Heures du Mans, découverte à l’enfance par une image on ne peut plus symbolique.
« C’est en famille que j’ai entendu parler du Mans pour la première fois. Je me souviens que mon père m’avait montré des photos de pilotes traversant la piste en courant et je me suis dit : ‘qu’est-ce que c’est que ça ?’ (sourire) J’ai toujours été attiré par l’endurance et par l’idée de venir au Mans. » Lorsque naît Jimmie Johnson le 17 septembre 1975, on n’a plus couru vers sa voiture depuis six ans sur le circuit des 24 Heures. Et il est âgé d’à peine neuf mois quand deux coupés NASCAR disputent la course les 12 et 13 juin 1976, en guise de salut au bicentenaire de la Déclaration d’indépendance américaine.
Quarante-sept ans plus tard, la présence de Jimmie Johnson se concrétise au cœur de l’un des événements du Centenaire : la présence dans le 56e Stand d’une Chevrolet Camaro ZL1, coupé dernière génération (dit « Next Gen ») de la Cup Series, le championnat principal de la NASCAR, qui a fait de lui l’un des plus grands pilotes de la discipline, avec sept titres et 83 victoires : « J’ai la chance d’être au Mans avec ma famille NASCAR, il y a beaucoup de visages que je connais dans l’équipe. Nous avons une grosse pression, parce que nous devons faire la démonstration du professionnalisme d’une écurie NASCAR. Par exemple, l’ACO a souhaité que nous conservions la procédure NASCAR pour les arrêts au stand (les deux demi-trains gauche et droite sont soulevés l’un après l’autre pour les changements de pneus, ndlr). Et nous avons terminé cinquièmes du Pit Stop Challenge. »
DOMINIQUE BREUGNOT (ACO)
Entre plaisir et performance
Pour la Chevrolet Camaro #24 que Jimmie Johnson partage avec Mike Rockenfeller (vainqueur des 24 Heures du Mans en 2010) et l’ancien champion du monde F1 Jenson Button, le verdict de la piste était très attendu : « Dans notre projet, il est question de plaisir, mais aussi de performance, souligne le pilote américain. Nous avons mis la voiture au régime, en gagnant du poids, en ayant plus d’aérodynamique, de nouveaux freins… Elle performe très bien, elle est régulière et même au-delà de nos attentes, alors tout est bien en place. »
Avec des chronos qui la placent entre les plateaux LMP2 et LMGTE Am, la Camaro LZ1 a remarquablement domestiqué les très exigeants 13,626 kilomètres du circuit des 24 Heures. Lorsqu’on l’interroge sur sa portion préférée, le septuple champion NASCAR marque un temps de réflexion, pour une réponse surprenante, entre plaisir de pilotage et ambiance d’un site et d’un moment particuliers : « Du point de vue du regard, la portion entre la chicane Ford et la ligne droite des stands est une expérience extraordinaire, surtout la nuit avec la grande roue illuminée. » De quoi effectivement étonner les nombreux pilotes inconditionnels des virages Porsche…
Alexis GOURE (ACO)
"Nous devons démontrer le professionnalisme d’une équipe NASCAR"
Jimmie Johnson
Si la Camaro ZL1 a déjà répondu sur la piste à de nombreuses interrogations, Jimmie Johnson a lui aussi trouvé au Mans de nombreuses réponses, non seulement sportives mais aussi plus personnelles, notamment sur l’impact en Europe de la discipline qui a fait sa gloire : « Pour moi, la connaissance de la NASCAR par les fans européens est une grosse surprise, se réjouit-il. J’ai ressenti un énorme soutien de la part de beaucoup de personnes. »
Fortune faite et palmarès gravé dans le marbre au plus haut niveau de la NASCAR Cup Series (il est codétenteur du record de titres avec Richard Petty et Dale Earnhardt, et figure en sixième position dans la hiérarchie des victoires), Jimmie Johnson n’a cessé de se lancer des défis depuis qu’il a mis, fin 2020, un terme à sa présence à plein temps en NASCAR Cup Series. Après la monoplace IndyCar et l’IMSA en 2021 et 2022 et les 24 Heures du Mans en 2023, quel pourrait être le défi suivant ? « Encore plus de 24 Heures du Mans ! », lance-t-il instantanément dans un sourire.
Alexis GOURE (ACO)
PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), 24 HEURES DU MANS 2023, CIRCUIT DES 24 HEURES. Le public de l'édition du Centenaire a pu apprécier Jimmie Johnson et sa Chevrolet Camaro LZ1 à la fois en ville et sur le circuit des 24 Heures.
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