Quarante ans après la deuxième place de la JS 2 de Guy Chasseuil et Jean-Louis Lafosse, Guy Ligier aurait aimé assister à la victoire d'un prototype Ligier dans la catégorie LM P2 de la 83e édition des 24 Heures du Mans, mais c'est sur la troisième marche du podium que l'équipe G-Drive Racing est montée, un an exactement après les débuts en course de la JS P2.
L'arrivée de la JS P2 marque le retour du nom de Ligier dans la Sarthe sous la houlette de Jacques Nicolet, fondateur d'OAK Racing et d'Onroak Automotive, quarante ans après son départ. En effet, en 1975, trois Ligier JS 2 étaient qualifiées dans le top 10 de la grille de départ des 24 Heures du Mans et celle de Guy Chasseuil et Jean-Louis Lafosse terminera deuxième, soit le meilleur résultat d'une voiture sortie des ateliers de Guy Ligier.
Le natif de Vichy a débuté au Mans en tant que pilote, signant une septième place au classement général et une victoire de catégorie pour sa toute première participation en 1964 avec une Porsche 904 GTS. La suite sera moins réussie puisque ses trois engagements avec Ford se solderont par un abandon.
Après trois ans d'absence, consécutifs au décès de son ami Jo Schlesser (le JS des voitures produites par Ligier), Guy Ligier revient au Mans en 1970 avec une voiture de sa conception. En quatre départs, les résultats sont décevants avec trois abandons et une arrivée non classée. Guy Ligier, qui a débuté par le rugby, décide de raccrocher définitivement pour se consacrer à sa carrière de constructeur, en endurance, puis en F1.
Malgré la deuxième place de la JS 2 en 1975, Guy Ligier quitte l'endurance pour se lancer en F1, une discipline qu'il connaît bien pour avoir pris le départ, en tant que pilote, de 12 Grands Prix en 1966 et 1967, avec une huitième place comme meilleur résultat en Allemagne en 1967.
Le succès ne se fait pas attendre avec une première victoire en Suède en 1977 grâce à Jacques Laffitte. Huit autres suivront, mais l'écurie est sur le déclin lorsqu'elle est cédée à Alain Prost. Le nom de Ligier disparaît du sport automobile pendant plusieurs années avant de renaître en V de V, puis au Mans, suite à l'initiative de Jacques Nicolet.
A sa famille et à ses proches, l'ACO présente ses sincères condoléances.
Cécile Bonardel / ACO
Crédit photo : D.R. OAK Racing
PHOTO : Jacques Nicolet, artisan du retour du nom de Ligier aux 24 Heures du Mans, et Guy Ligier.