Repartir de zéro
Quelques secondes après la sortie de Callum Ilott, personne ne peut envisager ce scénario catastrophe, même le pilote. « J’ai trop corrigé ma trajectoire après une légère perte de contrôle et j’ai touché le mur. Au début, on pensait que la voiture allait bien, mais de plus amples vérifications ont montré que le châssis était touché. Il fallait en changer », déclare-t-il. La Porsche #12 était pourtant idéalement placée, avec une qualification en Hyperpole déjà actée. Cela assurait donc la huitième place sur la grille.
Dès lors, il fallait reconstruire une voiture en partant d’un châssis nu. Porsche Penske Motorsport, l’équipe d’usine, mettait à disposition celui initialement réservé pour des essais. Commence un travail de titan. « Ils ont fait ce qui prend normalement trois semaines à un mois en à peine 36 heures. Ils ont travaillé comme des fous », raconte Callum Ilott, extrêmement reconnaissant envers les siens.
Depuis mercredi minuit, les mécaniciens ont fait leurs 24 heures du Mans (et plus encore) bien avant le départ. Hier, dans l’après-midi, le moteur rugissait de nouveau. Un exploit félicité par les spectateurs présents dans la voie des stands.
Les héros récompensés
Une fois cette étape cruciale réussie, il fallait encore déverminer la voiture pour s’assurer que tout fonctionne. Pour cela, Hertz Team Jota a investi la piste de l’aérodrome à proximité du circuit. En plus d’un essai concluant, cela nous a donné des images magnifiques.
La formation britannique pourra encore profiter des 15 minutes du warm-up à suivre à partir de midi pour peaufiner son nouveau prototype. Will Stevens aura l’honneur de débuter ce double tour d’horloge déjà historique pour son équipe.
Encore une fois, les 24 Heures du Mans ne se jouent pas que sur la piste. Pendant près de deux semaines, les mécaniciens et autres hommes de l’ombre se donnent corps et âme pour entrer dans les livres d’histoire. Sans relâche, ils ne cessent d’impressionner par leur résilience et leur détermination. Bravo messieurs.