H+4 : Peugeot leader d’un début de course de folie
Le Centenaire des 24 Heures du Mans tient ses promesses. Les concurrents se donnent en spectacle dans une course à rebondissements, où aucune catégorie n’est épargnée par les incidents.
Cette entame très mouvementée est ponctuée par des sorties de route en Hypercar, mais aussi et surtout des batailles épiques. Si les cinq grands constructeurs ont mené pendant au moins un tour, La Peugeot 9X8 #94 Peugeot TotalEnergies est actuellement devant mais la Porsche 963 #6 Porsche Penske Motorsport reste au contact.
Départ haletant
À peine la safety car effacée, la Toyota GR010 Hybrid #8 du Toyota Gazoo Racing se porte à hauteur des deux Ferrari 499P de tête, non sans échanger de la peinture avec la Porsche 963 #75 Porsche Penske Motorsport. Sébastien Buemi, au volant de la Toyota #8, est particulièrement véloce ; il prend la tête quelques instants plus tard.
Les concurrents découvrent une piste mouillée au niveau de la chicane Daytona, et celle-ci en piège plus d’un. À la sortie, Jack Aitken et sa Cadillac V-Series.R #311 Action Express Racing touchent frontalement le rail côté gauche de la piste. Le Britannique parvient à ramener sa voiture très endommagée dans son stand.
Dans le même temps, l’Oreca-07 Gibson #32 Inter Europol s’ensable quelques mètres avant. En raison des dégâts sur les rails, une voiture de sécurité est déployée à la fin du premier tour. La Glickenhaus 007 LMH #708 profite de cette occasion pour enfin entrer en piste ; un problème mécanique l’avait empêchée de se placer sur la grille avant le départ. Romain Dumas, l’un de ses pilotes, l’explique : « On a eu un problème de fuite d’huile sur la boîte de vitesses et on a dû changer un joint. On ne peut rien anticiper. »
"On a eu un problème de fuite d’huile sur la boîte de vitesses"
Romain Dumas
La #708 partait avec un retard conséquent.
TOSHIAKI UEDA(ACO)
Une demi-heure plus tard, la course est relancée. Entre Mulsanne et Indianapolis, Mike Conway, sur la Toyota #7, s’affranchit lui aussi de la Ferrari 499P #50 : le constructeur japonais place ses deux voitures au sommet du classement. Cependant, l’équipe italienne réplique ; une fantastique bataille oppose les deux Ferrari et la Toyota #7 de Mike Conway.
Stratégies différentes mais coups durs partagés
La Ferrari 499P #50 est la première à ravitailler. Ainsi, on remarque différentes stratégies à surveiller ; Ferrari garde une voiture en piste, contre deux pour Porsche Penske Motorsport. Toyota fait rentrer ses deux GR010 Hybrid rapidement, ce qui reflète une approche plus offensive. Cadillac continue de pousser, et la formation Action Express Racing fait même renaître la V-Series.R #311 après une heure et demie d’immobilisation.
Rythmée par les ralentissements, la course n’offre pas de plus de répit aux spectateurs qu’aux coureurs. À l’entrée d’une slow zone, sous la passerelle Dunlop, la Ferrari 488 GTE Evo #21 est impliquée dans un accident avec la Cadillac V-Series.R #3 pilotée par Sébastien Bourdais. Le Français s’exprime sur cet incident :
"Il y a eu un enchaînement de slow zones, et le pilote derrière moi n’a pas fait attention au second freinage"
Sébastien Bourdais
Cadillac n’est pas le seul constructeur a subir des dommages ; la Vanwall Vandervell 680 #4 du Floyd Vanwall Racing Team, aperçue à très basse vitesse, est désormais loin dans le classement. La Glickenhaus #709 aussi doit changer son capot suite à un accrochage avec l’Oreca 07-Gibson #43 de DKR Engineering. Fidèle à sa légende, Le Mans est impitoyable.
La pluie pointe le bout de son nez
Les nombreux rebondissements – et bien sûr, un énorme rythme des pilotes – permettent à Hertz Team Jota de revenir dans le match. Alors qu’elle partait dans les dernières positions suite à un pépin en qualifications, la Porsche 963 #38 de l’équipe britannique se dispute les meilleures positions contre Porsche Penske Motorsport. Une magnifique performance dont se réjouit son pilote António Félix da Costa : « La voiture est très en forme, la vitesse est bonne. Mais il faut faire attention, c’est très piégeux. Pour l’instant, on évite de faire des erreurs, mais on peut se battre. »
"On peut se battre"
António Félix da Costa
Comme le souligne le Portugais, la piste est traîtresse. Il fait toujours chaud sur le Circuit des 24 Heures, mais des averses éparses touchent certaines zones, notamment les S Porsche, où les trombes d’eau s’abattent sur les concurrents ! Alors que la direction de course annonce le déploiement d’une safety car, de nombreuses voitures se font piéger, dont la Glickenhaus #709 et la Cadillac #3. Quelles images !
Pour la première fois depuis 2011, Peugeot, avec la 9X8 #94, est en tête alors que la course est toujours sous régime de safety car. Bien sûr, cela ne reflète pas nécessairement le rythme et celui-ci est susceptible de changer sous peu.
Coups de théâtre en série en LMP2 !
La course est encore ralentie par une nouvelle slow zone, causée par la sortie de l’Oreca 07-Gibson #14 du Nielsen Racing, victime d’une sortie de piste impressionnante dans la courbe Dunlop :
Quelques minutes plus tard, les incidents continuent de bousculer la hiérarchie en LMP2. L’Oreca #13 de Tower Motorsports, alors aux mains de Ricky Taylor, subit un gros choc peu après Arnage.
Après quatre heures, l’Oreca #28 JOTA se dispute la tête avec les deux Oreca de l’Alpine Elf Team #35 et #36, qui effectuent ici un bon retour après un début de saison difficile.
Porsche subit la loi de la course en LMGTE Am
Corvette en proie à une avarie mécanique ! Favorite en LMGTE Am après leur Hyperpole d’hier, la C8.R connaît des problèmes d’amortisseurs. Corvette Racing est contraint de rentrer la voiture dans le box, ce qui profite aux Porsche 911 RSR-19 avant qu’elles soient frappées par les mésaventures. On note l’accident de deux modèles de la firme après l’embardée de la #60 Iron Lynx, percutant dans sa dérive la #16 Proton Competition, tandis que la Porsche #77 est victime d’une manœuvre de l’Oreca #22 United Autosports.
Cependant, la firme allemande est toujours en haut du classement, avec trois modèles aux trois premières places, priorité à la Porsche #85 des Iron Dames.
Seule dans la catégorie Innovative Car, la Chevrolet Camaro ZL1 #24 Hendrick Motorsports entame sa course de la meilleure des manières, et tourne même dans ses chronos de qualification. Cependant, l’apparition de la pluie freine le rythme de l’Américaine, engluée dans le peloton du LMGTE Am.
Coup d’œil dans le rétro
En 1998, tout le début de course, Porsche suit à distance la lutte en tête qui met aux prises Mercedes, parti de la pole position, et Toyota, qui aligne pour la première fois sa GT-One, entrée depuis dans la mémoire collective des fans des 24 Heures. Les deux leaders renoncent finalement au fil des heures, Porsche fête dignement son demi-siècle d’existence en signant un doublé – Laurent Aiello/Stéphane Ortelli/Allan McNish et Bob Wollek/Uwe Alzen/Jörg Müller – avec son icône routière, la 911.
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