Deux ans après le succès rencontré par la réédition, avec des pièces d’origine, de six exemplaires de la Type E "Lighweight" (légère) afin de compléter la série de 18 initialement au programme, Jaguar va produire les neuf modèles manquant de la série XKSS directement dérivée de la version course de la Type D lauréate du double tour d'horloge sarthois.
Malgré la victoire d'une Jaguar Type C aux 24 Heures du Mans en 1953, le constructeur britannique a développé une nouvelle voiture logiquement dénommée Type D. Apparue en 1954, elle signera la première victoire de ses trois victoires au double tour d'horloge sarthois en 1955 et possèdera le plus beau palmarès de tous les bolides engagés par Jaguar en compétition.
Pourtant, Jaguar quitte officiellement la compétition automobile, restant avec plusieurs châssis de Type D sur les bras. Sir William Lyons, le fondateur de la marque au félin, eut l’idée de convertir les Type D de course en "supercars" pour le marché américain afin de ne pas perdre d’argent. La XKSS était née et devait être produite en 25 exemplaires après avoir subi des modifications pour l’homologation sur route.
Malheureusement, dans la nuit du 12 au 13 février 1957, un incendie s’est déclaré dans l’usine de Browns Lane, située à Coventry (Royaume-Uni). Neuf des XKSS sont détruites, tout comme l’outil industriel. Jaguar doit donc d’abord assurer sa survie et la production de la XKSS cesse. Le mythe, entretenu par l’heureux propriétaire Steve McQueen, pouvait commencer.
Si les 16 exemplaires de la Jaguar XKSS sont estimés entre cinq et six millions d’euros, les neuf "nouvelles" voitures seront vendues pour un million de Livres, soit 1,2 million d’euros.
Cécile Bonardel / ACO
PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, DIMANCHE 29 JUILLET 1956, COURSE. La Jaguar Type D victorieuse passe sous le drapeau à damier.